Le village est proche du Chaudron, de cette centrale nucléaire victime de ce qu’ils ont nommé un accident et qui s’est vite transformé en catastrophe.
Depuis, Courpigny et ses habitants sont devenus autres que ce qu’ils étaient, mais ils s’efforcent de continuer à vivre tant bien que mal.
Il y a Zuzu, la fillette dont une moitié de la chevelure pousse plus vite d’un côté, Gobe-Mouche, l’adolescent obsédé qui vit sur une péniche en perdition, Kadou, le vieillard réfugié dans une camionnette dépourvue de roues plantée au milieu d’un champ stérile grouillant de sauterelles aux ailes de cuivre. Et puis les autres, Nanachina, la droïde coupée en deux qui aspire à récupérer l’intégrité de son corps artificiel, les Xylolâtres, ces barjos adorateurs des arbres et des buissons, les Scruts, qui, à bord de dirigeables ou non, surveillent ce misérable petit monde pour éviter toute propagation de la peste invisible.
Telle est la quatrième de couverture d’Une camionnette qui servait de volière que nous devons au si prolifique Brice Tarvel. C’est aussi l’occasion de découvrir une petite maison d’édition rémoise qui s’appelle OVNI Editeur d’autres Réalités. Pour avoir lu nombre de ses écrits, j’ai retrouvé dans ce court récit le style déjanté qu’il lui arrive parfois d’adopter que ce soit lorsqu’il s’agit de fantasy, de thriller ou, comme ici, de science-fiction. Nous sommes, vous vous en doutez du fait de la teneur de la quatrième de couverture, dans du postapocalyptique.
Les mutants qui vivent dans cette espèce de réserve non naturelle sont tous plus ou moins atteints, mais ils ont en commun d’apprécier leur petit monde. Ils ne mangent pas toujours à leur faim, ils ont parfois recours à des paradis artificiels bien dangereux, mais ils sont tous attachants à leur manière. La seule crainte de cette population c’est d’être enlevée par les Scruts pour être étudiés sous les lames des microscopes, entre autres.
Aussi lorsque la petite Zuzu disparaît, une équipe se forme pour aller sauver cette dernière des griffes des terrifiants Scruts. Cette novella est écrite avec un beau rythme et le ton y est assez leste, suffisamment pour ne pas être mise entre toutes les mains. Les inventions de l’auteur sont multiples et les péripéties nombreuses pour ses héros. Ce récit m’a bien changé les idées. Il en a été de même pour Enfin l’apocalypse, une nouvelle toute aussi amusante qui la suit dans cet ouvrage. Pour le dépaysement donc.
Une camionnette qui servait de volière
Brice Tarvel
Couverture par Jean-Claude Claeys
OVNI Editeur d’autres Réalités
2016
19,90 €