 
                                            Paris, 2036. Ugo Marcande est un jeune » passeur temporel » qui utilise la mémoire des miroirs pour transférer ses clients dans le passé. Un matin, il est contacté par Yana Lysenko, fille d’un homme d’affaires ukrainien fortuné. Mais le jeune homme découvre à ses dépens que Yana n’est pas une cliente comme les autres. Les menaces et les secrets s’immiscent peu à peu dans sa vie. Le passé a de plus en plus le goût du sang. Pourquoi Yana est-elle prête à tout pour remonter le temps ?
A la croisée entre la Passe Miroir et Dead Zone.
J’ai choisi de me plonger dans La Mémoire des Miroirs pour plusieurs raisons, la première étant que j’ai adoré la saga de la Passe Miroir de Christelle Dabos, et aussi bien le titre que la première de couverture de ce livre m’ont donné le sentiment d’un spin off moderne. Mais aussi parce que le résumé promettait de parler de souvenirs et de traumatisme transgénérationnel et j’aime particulièrement tout ce qui touche à la mémoire, et encore plus si on se rapproche des voyages dans le temps (ET encore encore plus si on remonte durant la Seconde Guerre Mondiale) ! Donc sur le papier, beaucoup de cases de ma liste de goûts personnels semblaient cochées ! Cependant…
Les plus courts ne sont pas forcément les meilleurs
Avec de tels sujets, il y a teeeeellement à dire, et à traiter, notamment pour retomber sur ses pattes, que peut-être que j’en attendais un peu trop. Le voyage dans le temps, c’est un peu casse gueule et j’ai boulotté suffisamment d’œuvres sur le sujet pour être le genre de relou qui va croiser toutes les infos, et rechercher le moindre petit paradoxe. Or là, ces 315 pages n’avaient pas juste un goût de “trop peu”, mais plutôt un goût de “Et c’est tout ?”. La base était bonne, mais l’œuvre aurait selon moi mérité beauuuucoup plus de détails, de descriptions, et des scènes moins expéditives, voire carrément moins anecdotiques, quitte a faire le double de pages !
Mais malgré les trop nombreuses portes ouvertes et jamais ni utilisées, ni refermées, ce n’est pas ce qui m’a le plus dérangé dans ce livre.
Show don’t tell !
Travaillant dans le cinéma, et m’essayant moi-même à l’écriture à mes heures perdues, une des règles qui revient le plus souvent dans ces deux milieux, c’est de “Montrer au lieu de raconter”. Et c’est clairement quelque chose qui pour moi pêche dans ce bouquin. La moindre action, description, ou exposition est comme jetée à la va vite, pour ne pas dire superficielle. Les dialogues sonnent faux, aucun personnage ne semble avoir sa propre voix, ce qui rend les interactions un peu trop creuses et “droit au but”.
L’exposition des personnages en pâtit aussi énormément selon moi, car je n’ai pas réussi à éprouver de l’empathie pour Yana. J’ai trouvé qu’elle n’avait jamais de bonne raison d’agir, et que la moindre de ses actions, fourbes et froides, la rendaient juste détestable et pathétique (ce qui n’est généralement pas ce que l’on attend d’un personnage principal).
De plus, les personnages secondaires n’ont pas de personnalité propre, et n’existent que pour servir les plans de Yana. J’ai eu le sentiment qu’ils n’avaient pas de vie en dehors des interactions avec les personnages principaux, comme s’ils n’existaient que pour faire avancer l’histoire. D’autant plus que, beaucoup de petites infos lâchées à la volée auraient mérité d’avoir un intérêt plus poussé pour nourrir l’histoire.
Bref, j’aurais aimé que l’on me montre plutôt que de me raconter, avec des tournures de phrases moins génériques et plus riches.
Le *Mo’* de la fin ?
En résumé, le sujet autour de la mémoire transgénérationnelle était prometteur, mais reste pour moi trop peu exploité. En plus la base historique autour de la Seconde Mondiale permettait d’ancrer le récit dans un univers géopolitique documenté et facilement exploitable pour donner plus de corps à l’intrigue, mais tout est resté en surface, avec comme un goût de trop peu ! De ce fait, je suis un poil frustrée par cette lecture, car je sens qu’il y a vraiment des enjeux et du potentiel qui avaient tout pour me hyper, mais je reste malheureusement un peu trop sur ma faim.

 
			 
			 
			