Un roman historique original et surprenant.
Paris, 1834. Le petit Charles Hû perd son bras lors de l’attaque menée par les forces de l’ordre contre un immeuble de la rue Transnonain, soupçonné d’abriter des opposants au régime de Louis-Philippe. Orphelin, sans ressources, il n’a que peu d’espoir de mener une vie normale. C’est compter toutefois sans sa volonté et l’aide d’un habile horloger qui l’équipe d’une étonnante prothèse.
Devenu jeune homme, fermement décidé à trouver sa place dans cette société malgré sa condition, Charles se fait embaucher par un entrepreneur visionnaire mais peu scrupuleux. Alors que la réclame et la publicité triomphent, il devient rédacteur des innombrables petites annonces que son patron place dans les journaux. Porté par l’amour de Lisette, une jeune marchande des quatre-saisons, il prend une part croissante aux affaires de l’entreprise. Mais il en découvre aussi les sombres arcanes et s’interroge : dans ce monde où les marchands de rêve prétendent tout guérir, comment rester intègre et conserver son idéal ?
Un roman historique original
La couverture du roman, le résumé décrivant une étonnante prothèse… Autant d’éléments qui se seraient parfaitement accordés à un récit steampunk. De mécaniques automates il sera bien question ici, mais c’est pourtant bien d’un roman historique qu’il s’agit, et non de littérature imaginaire.
Une fois cette première surprise passée, je me suis laissé prendre sans difficulté par ce récit original. Le décor historique est séduisant ; il nous permet une jolie visite du Paris XIXe.
Des personnages attachants sur fond d’intrigue sociale
Sur cette toile de fond se dessine une galerie de personnages fort attachants. Charles en tête bien sûr, protagoniste de cette histoire, dont le passé douloureux et la droiture d’esprit contribuent au capital sympathie. Porté par d’indispensables camarades, Charles progresse, se lance, s’interroge. Car ce décor permet également de développer une intrigue ancrée dans le contexte de l’époque : alors que le mécontentement du peuple monte, les premiers rouages du capitalisme s’enclenchent.
Citoyens indécis face à ces nouveautés, nos quatre protagonistes n’auront de cesse de questionner ce système discutable, qui leur permet néanmoins de s’extraire du besoin alors qu’ils y semblaient condamnés.
Une fin étonnante
Si j’ai dans l’ensemble vraiment apprécié ce roman, j’avoue ne pas avoir compris du tout la direction prise par l’autrice pour conclure. Alors qu’elle semble nous décrire la révolte et l’injustice tout au long du roman, j’ai eu l’impression qu’elle passait totalement à côté de son message à la fin. Si cela ne m’a pas empêché de passer un bon moment sur le reste du roman, j’ai malgré tout trouvé ce final un peu dommage.
Le jeune homme au bras fantôme est donc dans l’ensemble une très bonne lecture.