Nouveau titre phare de la rentrée pour Bragelonne, avec ce roman de Bradley P. Beaulieu, auteur américain qui va vous enchanter avec sa cité de Sharakhaï. Je n’ai pas toujours été en accord avec les coups de coeur que Bragelonne met en avant par goût personnel mais je dois reconnaître que là j’ai été confronté à une véritable pépite de fantasy. Poussez avec moi les portes de cette cité orientale aux multiples secrets…
Commençons par la couverture. Réalisée par Marc Simonetti, elle est comme d’habitude avec cet artiste, de toute beauté. La présentation de l’éditeur nous donne également envie de plonger directement dans cet univers qui semble passionnant :
Dans les arènes de Sharakhaï, la perle ambrée du désert, Çeda combat tous les jours pour survivre. Comme de nombreux autres, elle espère la chute des douze Rois immortels qui dirigent la cité depuis des siècles. Des souverains cruels et tout-puissants qui ont peu à peu écrasé tout espoir de liberté, protégés par leur unité d’élite de guerrières et les terrifiants asirim, spectres enchaînés à eux par un sinistre pacte. Tout change lorsque Çeda ose braver leur autorité en sortant la sainte nuit de Beht Zha’ir, alors que les asirim hantent la ville. L’un d’eux, coiffé d’une couronne en or, murmure à la jeune fille des mots issus d’un passé oublié. Pourtant, elle les connaît. Elle les a lus dans un livre que lui a légué sa mère. Et le lien que Çeda découvre entre les secrets des tyrans et sa propre histoire pourrait bien changer le destin même de Sharakhaï…
Le roman commence sur un combat de gladiateurs mené de main de maîtresse par Çeda qui donne tout de suite l’ambiance et nous présente une héroïne aux multiples facettes que j’ai trouvé personnellement très réussie. Çeda parvient à la fois à être pleine de force tout en gardant une fragilité déconcertante par moment et cela la rend d’autant plus vivante aux yeux du lecteur. Il en va de même pour la cité de Sharakhaï qui est finalement un personnage à part entière du roman tant les descriptions et les évènements qui s’y déroulent semblent l’affecter. Tout est très bien monté scénaristiquement et à aucun moment le lecteur ne ressentira de temps mort. C’est cela qui est finalement assez dur avec la fantasy : parvenir à faire un roman complet, dans lequel le lecteur ne se perdra pas, dans lequel il se retrouvera avec plaisir. Et Bradley P. Beaulieu y parvient avec talent.
Les descriptions de la ville sont particulièrement prenantes, bien faites et donnent une vision assez précise de l’idée que se fait l’auteur de sa cité. Et comme je le disais plus haut, celle-ci est pratiquement vivante tant en tant que lecteur on se plonge dedans, on s’immerge dans ces rues baignées de soleil et de poussière. Au-delà d’une histoire cohérente mais de fantasy finalement assez classique, c’est vraiment Sharakhaï qui vient épicer le tout et permettre à la sauce de prendre.
La plume de Bradley P. Beaulieu est parfaitement rendue par Olivier Debernard, qui fait un magnifique travail de traduction. Rendant à la fois ses descriptions immersives et ses dialogues percutants et justes il parvient à nous inviter au voyage et finalement on ne demande pas mieux, non ?
Les Douze Rois de Sharakhaï est donc un de ces bons gros romans que l’on prend plaisir à lire, à découvrir au fil des pages, et que l’on ne lâche que difficilement. Je suis vraiment curieux de savoir ce qu’il va advenir des protagonistes mais aussi et surtout de la ville. C’est d’ailleurs la première fois que j’ai la sensation de voir vivre une ville sous mes yeux et c’est assez fascinant. Rien que pour ça je me jetterais sur le tome 2 dès sa sortie.
Les Douze Rois de Sharakhaï
Sharakhaï T1
Bradley P. Beaulieu
Bragelonne
25 €