Mósa Wòsa – Nathalie Le Gendre

edb417b006b6348a321d8ee0dcd983969a15f8b3356c1a421e0b8bc401ebDébut XXIV siècle. Fuyant la sécheresse qui ravage le continent nord-américain, les Blancs ont bâti dans le désert d’immenses TechnoCi-T climatisées. De leur côté, les tribus indiennes ont abandonné les réserves pour trouver refuge dans de miraculeux Oasis où elles ont renoué avec leurs traditions ancestrales. Sang-mêlé et orphelin de mère, Mosa vit dans l’Oasis Lakota, alors que son père, un homme blanc, est retourné dans la TechnoCi-T avant sa naissance. À la mort de la personne qui l’a élevé, Mosa décide de rejoindre son père et quitte la tribu pour la grande ville qui le fascine. Là, il découvre avec stupeur qu’il a un frère jumeau, Wosa, atteint d’un mal incurable dû à ses mystérieuses origines. Avec l’aide de Stenatliha, jeune chamane et amie de Mosa, Wosa, amer et xénophobe, parviendra-t-il à se défaire des chaînes de la maladie et retrouver le goût de la vie?

Ce roman jeunesse de Nathalie Le Gendre signé chez l’Atalante est court (160 pages), mais d’une grande force.

La couverture de Manchu est tout à fait adaptée à l’histoire et permet de visualiser immédiatement le thème principal du roman: la modernité contre les anciens rites; les anciennes croyances.

L’histoire très émouvante et percutante avec beaucoup de tension notamment à cause de l’épée de Damoclès suspendue très vite au-dessus des deux héros! L’idée de réintroduire les Indiens dans un monde ultramoderne et technologique est une belle nouveauté. L’auteur prend le temps de revenir sur les croyances de cette grande nation sans rentrer dans trop de détails. Les relations entre les personnages sont complexes et travaillées de manière plutôt adulte. L’auteur ne prend pas ses jeunes lecteurs pour des imbéciles et propose une intrigue assez sombre avec des personnages perturbés et jusqu’au-boutistes. Le Gendre n’hésite pas à parler de harcèlement moral, d’addiction ou encore des premiers émois sexuels sans jamais tomber dans les clichés et en liant ces scènes à la réalité de son monde.

La cité futuriste est une définition assez réaliste de ce qu’il pourrait arriver. On s’imagine très bien les différents lieux de par des descriptions très claires et un nombre restreint d’endroits rencontrés. L’appartement du père de Mòsa et Wòsa est au centre de tous les retournements de situation de la première partie. La critique sous-jacente de l’auteur sur cette évolution forcée de notre société se focalise principalement sur la nourriture pré-préparée et aseptisée, et la disparition de la nature (Mòsa est surpris de ne pas entendre les oiseaux ou le vent, les orages sont créés artificiellement).

On pourra peut-être reprocher l’évolution très lente de Wòsa, créant un manque d’empathie pour lui malgré sa maladie. Cependant, on a envie de suivre l’évolution de sa relation avec son frère et la fascination qu’il éprouve pour lui alors qu’il semble le rejeter donne un aspect positif au personnage.

L’écriture est fluide; très agréable. Le vocabulaire est recherché, les dialogues justes et l’émotion est présente tout le long sans tomber dans le larmoyant. Il faut cependant avouer que certains passages sont loin d’être gais… La poésie et la dure réalité présente dans l’histoire émanent aussi de la plume de l’auteur qui signe un roman addictif plein d’intelligence.

Mósa Wòsa

de Nahalie Le Gendre

illustration de couverture Manchu

éditions l’Atalante Jeunesse

10,50€

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