J’agonise fort bien, merci. – Oren Miller

jagoniseCe qui m’a attiré dans un premier temps dans ce nouveau roman d’Oren Miller c’est le titre. Ce J’agonise fort bien, merci. a vraiment su me prendre à contre pied. Ne ressemblant à rien de ce que l’on peut voir sur les étals de nos amis libraires à l’heure actuelle cela m’a fait tiquer et m’interroger sur ce que j’allais trouver à l’intérieur de ces pages. Eh bien, je n’ai pas été déçu du détour, c’est le moins que l’on puisse dire…!

La couverture, signée Emile Denis, est un petit bijou qui mêle fabuleusement une ambiance fantastique, intrigante, surprenante. Chose amusante si vous avez rencontré l’auteure : le personnage en haut de couverture est son portrait craché. En tout cas il s’agit d’une très belle réussite graphique et la quatrième de couverture nous pousse à attendre encore plus de l’intérieur du roman…

Sainte-Marie-La-Grise. Son cadre exceptionnel près de la côte d’émeraude en fait une destination de vacances des plus prisées. De magnifiques paysages, un mystérieux folklore breton et des morts qu’on a aidés à trépasser raviront les plus aventureux d’entre vous.
Profitez de l’hospitalité chaleureuse des habitants qui sauront vous mettre à l’aise.
Afin d’apprécier pleinement votre séjour, veillez cependant à respecter trois règles :
1 Écoutez toujours les murmures de ceux que vous ne voyez pas.
2 Gardez-vous des créatures sinistres qui frappent avant d’entrer.
3 Soyez sage. Très sage.

S’il est une chose qu’Oren Miller maîtrise à merveille c’est bien l’art des citations chocs et en l’occurrence celle qui correspond au titre nous est proposée de plein dès le prologue du roman. Cette scène assez inattendue et atypique est venue titiller encore plus ma curiosité et m’a poussé de plein fouet à suivre les aventures des deux protagonistes. Et ce fut une révélation car ce roman policier mâtiné d’un soupçon de fantastique m’a proposé de découvrir à la fois des personnages inattendus, une enquête rocambolesque, la campagne du nord de la Bretagne dans les années 50. Commençons avec les personnages. Isabeau et Evariste, personnalités atypiques s’il en est, sont au cœur d’une enquête policière alors que rien, si ce n’est un vieux notaire alcoolique, ne pouvait les réunir. J’ai particulièrement aimé le cynisme d’Evariste, sa vision du monde,… tandis que la fausse candeur d’Isabeau vient en contrepoint et les dialogues entre les deux protagonistes s’avèrent souvent savoureux. Le fait également d’avoir Isabeau en tant que narrateur principal permet de voir Evariste interagir depuis l’extérieur, donnant une certaine dimension à l’aventure.

Concernant le scénario en lui-même il est très bien monté et les ficelles proposées par Oren tiennent la route. L’histoire est de fait très imbriquée à la découverte de la région bretonne par Evariste. En effet dans les années 50 les campagnes étaient clairement plus isolées de la capitale qu’aujourd’hui et l’autarcie de ce petit monde se ressent. Tout comme la persistance des croyances populaires auprès des « petites gens ». L’auteur manipule tout cela avec brio et nous entraîne à la suite de ses deux héros à la recherche d’un assassin fantôme jusqu’au dénouement, assez inattendu.

Stylistiquement je dois dire que tout le bien entendu au sujet de la plume d’Oren Miller n’est pas mensonge. Passant du poétique des descriptions à l’incisivité des dialogues, elle parvient à vraiment faire vivre la scène de son petit théâtre devant nos yeux ébahis.

J’agonise fort bien, merci. est donc un de ces romans qui restent en tête bien après la lecture tant tout est bien fait. De la couverture atypique et séduisante, au titre, en passant par la plume expérimentée de l’auteure, auxquels viennent s’ajouter une galerie de personnage haute en couleurs. Tous les éléments sont là pour que ce roman soit un franc succès à la fois critique et en terme de ventes car il le mérite très clairement. Oren Mille est une auteure à suivre, aucun doute là-dessus, et après avoir exploré les champs de la SF et du polar, sur quel genre jettera-t-elle son dévolu ?

J’agonise fort bien, merci.
Oren Miller
Editions de l’Homme Sans Nom
19,90 €

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