Les pilleurs de cercueils – Krine T1 – Stephane Tamaillon

Le premier volet des aventures d’Hector Krine, détective londonien et grouillant refoulé, est un livre original que j’ai lu d’une seule traite ce qui, en général, est un gage de qualité. Krine, roman jeunesse (à partir de 12 ans) et première incursion de son auteur Stéphane Tamaillon dans le genre fantastique, est à l’évidence une réussite.

Londres, 1889. Le détective privé Hector Krine est chargé d’élucider une mystérieuse histoire de vols de cadavres. Son enquête le mène jusqu’au cœur des quartiers populaires de la capitale anglaise, où s’entassent les miséreux et les Grouillants, des créatures surnaturelles débarquées des quatre coins de l’Europe, fuyant les persécutions. Quand la nécromancienne Hécate, son amour de jeunesse, est assassinée, l’affaire prend pour Krine une tournure très personnelle.

Qui est vraiment Matthew ? Que lui veulent cette meute de loups-garous et cet étrange colosse coiffé d’un chapeau melon ? Quels liens les unissent aux pilleurs de cercueils ? Pour le découvrir, Krine va devoir se confronter à son passé et accepter ses origines…

Tout d’abord un mot sur la couverture, créée par Benjamin Carré. Relativement classique, elle illustre parfaitement le titre de ce premier volet, Les pilleurs de cercueils, et met l’accent sur le côté fantastique par les yeux rouges du personnage, faisant écho au rouge du titre. Rien d’original ici mais un ensemble efficace qui attire l’œil.

Après un prologue inquiétant situé dans la région de Kiev, vingt-huit ans auparavant, l’histoire débute à Londres en 1889. Mais il s’agit ici d’un Londres où, à côté de la population « normale », vivent des êtres fantastiques et fascinants. Plus le quartier est noir et pouilleux, plus les chances augmentent de rencontrer un de ces personnages étranges qui, persécutés ailleurs, se sont rassemblés peu à peu à Londres, pour y vivre dans une misère peut-être encore pire. On se déplace donc avec l’inspecteur Krine dans la capitale anglaise en autocab et on y croise non seulement de nombreux personnages fantastiques comme les loups-garous, les goules ou autres grouillants divers et variés mais également des personnages sortis de romans comme le docteur Jekyll ainsi que des personnages historiques. Bien que l’histoire soit prenante, le décor et les ambiances décrites avec précision par Stéphane Tamaillon sont presque plus importants.

Vous l’aurez compris, la grande qualité du livre réside dans l’alliance d’une parfaite maîtrise historique des lieux et des ambiances dans la capitale anglaise à la fin du XIXème siècle (l’auteur est prof d’histoire-géographie), d’une grande connaissance des classiques de la littérature fantastique et d’une imagination débridée.

L’histoire elle-même, que je ne veux pas déflorer ici, est prenante mais relativement facile à suivre, n’oublions pas qu’il s’agit d’un roman jeunesse. Construite comme une enquête aux rebondissements souvent inattendus, elle est centrée autour de deux personnages attachants : le détective Hector et le jeune Matthew, fils d’un amour de jeunesse et doué de facultés bien singulières.

Enfin un dernier mot sur la forme. Le style est enlevé, souvent drôle, bref agréable. Mais la vraie réussite, c’est l’idée de l’éditeur de laisser l’auteur rédiger une sorte de Making-Off en postface.  Dans les «coulisses de Krine », ce dernier parle de ses sources d’inspiration (Les mystères de l’Ouest par exemple ou encore les films d’épouvante des années 30) tant pour les décors que pour les personnages. J’ai adoré entrer dans l’univers créatif de l’auteur.

Je serai donc heureuse de retrouver Hector Krine dès la parution du tome 2, puis du tome 3.

Les pilleurs de cerceuils

Krine T1

Stephane Tamaillon

Editions Crund romans

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