Game of Thrones saison 1

 

Inspirée de la série de livres de fantasy Le trône de fer (A song of ice and fire en anglais) de George R. R. Martin, cette nouvelle série dramatique HBO se déroule dans un vaste monde de fantasy dans lequel l’été s’étend sur des décennies, et l’hiver peut durer une vie entière. Du Sud calculateur et des terres sauvages de l’Est jusqu’au Nord gelé et à l’ancien mur qui protège le royaume des ténèbres, les puissantes lignées des Sept Royaumes sont engagés dans une bataille pour le Trône de Fer. Il s’agit d’une histoire de duplicité et de traîtrise, de noblesse et d’honneur, de conquête et de triomphe. Dans la course pour le Trône de Fer, il faut vaincre ou mourir.

 

La première saison de Game of Thrones propose une série de très bonne qualité, tant de par sa production que par sa fidélité à l’œuvre qui l’a inspirée.

L’histoire de cette première saison est en effet très proche de A Game of Thrones, le premier tome de la série A song of ice and fire.
La scène d’ouverture nous plonge immédiatement dans le bain, quand un déserteur du mur protégeant le royaume se retrouve confronté à des créatures mystérieuses et effrayantes… C’est le début d’un ensemble de réactions en chaîne qui nous entraînent à un rythme haletant au plus proche du pouvoir… et de la déchéance.

Le fil rouge de la trame suit exactement celui du livre, et je n’ai noté aucune mauvaise surprise ou presque. Dans l’ensemble, j’ai même trouvé que le premier tome gagnait à être adapté à la télévision, car cela permet de resserrer l’action et d’éviter les quelques longueurs qu’on retrouvait dans le livre, en se concentrant sur l’essentiel.
J’ai donc regardé cette première saison avec beaucoup de plaisir : j’avais l’impression que le monde de Game of Thrones prenait vie sous mes yeux. Je conseille cependant à ceux qui n’auraient pas lu le roman de bien s’accrocher : si la série reste accessible même pour ceux qui ne connaissent pas l’univers du livre, sa grande complexité rend les épisodes extrêmement touffus et de nombreuses informations sont à intégrer.

L’un des points forts des livres réside dans la psychologie extrêmement précise et travaillée de ses personnages et une fois de plus, la conversion à la télévision se montre à la hauteur. Leur physique est d’ailleurs également très respecté dans la plupart des cas, et cela n’a peut-être l’air de rien mais je trouve que cela renforce la légitimité de la série.
Les protagonistes sont tous convaincants et ne tombent à aucun moment dans la caricature. Il est certes plus facile de détester certains personnages que d’autres de prime abord, mais ce n’est qu’un leurre car plus on avance dans l’histoire et plus on réalise la complexité des relations entre les uns et les autres et les enjeux qui se dessinent. La subtilité des combats menés se ressent parfaitement à travers le jeu des acteurs.

Je retiens particulièrement la performance de Sean Bean (que j’avais déjà beaucoup admiré dans Le Seigneur des Anneaux pour les mêmes raisons) : alors que j’avais eu du mal à accrocher au Ned Stark du livre, son interprétation renforce la profondeur de ses convictions, le rendant à mon sens beaucoup plus attachant. Mention spéciale également à Peter Dinklage qui, s’il nous apparaît de prime abord comme un nain au physique peu avantageux (tel que c’est le cas sur le papier), gagne une grandeur incroyable au fil des épisodes et finit par devenir l’un des personnages les plus séduisants de la série (à mon sens bien loin devant le charisme d’un Jon Snow ou d’un Jaime Lannister).

 

Impossible de ne pas évoquer la beauté des paysages qui se dévoilent sous nos yeux : j’ai adoré voyager dans les forêts glacées du Nord et contempler les collines blanches de l’autre côté du mur, parcourir les allées boueuses mais lumineuses de Port Réal et chevaucher dans la mer de sable des Dothraki, à l’autre bout du monde.

 

Je terminerai malgré tout cette chronique sur un point négatif : le voyeurisme dont fait preuve cette série, et qui, à mes yeux, la dessert. En plus de contenir de nombreuses scènes de sexe totalement inutiles, cette première saison passe à côté du message féministe du livre en se servant des femmes comme si elles étaient des objets pour attirer l’attention de certains téléspectateurs.
Impossible en effet de ne pas remarquer que lors des scènes de sexe, les femmes sont dénudées sous toutes les coutures alors que, comme cela se confirme dans les saisons suivantes, c’est à peine si on voit un bout de fesses des personnages masculins. Quant à la scène de viol lors de la nuit de noces de Daenerys, elle n’est absolument pas dans le livre et témoigne d’une fascination malsaine et hors de propos pour le viol.

 

J’ai donc beaucoup apprécié cette première saison de Game of Thrones et dans l’ensemble j’ai passé un très bon moment, mais l’utilisation abusive de femmes « objetisées » a un peu gâché mon plaisir et montre que si dans les mots, la série reprend à peu près le combat féministe des héros du livre, dans les faits, ils sont malheureusement passés totalement à côté.

 

Game of Thrones

Une production HBO

avec Sean Bean, Emilia Clarke, Peter Dinklage, Lena Headey,… 

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