Au Petit Bain, samedi 17 mai, se tenait une soirée qui annonçait du lourd, signée Access Live. Deux groupes de qualité, deux univers très différents, Hangman’s chair et les incontournables suisses, Samael, présents dans le cadre de leur tournée de l’excellent album Hegemony.
Première Partie – Hangman’s Chair :
C’est dos à leur public que les premières notes d’Hangman’s Chair se font entendre. Après leur sample d’intro, ils attaquent direct avec l’excellent titre Naive. L’ambiance est lourde, pesante et promet une prestation d’une intensité incomparable. Comme à leur habitude, le quatuor nous délivre un show carré, avec un son incroyablement bon et bien équilibré. Le sol de la péniche tremble sous les vibrations de la puissante basse de Clément. Les parties batterie sont riches et très bien composées et le son de la caisse claire nous offre une magnifique résonance. Le jeu de scène est travaillé surtout entre le bassiste et le guitariste.
Au devant de la scène, il est difficile de bien entendre la voix du frontman, mais certains morceaux mettront plus en valeur sa voix, qui d’après moi, ressemble beaucoup à celle de Phil Collins. Ce mec, c’est le Phil Collins du metal. La douceur et les envolées de sa voix contrastent avec le son limite doomy et bien gras de Hangman’s Chair, le résultat est captivant. La salle se remplit de plus en plus pour écouter les Essonniens, qui nous feront le plaisir de nous jouer 4 titres issus de l’album Banlieue Triste, sorti l’an dernier (un vrai petit bijou à se procurer absolument). En fin de set, le quatuor nous jouera également Dripping Low et Cut up Kids, provenant de l’album This is not supposed to be positive. Les transitions entre les morceaux sont tellement travaillées, que le set semble ne contenir qu’un seul titre surtout que le frontman ne communique pas une seule fois avec la fosse, après, c’est un peu le style sludge stoner qui veut ça…
Hangman’s Chair clôture sa prestation sur Full Ashtray, et quitte la scène sans adresser un seul mot au public (comme à leur habitude). Je note quand même quelques gestes chaleureux de leur part à l’attention du public.
Après le passage des Essonniens, les techniciens entament le changement de plateau en vue du show de Samael, ils retirent la batterie de Hangman’s Chair de l’estrade, pour installer les claviers et les percus de Xy. Niveau percu, pas de grosse caisse, juste quelques tomes, une caisse claire et quelques cymbales.
SAMAEL :
Les lumières s’éteignent, le sample d’intro retentit et le Petit Bain, cette fois bien rempli, commence à scander le nom du groupe avec ardeur. Nombreux sont les fans de Samael présent ce soir dans la péniche, j’en fais d’ailleurs partie.
Le set des Suisses débute sur Hegemony, titre éponyme de leur album sorti fin 2017. Comparé au premier groupe, nous entendons ici, bien mieux la voix du frontman, toujours aussi charismatique. L’équilibre entre les samples, la voix et la section corde est parfaitement maîtrisé, big up à l’ingé son. L’estrade où Xy s’en donne à coeur joie sur ses percussions est entourée de six néons verticaux, qui donnent un bel effet de jeux de lumières sur scène.
En ce qui me concerne, j’ai du mal lorsque la grosse caisse est samplée car je trouve le son trop froid, clinique, mais je n’ai pas du tout eu cette impression avec Samael, tellement le son était bien maîtrisé. Dès le deuxième titre, le frontman, Vorph, fait participer le public, l’ambiance est à son paroxysme. J’entends des gens du public chanter en choeur les paroles avec Vorph, légions sont les tshirts Samael autour de moi. Drop à la guitare nous délivre quelques belles grimaces dans la joie et la bonne humeur et bouge comme un diable sur scène, quant au bassiste, il headbang à s’en décrocher les cervicales. Mais celui que je remarque le plus c’est Xy, il a beau être derrière ce trio charismatique, ce dernier est comme possédé, il martèle ses fûts tout en assurant de belles parties au clavier durant toute la durée du set. Ses gestes amples offrent un bel effet visuel.
Le groupe est généreux et communicatif, ils sont contents d’être là et ça se voit ! La setlist contient une bonne partie de la discographie de Samael, en passant par de vieux titres de 1994, issus de l’album Ceremony of Opposites, ou par des morceaux d’albums plus récents tels que Lux Mundi ou Solar Soul. Evidemment ils n’oublieront pas d’y inclure 5 titres du dernier album. Les Suisses ne se foutent pas de nous, pas moins de 19 titres seront joués sur les planches parisiennes.
Pendant le set, Vorph abandonnera sa guitare pour se concentrer sur le chant. Le public est cependant assez mou sur une bonne partie du set, cependant, il se fait entendre !
En fin de set, la fosse se réveille et commence enfin à pogoter et même à slammer. Je me dirige de ce pas vers le milieu afin de slammer à mon tour. Nous serons plusieurs à atterrir sur scène avant de sauter dans le public. Le frontman annonce la fin du set en précisant qu’il ne reste plus que deux morceaux (même si en vérité, c’était une feinte, vu qu’ils ont joué 3 morceaux en rappel). Le public frappe dans ses mains à l’unissons avec les musiciens et chante les paroles de Black Supremacy ou encore de Baphomet’s Throne.
Le set se termine sur l’excellent titre My Saviour, où une fois encore Vorph fera participer la fosse.
En résumé, Samael a littéralement retourné la péniche; si les flots de la Seine se sont déchaînés, on le doit aux Suisses !
Encore une soirée Access Live très réussie ! Merci beaucoup à eux, pour ces concerts de qualités et merci aux groupes Hangman’s Chair et Samael.