Un roman original et captivant !
Dans l’Amertume, une étendue de brumes mortelles, les chimères rôdent.
Clervie, domestique sur le guet de More, passe ses journées au service de messer Sénoc, un éminent alchimiste. Entre préparation du feu bleu et relevés du front brumeux, toutes les précautions sont bonnes pour se protéger de l’Amertume.
Juste avant la grande marée, les hommes du bastion découvrent l’existence d’un chimèron, un hybride mi-humain, mi-chimère. Les inquiétudes s’accroissent avec la montée des brumes. Quelles sont les véritables intentions de cette créature ?
Lorsque Clervie découvre qu’elle a des facultés similaires à celles du chimèron, tout bascule : un lien se tisse entre eux, et elle doit maintenant choisir entre son cœur et ses devoirs.
Et si le chimèron n’était pas une menace, mais la preuve vivante d’un salut pour l’humanité ?
Dans les brumes au bord du monde…
L’histoire s’inscrit dans un décor mystérieux et hanté. Entre les murs de ce guet au bord du monde, tenaillé par les brumes, la jeune Clervie tente, avec son maître Sénoc, de repousser les chimères. Un contexte qui n’est pas sans rappeler celui de la Garde de Nuit dans Game of Thrones, pour mon plus grand plaisir. Avec beaucoup d’originalité, l’autrice nous entraîne donc parmi les vieilles pierres de ce bastion séculaire, où le danger rôde avec de plus en plus d’empressement…
Des personnages bien dessinés
Ce premier tome nous offre ici une palette de personnages intéressants.
Clervie en tête, traçant sa route dans ce milieu très masculin. Au fil des pages, ses questionnements se dévoilent, et j’ai beaucoup apprécié son évolution. Les dernières lignes donnent envie de découvrir ce qu’elle nous réserve pour la suite.
Le récit de Clervie se tisse avec trois autres personnages importants. Tout d’abord Maître Sénoc, qui nous paraît rapidement sympathique. L’abnégation de Clervie à son égard m’a un peu dérangée, notamment du fait de leur genre respectif (un vieil homme sachant et une jeune femme ignorante). Mais l’alchimiste traite Clervie en égale, ce qui compense un peu cet aspect. Vient ensuite le personnage d’Aurélien, auquel je n’ai pas réussi à m’attacher. Si sa loyauté et son côté bourru le rendent plutôt attendrissant, sa façon d’imposer ses choix m’a énervée. Nous rencontrerons également Flavien, antagoniste par excellence et archétype parfait du misogyne. Bien que sa psychologie ne soit pas particulièrement travaillée, j’ai pris plaisir à le détester. Le chimèron, enfin, se dévoile au fil des pages, et c’est sans doute celui qui a ma préférence. Les sentiments du lecteur à son égard évoluent au diapason de ceux de Clervie, nous offrant ainsi une jolie remise en perspective.
Un scénario qui monte en intensité
Ce récit m’a plu dès les premières pages. Néanmoins, ce qui n’était au départ qu’un bon moment de lecture s’est transformé au fur et à mesure. Plus l’histoire avançait plus j’avais envie d’en découvrir la suite. Plus la marée monte et plus les chimères se font présentes, pressantes, menaçant la survie du guet et de ses combattants… Les cent dernières pages montent en suspense et en intensité, et se dévorent sans modération… en attendant le tome 2, qui devrait sortir en février prochain !
Ce premier tome est donc une réussite, et j’attends avec impatience le second volume !
