Cette date parisienne, griffée par l’excellent Uni-T, est annoncée complet depuis un moment déjà, on nous savons très bien pourquoi. Pour promouvoir Mettavolution, leur dernier album, ils ont choisi de poser leurs guitares sur les planches de cette salle mythique, pour notre plus grand plaisir.
Pour les accompagner sur cette affiche, c’est Mary Zoo qui a la chance d’ouvrir les hostilités. Il est 20 heures tout pile lorsque le trio féminin s’installe sur scène. On ne sait pas vraiment à quoi s’attendre mais le combo violon/contrebasse/guitare peut être intéressant. Dan l’ensemble, c’est la contrebasse qui accompagne les lignes de chant, appuyées par un violon presque mélancolique. Les morceaux me rappellent parfois le folk envoutant de Jeff Buckley, Elliot Smith ou encore Damien Rice, mais il me manque cependant une petite chose pour m’envouter totalement. En effet, pour un show qui dure une bonne demi-heure, je pense que les compos sont un peu trop linéaires les unes par rapport aux autres et que l’ennuie se fait rapidement sentir au bout de quelques morceaux. Si les catacombes inspirent la jeune chanteuse dans la création de sa musique, je suis pour ma part, plus inspirée pour aller prendre un verre d’eau (oui, oui !) au bar…
En attendant la deuxième partie de la soirée, on peut constater que les balcons qui étaient presque vides au début, sont désormais bien remplis et que l’audience présente dans la salle est de plus en plus présente.
A peine arrivé sur scène, le duo est applaudi et sifflé de toute part. Sourire aux lèvres et concentration oblige, Rodrigo Sánchez et Gabriela Quintero prennent place au centre de la scène et débute leur prestation. C’est alors que la salle devient parfaitement silencieuse, ou presque, et c’est bien agréable pour profiter de la musique.
Sur le deuxième morceau, Rodrigo troque sa guitare acoustique pour une électrique, le temps d’une partie solo bien énervée qui fait un court rappel (mais efficace) sur ses racines Metal (coucou Tierra Acida !), accentuant de cette façon la complémentarité musicale qu’il a avec Gabriela depuis plus de dix ans. Cette osmose si particulière au duo, sera maintenue tout le long de leur prestation. Voilà c’est tout pour moi. Merci.
Pour un peu plus de détails, on s’accorde sur une setlist bien garnie, alternant des morceaux dynamiques ou progressifs, ce qui rend le show vraiment immersif, pour le peu que l’on puisse y voir quelque chose à travers cette foule compacte.
Rodrigo y Gabriela ont la particularité de kidnapper l’âme de ses spectateurs, quel que soit l’endroit : en festival (Rock en Seine, 2015) ou au Zénith (Paris, 2012), je me retrouve toujours dans la même situation, à savoir que mes yeux ne quittent jamais la scène pendant tout le temps du set.
Les (très) nombreux fans présents dans la salle applaudissent constamment nos héros du soir, pour intensifier le rythme des morceaux. Les smartphones ne manquent pas non plus à l’appel et tentent, tant bien que mal, de capturer des souvenirs ici et là. Les nouveaux morceaux s’alternent avec perfection avec les plus anciens, ce qui donne à cette soirée particulière une ambiance très intimiste malgré la taille de la salle.
En bref, nous n’oublierons pas de sitôt ce concert exceptionnel, qui prouve une fois de plus que les musiciens métalleux peuvent tout à fait s’ouvrir à d’autres styles et que ça fonctionne plutôt bien !