Le geek, c’est chic

Aujourd’hui, le mot « geek » est utilisé à tout va. En effet, ce terme a désormais bien évolué : désignant autrefois des personnes à la marge de la société, il semble maintenant désigner tout et rien à la fois. Petit article indispensable afin de recadrer un peu les choses, non mais !

Les origines

La naissance du terme « geek » serait l’œuvre d’Alexandre Barclay, un moine et poète écossais. Aux alentours de 1515, l’un de ses vers dit : « He is a foole, a sotte, and a geke ». Les deux mots précédents « geke » désignent un fou, un sot, ce qui nous permet d’en déduire le sens…  Ce terme désignera pendant les siècles suivants des bêtes de foire et des marginaux. (Sympa.)

Ce mot réapparaît au début du XXème siècle, aux Etats-Unis, pour désigner des personnes atypiques et étranges n’arrivant pas à s’intégrer dans la société.

Concernant les prémices de la culture geek actuelle, c’est en 1954 que l’une des pierres fondatrices apparaît : John Ronald Reuel Tolkien publie son œuvre littéraire Le Seigneur des Anneaux sans s’attendre à un tel succès. L’auteur ne s’en rend pas encore compte à l’époque, mais son univers sera fondamental durant les années à venir, tant dans les jeux vidéo que les jeux de rôle, en passant par les livres et les films.

Un anneau pour gouverner tous les geeks

C’est à partir des années 1960 que la définition actuelle du terme se précise, avec l’apparition des premiers ordinateurs et calculatrices. C’est à cette même époque que les comics se développement largement auprès du grand public, surtout aux Etats-Unis.

Enfin, c’est à partir des années 1990 que les réels fondements de la culture geek sont ceux que nous connaissons aujourd’hui : les jeux de rôles et les jeux vidéos sont en plein boom et n’arrêtent pas de nourrir davantage ce phénomène qui rassemble de plus en plus de personnes de tout âge.

Du nolife au geek trop hype

Durant de nombreuses années, le terme « geek » a été malmené en étant très souvent apparenté au « nolife ». Balivernes ! Même si ces deux termes concernent parfois la même personne, ceci n’est pas systématique. En effet, le nolife fait référence à un individu dont la passion (très souvent les jeux vidéos) devient une réelle dépendance.

Et c’est là que se trouve l’une des grosses différences. En effet, le terme « geek » ne désigne pas uniquement une personne fan de jeux vidéos, mais une personne qui s’intéresse très fortement à toute une culture qui va au-delà du jeu vidéo : la science-fiction dans sa globalité, les jeux de rôle, les mangas, les comics, les nouvelles technologies… En bref, la plus noble définition d’un geek reste la suivante : une personne qui s’amuse et trouve sa liberté via l’imaginaire grâce à des domaines qui le passionnent.

Et parce que les préjugés c’est nul, ce ne sont pas des personnes solitaires, bien au contraire : de véritables communautés n’arrêtent pas de naître, afin de pouvoir partager ses passions, que ce soit derrière un écran ou in real life. Le développement du phénomène a notamment donné naissance à de grands rassemblements de passionnés mais aussi d’amateurs, ces événements étant encore complètement inconnus en France il y a quelques années : Geekopolis, Comic Con, Paris Games Week,  Japan Expo, et autres joyeusetés.

La dernière Paris Games Week a rassemblé plus de 300 000 passionnés et curieux

Pourquoi maintenant c’est trop méga cool d’être un geek ?

Le phénomène est d’une ampleur gigantesque, ce qui comprend aussi un revers de médaille. En effet, qui n’a jamais entendu quelqu’un répondre « Olol t’es trop un geek » lorsque quelqu’un avoue avoir regardé une saison entière de Star Trek en deux jours ? Ou quand quelqu’un a passé sa journée à jouer au dernier MMORPG à la mode ?

C’est à travers ce genre de réactions que nous nous rendons compte au quotidien que nous ne savons plus vraiment ce que cela signifie, être geek. Longtemps stéréotypée, cet état d’esprit paraît désormais dans le vent, notamment suite à l’apparition de séries telles que The Big Bang Theory qui a « démocratisé » la culture geek auprès du grand public.

Mais encore une fois, être geek ne se résume pas à un Sheldon agoraphobe, intello et asocial. C’est un véritable état d’esprit, où l’imaginaire trône fièrement au milieu des passions.

Bon, sur ce, qui est chaud pour un petit D&D ?

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