Le redoux gagne Paris en ce mois de décembre lorsque je pousse les portes de l’Olympia pour une soirée proposant une affiche de pure folie ! Il y en a pour tous les goûts : le thrash de Kreator, le black sympho de Dimmu, le hardcore de Hatebreed ou encore le death-doom de Bloodbath. Un mélange des saveurs qui n’est pas sans faire penser à un festival mais sur une seule soirée, et c’est ce que Live Nation nous offre ce soir.
Bloodbath ouvre les hostilités avec une vingtaine de minutes d’avance et nous propose son Death crépusculaire avec talent, le tout dans une ambiance rouge qui n’est pas du tout propice à la photo. Mais peu importe le son est bon et on en profite à fond, tout comme le public qui remplit peu à peu la fosse de l’Olympia. Nick Holmes, également chanteur de Paradise Lost, nous livre une prestation de qualité toute en sobriété comme à son habitude. Venus défendre leur dernier album, The Arrow Of Satan Is Drawn, pas mal de morceaux en sont bien évidemment issus mais les fans seront ravis d’entendre également quelques classiques du groupe.
Ce sont ensuite les coreux de Hatebreed qui envahissent la scène de l’Olympia. Le mélange de metalcore, de punk et de hardcore pur qu’ils proposent déclenchent presque immédiatement les premiers slams du public. Le chanteur, Jamey Jasta, n’hésite pas à appeler à lui le public pour le plus grand plaisir des fans qui s’en donnent à cœur joie entre pogos et circle pit. Toujours aussi showmen les musiciens se font également plaisir à la fois sous les objectifs et photographes et ceux du public. Un set énergique à souhait qui laisse présager un prochain album de feu !
Soyons très clairs, je suis venu ce soir avant tout pour avoir l’opportunité de voir et de shooter Dimmu Borgir. Et lorsque le groupe entre en scène c’est avec plaisir que je m’immerge dans ce black symphonique de grande qualité. Cette tournée, qui fait suite à la sortie de Eonian cette année, nous propose d’entrée de jeu deux chansons issues de cet album pour notre plus grand plaisir. Shagrath nous apparaît dans un costume typique de la scène Black avec une cape, un corpse paint et nous envoie sa voix sombre dans les oreilles. L’ensemble des musiciens est costumé et envoie un son et un show d’une qualité impressionnante. En tant que fans j’ai purement et simplement adoré, tout comme la fosse qui s’est un peu calmé pour écouter religieusement le concert, headbanguant au rythme des sonorités profondes et mélodiques du groupe.
Et ce sont enfin les rois du thrash allemand qui débarquent sur scène : Kreator. Depuis 1982 (plus vieux que moi donc) ils écument les scènes en proposant leur musique à un public bien souvent conquis. Le set débute sur une projection sur un drap noir sur un fond musical assez symphonique avant de se conclure par la phrase : Paris, prepare to be destroyed. Et là le son des guitares rugit dans nos oreilles, tout comme les hurlements des fans en furie. On ne nous fait pas rentrer immédiatement dans la fosse, l’évacuation du rideau tombé entre temps demandant quelques minutes aux techniciens. Mais lorsque nous pouvons enfin pénétrer dans la sacro-sainte arène des photographes c’est clairement la folie dans le public et il pleut des slammeurs sur fond de pogo brutal comme on aime. Très clairement une bonne frange du public est là pour eux et compte bien le faire savoir ! Plus d’une heure de set plus tard la soirée se termine dans une explosion musicale impressionnante.
Cette affiche était à mon sens un pari risqué mais le défi a été relevé et le public a sans conteste été ravi de cette soirée sous les lumières d’une salle aussi mythique que l’Olympia. Personnellement je n’ai qu’une hâte : voir revenir Dimmu Borgir en France pour un nouveau show !
Photographie : Deuskin Photography