Möhrkvlth + Goatslave + Ætheria Consientia + Acedia Mundi – Le Klub – 02/03/2019

Ce samedi 2 mars il faisait frais. Par conséquent j’ai décidé d’aller me réchauffer au Klub en bonne compagnie. Enfin surtout j’ai décidé de m’en prendre plein la gueule parce que nos compères de MusikÖ Eye y organisaient une soirée de Black Metal Breton avec Möhrkvlth, Goatslave ,Ætheria Conscientia, précédés d’une poignée d’irréductibles parisiens pour ouvrir le bal : Acedia Mundi.

Bon, ma joie a été quelque peu tronquée puisque je n’ai pas pu arriver à temps pour Acedia Mundi et Ætheria Conscientia. Timing oblige, caser quatre groupes nécessite de commencer tôt les festivités. Tant pis pour moi, je garderai donc pour le moment ma déception de ne pas avoir vu en live le Black Metal saxophoné d’Ætheria Conscientia. Fort heureusement de ce que je comprends en arrivant le public a été au rendez-vous. Tant mieux pour les groupes qui n’ont pas eu à faire face à une salle quasi vide (difficile au Klub me direz vous mais ça s’est déjà vu)

Pour moi donc cette soirée démarre sur des chapeaux de roues puisque Goatslave commence sans crier gare dix minutes avant l’heure prévue. Et c’est parti pour 45 minutes au fond du trou, dans une ambiance lourde à souhait. Avec Goatslave, pas de musique au lance-pierres : le trio pose ses morceaux sur 7 minutes minimum, avec ce qu’il faut de ralentissements et d’accélérations pour contourner l’écueil de l’ambiance répétitive qu’on retrouve un peu trop souvent à mon goût dans le Black. Et de temps en temps certaines distos bien crades nous ramènent quelques décennies en arrière et quelques secondes hors du style.

Côté scène le groupe a choisi l’efficacité : les morceaux s’enchainent quasiment sans transition et ça n’est pas pour nous déplaire. Pas de trève hors de cette atmosphère sombre et moite posée par Goatslave. Une chape de plomb très bien construite qui se brise d’un coup sur un « Merci Paname », la fin des chœurs de fond (qu’on entendait très peu)… et quelques secondes de silence le temps de reprendre nos esprits avant que le applaudissements du public ne fusent.

Peu de temps pour boire un coup et remonter vers la rue prendre l’air : Möhrkvlth va faire son rituel. D’ailleurs 15 minutes après la fin du set de leurs prédécesseurs ils sont déjà présents sur scène, à l’exception du chanteur qui vient tranquillement s’installer dos au public après avoir allumé quelques bâtons d’encens accrochés à son pied de micro. Pour les franciliens qui avaient déjà vu le quintette breton au Cernunnos deux ans plus tôt, la scène peut sembler vide de décorations type crâne de cerf ou herbes diverses mais si on prend en considération à quel point les membres du groupe sont serrés sur la petite scène du Klub, on ne va pas leur en vouloir.

Toujours est-il que le set commence sans crier gare quand le chanteur se retourne, complètement transfiguré. Si tous les musiciens sont concentrés, lui est parti dans un autre monde : son chant semble le transpercer et tout son corps est pris d’une tension soudaine assez incroyable. Ayant déjà vu Möhrkvlth sur scène j’avais déjà trouvé cette transformation impressionnante mais avec la proximité offerte par le Klub c’est une expérience en soi. On assiste à une sorte de catharsis scénique… qui nous est parfaitement transmise. Möhrkvlth a la particularité de nous proposer quelque chose d’à la fois très sombre et étonnamment aérien même dans une cave parisienne. Il y a un peu plus de communication entre les morceaux mais pas de bavardages de transition, juste ce qu’il faut. Quelques interpellations par des amis bretons présents font esquisser des sourires aux musiciens mais on retrouve immédiatement l’ambiance de cette messe druidique très prenante.

On en redemande même à la fin… et le groupe s’exécute ! Möhrkvlth nous offre en exclusivité un morceau supplémentaire en rappel avant que le micro et les instruments ne se taisent définitivement. On notera que malheureusement la salle s’est quand même vidée sur la fin, même s’il n’est pourtant pas tard. Je me demande quels impératifs peuvent détourner le public d’un tel magnétisme musical…

Retour dans la fraîcheur parisenne. J’étais pas prêt.

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