Si vous êtes comme moi, vous vous êtes sûrement jetés sur la série V Wars sur Netflix dès sa sortie. A la fois intrigué et inquiet devant cette nouvelle série vampirique, j’ai été très vite séduit par la vision qu’en ont donné les scénaristes Glenn Davis et William Laurin. Proposant une guerre entre humains et vampires, mais de manière totalement crédible, expliquée par un phénomène climatique, cette série devrait bien vite vous embarquer, attendant avec hâte la seconde saison. Et c’est Graph Zeppelin qui vient de sortir le romain à seize mains, alors même que l’éditeur est plus habitué aux étals des rayons BD. Que va-t-il ressortir de cette lecture ? Car je suis de nouveau curieux et inquiet bien évidemment…
En fondant sous l’effet du réchauffement climatique, les glaces polaires libèrent un virus emprisonné depuis des millénaires. La mutation génétique qu’il entraîne transforme les malades en vampires. Face à cette nouvelle menace, la réflexion des humains non-infectés est brouillée par des conflits idéologiques. Mais suite à un attentat revendiqué par une cellule terroriste vampire, la guerre est déclarée et une chose paraît certaine : le sang va couler à flots !
Le roman, ou recueil de nouvelles au final, est une pure petite pépite qui met en lumière énormément d’aspects qui ont été évités, esquivés par la série, probablement pour des questions de rythme. Et pourtant il y a tant à dire sur l’univers de Jonathan Maberry ! La série ne fait qu’effleurer la multitude de types de vampires que nous développe ici l’auteur, leur multitude d’origines (la série ne se concentre que sur les USA). Dans ce livre on va retrouver, sous la plume des huit auteurs qui ont travaillé à l’univers, une fresque dantesque de ce que pourrait être un virus vampire efermé dans l’ADN humain. Car oui il y a différents types de vampires, dans différents pays du monde, comme l’explicite fort bien John Everson dans la véritable histoire de Danika Dubov. Redécouvrez les personnages que vous avez vu à l’écran sous un œil différent, notamment Michael Fayne, qui n’a pas grand-chose à voir avec le personnage de Adrian Holmes par exemple. De même on aperçoit des loup-garous dans ce livre, alors qu’il n’en est absolument jamais fait mention dans la série.
Au niveau de l’univers les différences sont clairement majeures, mais également aussi au niveau du détail du scénario. Le fait d’écrire à huit auteurs donne une vision spéciale de l’ensemble de l’univers, développe des aspects auxquels on ne s’attendrait pas forcément. Qu’il s’agisse des catacombes, du gang de motards, tout un ensemble d’histoires à lire, à dévorer même. On voyage avec les auteurs, leurs textes s’entremêlant de manière à la fois surprenante et agréable.
Les changements de style sont également évidents quand on regarde comment ce livre a été conçu. Au fil des pages on découvre d’autres plumes, d’autres manières de concevoir le récit, qui changent, rafraîchissent, au fil de la lecture. Personnellement ce sont ceux de Jonathan Maberry et John Everson qui m’ont le plus immergé dans le récit, peut-être du fait de leur crudité dans les mots employés.
Ce premier tome de V Wars, Ils nous chassent, a de nombreux avantages : le premier est avant de renouveler notre vision de l’univers à chaque page. En effet ne restez pas fermés à la vision, que désormais je trouve un peu étriquée, qu’offre la série télé : le monde de Maberry est tellement plus vaste ! Et l’idée d’écrire cet univers à huit auteurs est absolument énorme, offrant au lecteur une expérience rare. Une chose est bien certaine, si vous aimez l’urban-fantasy, vous DEVEZ lire ce livre. Merci Graph Zeppelin de l’avoir mis à disposition du public français en tous cas…