Entretien avec Jérôme de ACOD

Bonjour, et merci de prendre quelques minutes pour répondre à mes questions. Est-ce que tu peux tout d’abord te présenter et nous expliquer ce que tu fais dans ACOD ?

Salut, je suis Jérôme je m’occupe de toute la partie musicale du groupe. Pour les lives je suis à la basse et aux backings.

Comment en es-tu venu au metal, à la fois en tant que fan et en tant que musicien ?

Est-ce nous qui venons au metal ou l’inverse? Il y a forcément une « zone d’ombre » lorsqu’on aime l’obscurité.

Plus jeune j’adorais tout ce qui était en rapport avec la mort, le fantastique, l’horreur…

Les artworks d’Iron Maiden ont commencé à attiser ma curiosité. Puis crescendo jusqu’à ce que je découvre Butchered at birth de cannibal corpse et Those of the unlight de Marduk.

J’ai commencé la musique à 15 ans et je suis rentré dans un groupe dans la foulée avec des personnes plus âgées. C’était enrichissant de progresser avec son instrument. C’est bien plus tard que le besoin de s’exprimer est apparu.

Comment définirais-tu la musique de ACOD ?

La musique de ACOD est un mix entre le côté noir du black metal avec la lourdeur du death des années 90, un peu plus actuel niveau production.

La musique est pour ACOD un voyage vers un univers vaste et précis dans lequel l’auditeur passe par de diverses émotions comme le tourment, la solitude, le désespoir…

Fourth Reign Over Opacities And Beyond est le nouvel album du groupe. Comment s’est passée son écriture ? Qui écrit la musique et qui se penche sur les paroles ?

Fourth Reign Over Opacities And Beyond a été écrit et fini durant l’année 2019. Je me suis occupé de faire la partie musicale, c’est à dire  guitare, basse, orchestration et programmation de batterie. Au vu du concept un peu poussé on ne pouvait pas laisser place au hasard.

Fred a pu écrire et placer le chant sur des pré-productions définitives.

Pour la phase studio, j’ai enregistré les instruments, Matt Asselberghs a participé sur des guitares, Nicolas Muller a enregistré la batterie au studio Artmusic, le chant a été fait chez Shawter. L’ensemble a été mixé et masterisé au Fascination Street Studio.

Il fait suite à l’excellent The Divine Triumph, sorti en 2018, au cœur d’une trilogie musicale. Que raconte donc cette trilogie, quel univers est-ce que le groupe développe ?

C’est l’histoire d’une descente aux enfers d’un protagoniste poussé par des chimères, toujours plus loin dans les abysses. L’album précédent était sa chute, celui ci parle de son errance dans cet univers dantesque, ou diverses entités le guident vers le mauvais chemin. C’est assez métaphorique, beaucoup de personnes peuvent se reconnaître, nous avons tous nos chimères, qu’elles soient matérielles, humaines ou psychologiques…

D’où sont venues ces idées, cet univers, justement ?

Nous avons mélangé une partie de nous même , notre vécu, avec un condensé de négativité et dans un univers qui nous attire depuis toujours. La forme est assez fantastique mais le fond très terre à terre.

Où trouves-tu l’inspiration quand il s’agit d’écrire de la musique ?

Je pars avec une idée précise et un ordre précis. Je commence par le titre 1 ensuite le 2 etc. L’ordre final ne change que très peu. Pour ce qui est de la musique j’essaie de faire en sorte qu’elle ressemble au maximum aux images que j’ai en tête. Plusieurs éléments favorisent l’inspiration, le lieu, l’instrument, la saison…

Nous avons notre studio qui est très propice à la composition. Fred vient souvent le soir pour y poser sa voix, le résultat est fascinant et unique. Certains passages les plus étranges ont été gardés pour les prises définitives.

A l’occasion de la sortie de cet album vous avez rejoins le label français Les Acteurs de l’Ombre. Comment s’est mise en place cette signature ? Qu’est-ce que cela représente pour toi de rejoindre un label qui défend tant de bons groupes français ?

Nous connaissons Gérald Milani depuis quelques années, quand l’idée d’une signature s’est présentée nous avons discuté des attentes de chacun. Je pense que c’était un très bon choix car nous trouvons la sortie de l’album réussie. Le roaster de LADLO a évolué et se densifie d’année en année de formation de plus en plus pro.

 

Quelle est ta piste préférée de l’album, et pourquoi ?

Pour moi la piste éponyme : Fourth Reign … est ma piste préférée car elle représente l’ambiance de cet album. C’est un morceau très original de death metal occulte avec son chant prophétique.

Un clip est actuellement sorti pour The Prophecy Of Agony. Comment s’est passé le tournage ? Ce n’est pas trop difficile de faire semblant de jouer pendant des heures ? Et comment a été construit le scénario ?

Le tournage s’est fait dans une coopérative vinicole désaffectée. Ça s’est fait de manière ritualiste. Nous avons écrit le scénario en nous fiant aux paroles et à l’histoire. Nous voulions quelque chose d’infernal et suffocant. Un second clip a été tourné dans des conditions extrêmes de chaleur qui sortira dans les jours à venir.

Ça ressemblera à quoi un concert de ACOD version 2022 ?

Nous avons mis l’accent sur le visuel pour le live avec des habits destroy à la mad max, des pieds de micro en forme de trident en acier, des sides et backdrop de l’artwork… je pense qu’on essaiera d’aller encore plus loin … pour ceux qui nous ont vus ils pourront témoigner de l’intensité de nos lives.

Est-ce que vous avez déjà commencé à composer le troisième opus ? Tu peux déjà en dire quelques mots ?

Durant la crise sanitaire nous avons composé et enregistré un album qui ne sera pas le 3eme volet de la trilogie qui sortira prochainement. Nous étions partis sur un ep qui est une parenthèse de l’histoire, mais sa durée l’a transformé en album. Il sera pour le coup très original, divisé en 2 parties. Un long titre de 20 min pour la première partie et des titres plus speed pour la seconde.

2022 a été très riche en sorties d’albums. Quel serait ton album de l’année ?

C’est clair qu’il est dur de tout suivre au vu des nombreuses sorties. J’ai beaucoup de retard sur les écoutes. J’attendais le dernier Sigh, faut que je l’écoute …

Merci pour tes réponses et à bientôt au détour d’un concert !

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