Arachnae – Charlotte Bousquet

J’ai assez souvent chroniqué les ouvrages auxquels Charlotte Bousquet a participé car elle fait pour moi partie des nouveaux auteurs français à suivre. Lorsque j’ai appris qu’elle allait publier un roman chez Mnémos (dans cette interview), je ne pouvais plus que difficilement contenir mon impatience. Je l’ai finalement eu entre les mains et j’ai été séduit à de nombreux titres. Je vais donc vous expliquer pourquoi ce roman représente un grand moment de fantasy juste après la quatrième de couverture :

Des bas-fonds les plus sordides aux éclats de la cour princière, la cité d’Arachnae se livre sans fards, gangrenée par l’horreur et les excès. Dans le Labyrinthe où se côtoient la misère et le vice, des cadavres d’enfants torturés sont retrouvés. Théodora, la belle bretteuse libertine, est contrainte de s’allier avec l’austère Capitaine Gracci pour faire cesser ces crimes, alors qu’une guerre souterraine sans merci se joue entre le prince Alessio et les Moires, ses conseillères, et qu’une secte mystérieuse semble étendre son influence sur l’aristocratie décadente.
Ces alliés que tout oppose parviendront-ils à dénouer la trame des possibles, ou se laisseront-ils engluer dans la toile de la Destinée ? 

Commençons par la couverture : réalisée avec talent par Elvire de Cock, elle représente à merveille l’univers mis en place par Charlotte Bousquet avec une toile d’araignée enserrant l’héroïne. Vous comprendrez à la lecture de ce roman à quel point tout est artistiquement lié.

Passons maintenant au texte proprement dit. Magnifique est finalement un euphémisme pour qualifier le texte. Inspiré, écrit avec les tournures littéraires auxquelles Charlotte Bousquet nous a habitués, doté d’un scénario en béton, Arachnae est appelé à entrer au panthéon des livres que j’ai le plus appréciés.

Le personnage de Théodora est atypique de ceux que l’on trouve trop généralement dans les romans de fantasy, tout d’abord parce qu’elle est orpheline mais aussi car elle aime les femmes. Il est assez rare de voir ce type de relations saphiques s’étaler dans une littérature régie trop souvent par des stéréotypes masculins. Celui du Capitaine Gracci obéit plus à la manière de réagir classique de l’enquêteur. Chacun de ces personnages prend sa place dans le maillage de la toile d’Arachnae.

Entre politique des Grands et survie des Petits, la vie d’Arachnae prend vie devant les yeux du lecteur qui parcourt avec envie ces pages. Inspiré d’une ville italienne du XVIe siècle, la cité respire le bon air méditerranéen tandis que l’on voit se peindre une ville aux murs ocre, partagée entre la fange dans laquelle évolue la population pauvre et l’opulence des riches villas de la noblesse.

Entre le réalisme de l’écriture de Charlotte Bousquet et le lyrique de l’histoire qu’elle nous conte avec talent, Arachnae nous apparaît comme la représentation de l’Humanité : une part sombre et fangeuse, tandis qu’une autre montre le visage de la culture et de la splendeur. Un pur succès que j’invite tout le monde à découvrir avec régal.

Arachnae
Charlotte Bousquet
Editions Mnemos
22 €

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