Le Petit Bain est marqué ce soir par une programmation diaboliquement sombre et mystique, avec quatre groupes nordistes près à conquérir la capitale…
Le concert débute par un petit Black Metal traditionnel, proposant des rythmiques assez classiques mais qui fonctionnent bien. Les norvégiens d’Orkan introduisent assez bien les festivités avec un set d’une petite demi-heure. Il n’y a pas encore trop de monde devant la scène, du coup je tente de me frayer un chemin parmi les fans déjà présents, pour essayer de prendre quelques photos du groupe. (Oui, je me sens d’humeur aventureuse. Enfin pour le moment.) Le chanteur charismatique envoie des lignes de chant claires après quelques instants d’intro purement instrumentale, mais qui sombrent assez vite dans le grunt et c’est là que ça devient intéressant. Entre les effets de lumières et l’excellente prestation des musiciens, je peux confirmer que même si je n’accroche pas vraiment au Black de base, je peux difficilement nier que j’ai devant moi une prestation assez bien fichue et plutôt dynamique.
Pour rester dans le thème, le groupe OTOH (One Tail, One Head) déverse ses riffs sombres et entraînants qui semblent parfois flirter avec un style plus « Rock’n’roll ». Je vous entends déjà rouspéter et me dire « Mais n’importe quoi meuf ! C’est du True Black Metal, pas du Heavy ! » et moi vous répondre que le combo norvégien (encore un), enfin surtout la guitare, propose des rythmiques bien ficelées qui donnent envie de bouger la tête. Il n’empêche que ce genre de riffs est bien plus appréciable pour mes petites oreilles sensibles et c’est plutôt plaisant de voir les protagonistes évoluer sur scène et se dévêtir au fur et à mesure du show. N’en déplaisent aux demoiselles ici présentes ^^ Il commence à faire chaud ici et ça ne vas pas en s’arrangeant car plus ça va et plus la petite péniche se remplie aficionados du genre en apportant de la chaleur humaine plus qu’il n’en faut…
Pendant que la salle ne désemplit pas, je tente de me frayer un chemin dans ce labyrinthe humain du dehors (une courte pause à l’air frais et pluvieux n’était pas de trop) pour essayer de voir et d’apprécier au mieux le troisième groupe de la soirée. Une longue intro musicale, très dark, fait son apparition dans les tons violets qui a annoncent une ambiance (très) sombre et énigmatique. Quand soudainement la silhouette du guitariste-chanteur apparaît dans l’obscurité et la fumée. J’ai mis un peu de temps à comprendre qu’ils sont seulement deux sur scène mais on pourrait penser qu’ils sont nettement plus (ou du moins dans leur tête). En tous cas ça bastonne sévère derrière les fûts, que je ne vois pas du fait, et le début du set est assez intéressant. J’aime beaucoup l’ensemble batterie/guitare (10 cordes !)/voix mais dans le long terme j’ai l’impression d’entendre un peu toujours les mêmes compos. En tous cas l’auditoire de Bölzer à l’air conquis et semble totalement séduit par l’énergie du duo suisse.
Après un dernier changement de plateau, il est l’heure pour moi de découvrir (enfin !) Taake sur scène. Depuis le temps que je voulais les voir en vrai ! Le set démarre avec une super ambiance motivée par le quintet norvégien et ce n’est que le début… Je ne sais pas si les larsens que j’entends parfois sont fait exprès mais c’est pas très joli. Je les oublie vite au fil du temps car le concert que je regarde en ce moment-même me plait vraiment beaucoup. Et pourtant, je ne suis pas ce qu’on peut appeler une fanatique du genre. Le nom tåke (qui signifie brouillard / brume en norvégien) évoque l’univers mystérieux et onirique de la musique jouée par le groupe ce qu’il arrive très bien à mettre en avant sur scène de façon assez incroyable : il y a du rythme de folie derrière la batterie, une voix déchirée purement Black, des riffs qui envoient des rythmiques dans tous les sens, une ligne de basse bien propre, des soli guitares tellement parfaits, une légère touche de mélodique en fond sonore qui me fait penser à Satyricon… vous commencez à le savoir : il m’en faut peu pour être conquise !
Si l’affiche de ce soir est destinée aux fans de Black traditionnel, j’admets avoir trouvé mon compte en découvrant des groupes de qualité et surtout je peux maintenant certifier que Taake peut compter une nouvelle fan dans ses effectifs !
Photographie : Dopik Design