Entretien avec Lina, chanteuse de Sleeping Romance

Bonjour, et merci de prendre le temps de me répondre. Peux-tu tout d’abord te présenter et nous expliquer ce que tu fais dans Sleeping Romance ?

Bonjour et merci à toi pour cette interview ! Je suis Lina Victoria, autrice et illustratrice mais aussi (et principalement) chanteuse au sein de Sleeping Romance. J’ai rejoint le groupe suite à leur séparation avec leur ancienne chanteuse, pour l’enregistrement et la sortie du tout nouvel album We All Are Shadows.

Comment en es-tu venu au rock et au metal ?

Par hasard ! J’avais un crush au collège qui écoutait du metal, je n’étais pas spécialement fan mais une fois il a mis du Avenged Sevenfold et ça a été comme une révélation. L’énergie, les mélodies, j’ai tout de suite adoré ! Forcément, je me suis précipitée vers mon cousin, qui à l’époque était un grand fan de metal, et il m’a montré les autres grands groupes de l’époque (c’était en 2005) : Slipknot, Rammstein… C’est comme ça que je suis tombée dedans pour ne plus jamais en sortir !

 

We All Are Shadows est le nouvel album de Sleeping Romance. Comment s’est passée la composition ? Qui écrit la musique, qui se penche sur les paroles ?

Pour la composition, c’est Federico qui s’en occupe pleinement. Nous n’avons pas la main dessus mais bien évidemment il est toujours prêt à écouter nos retours et il est lui-même très critique sur ses morceaux, n’hésitant pas à les réviser autant de fois qu’il le faut tant qu’il n’est pas satisfait. De mon côté, j’ai écrit les paroles avec Mattia Todescato, avec simplement un sujet prédéfini à l’avance. Les thèmes et les sujets de l’album avaient été décidés bien avant que je ne rejoigne le groupe et les morceaux avaient en grande partie été écrits pour la chanteuse précédente, mais ils ont pu en adapter quelques-uns pour que ma voix puisse s’exprimer pleinement.

Où trouves-tu l’inspiration quand il s’agit d’écrire de la musique ?

J’aime faire des mix de ce que je connais, partir d’humeurs et les allier à un style de chant. Parfois, j’aime prendre quelque chose de très loin du metal (par exemple de la comédie musicale) et voir comment je peux l’adapter et l’insérer dans un morceau metal. C’est quelque chose qui m’amuse beaucoup et ça permet de sortir des sentiers battus et faire quelque chose de vraiment personne et nouveau.

Comment est-ce que vous avez bossé sur l’artwork de cet album ?

Il y a eu beaucoup d’aller-retours avec la photographe, Serena Truzzi. Nous savions que nous voulions travailler avec elle car elle avait un style qui nous plaisait beaucoup, lié à la danse, à l’indus, très épuré mais poétique. Nous ne voulions pas aller vers les grands classiques que l’on connaît dans le metal : les flammes, les lumières… Au contraire, nous avons essayé de casser ce code-là, et cette photographe a su mettre en scène ce que nous voulions à partir d’un brief visuel. Travaillant moi-même en entreprise et ayant eu à briefer des agences, j’ai pu lui communiquer un moodboard et un fichier de brief créatif sur lequel elle a pu se baser.

Quel est ta chanson préférée de l’album et pourquoi ?

Je dirais que c’est Smoke & Mirrors, mais aussi My Own Foe. Il y a beaucoup d’agressivité, de riffs lourds, mais aussi des moments plus introspectifs et des notes plus virevoltantes. Ce que j’aime, c’est que ces chansons restent accessibles à travers leur structure simple, malgré une recherche très complexe de riffs derrière. Federico a vraiment voulu faire quelque chose qui se démarque, et on a bien senti qu’il a fallu plusieurs écoutes à beaucoup de personnes pour réellement comprendre ce qu’on a voulu faire, ce qui prouve la richesse et la profondeur de cet album. Ces morceaux-là ont le mérite de conjuguer complexité et accessibilité, et c’est pour ça que je les aime beaucoup.

 

Les titres de l’album incluent à la fois leurs initiales mais aussi leur nom complet. D’où est venue la volonté de procéder ainsi ?

Bien vu ! C’était une idée de certains membres du groupe, qui venait du fait qu’à la base, on parlait toujours des titres avec leurs initiales. On s’est dit que ça pouvait ajouter un petit côté progressif, et je pense que tous les groupes ont ces petits raccourcis pour parler de leurs titres avant leur sortie (et même après !) donc on s’est dit que ça serait sympa à partager avec tout le monde à cette occasion.

Comment en es-tu venue à rejoindre Sleeping Romance en tant que chanteuse, alors que tu es déjà vocaliste pour Abhcan ?

Effectivement, je faisais déjà partie d’Abhcan, dont l’ambition n’était pas nécessairement de faire de grandes scènes ou de grandes productions. Nous avions tous un emploi « conventionnel » à côté et ça nous allait très bien. Mais je commençais à ressentir l’envie d’aller plus loin dans ma carrière en chant, et j’ai vu à ce moment-là que Sleeping Romance cherchait une nouvelle chanteuse. J’ai auditionné et après plusieurs semaines et conversations, ils m’ont annoncé qu’ils souhaitaient travailler avec moi.

Est-ce que ce n’est pas trop compliqué de chanter dans un groupe étranger ? Les échanges ne sont-ils pas trop complexes ?

Grâce à la technologie, rien n’est impossible ! (Phrase de boomer, je sais) La principale difficulté reste simplement la communication, plus que le côté production. À l’écrit, c’est plus difficile de faire passer le ton et la précision de certains propos, alors parfois il faut s’appeler, et il a fallu qu’on s’habitue à ça. Nous essayons de nous faire des appels réguliers et structurés. Au-delà de ça, je réponds à cette interview en ligne aussi, alors finalement ce n’est pas un frein d’être à distance !

Des clips sont-ils prévus pour soutenir la sortie de cet album ?

Nous avons sorti 4 clips, donc une lyric vidéo et un clip « simplifié » au concept très précis.

  • Smoke & Mirrors
  • Call My Name
  • We All Are Shadows
  • Bridge of Minds

Comment est-ce que tu vis de devoir faire semblant de jouer/chanter lors du tournage d’un clip ? Est-ce que ce n’est pas trop difficile ?

Je chante vraiment pendant un clip ! En fait je laisse simplement sortir les émotions que j’ai vraiment voulu véhiculer, et mon corps fait le reste. C’est toujours les premières notes les plus compliquées : on se sent jugé et observé par l’équipe de tournage et la caméra, mais en fait tout le monde s’en fiche, on est là pour faire notre travail et personne n’est ridicule. Ou plutôt, on est tous ridicules ensemble, et moi, ça, j’aime beaucoup ! Il faut savoir ne pas se prendre au sérieux, et à la fois prendre très au sérieux ce que l’on est en train de faire : c’est un projet sérieux, on le défend, et on joue comme si on était des acteurs. De mon côté, je chante vraiment, simplement le son sort moins fort (parfois, on peut voir la buée sortir de ma bouche, c’est toujours très étonnant !).

Quels sont les prochains projets pour Sleeping Romance ?

D’ici quelques mois, nous devrions nous atteler à l’écriture d’un nouvel album, après avoir passé l’année 2023 et les concerts qu’elle nous apportera. Nous avons commencé à réfléchir à des thèmes et des sujets qui pourraient être intéressants à traiter.

 

On peut vous voir où et quand sur scène ?

Nous serons à Nice le 25 février, Lille le 27 février et Paris le 28 ! Première tournée française pour Sleeping Romance, et nous avons vraiment hâte. Plus tard dans l’année nous jouerons aux Pays-Bas pour le FemMe Festival et le Festival 666 en août.

Plein d’excellents albums sont sortis en 2022. Une préférence, un coup de cœur que tu voudrais conseiller ?

J’ai eu un gros coup de cœur pour le dernier Halestorm, « Back from the dead ». J’aime beaucoup les riffs agressifs, les paroles crues et la voix de Lzzy qui évidemment décoiffe tout.

Merci pour tes réponses et à très bientôt !

Merci à toi et bravo pour tout ce que vous faites !

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