Spider-Man : Homecoming – John Watts – 2017

Spider-Man : Homecoming

Dans un nouveau reboot de Spider-Man qui fait suite à la saga Avengers (et plus particulièrement l’épisode Civil War), Spidey fait face au Vautour.

Spidey en mode Chill

New York a été dévasté il y a 8 ans par la terrible bataille livrée par les Avengers contre les Chitauri. Un entrepreneur du nom de Toomes avait à l’époque perdu l’intgralité de ses chantiers, récupérés par l’entreprise de Tony Stark, Damage Control.

Ayant gardé quelques pièces alien et bien déterminé à faire prospérer coûte que coûte ses affaires, Toomes et quelques amis bricolent dans un garage des armes et armures à base de technologies Chitauri, prospérant à présent dans le marché noir. Toomes a même fini par se forger un exosquelette volant, et se fait appeler Le Vautour…

Peter Parker, après avoir filé un coup de main aux Avengers, est retourné dans sa banlieue. Il désespère de pouvoir de nouveau participer à des missions, mais son téléphone reste muet. Il sauve donc les chatons en détresse, aide les grand-mères à porter leurs courses, et parfois déjoue des petits braquages minables, tout en harcelant Tony Stark et son référent de mission, “Happy”, un gros bonhomme mal-aimable.

Fou amoureux de la belle Liz, il rêve de pouvoir lui avouer son identité secrète…

Un nouveau reboot de Spidey. Encore un, a-t-on presque envie de dire.
Alors, qu’est-ce que cette version va bien pouvoir nous apporter de nouveau, maintenant que Disney est dans la place et tire les ficelles Marvel sans entraves ?

Les puristes les plus puristes seront peut-être un peu hérissés par quelques libertés prises sur certains personnages.
Pourquoi Tante May est à présent une quarantenaire sublime, faisant fantasmer tous les hommes du quartier ?
Pourquoi Harry Osbourne est inexistant ? Pas envie de rebooter le Bouffon tout de suite, c’est un argument qui se tient, mais dans la classe de Peter, les élèves sont bien assez nombreux pour qu’il fasse au moins une apparition figurative. Son absence totale gêne un peu.
ATTENTION – SPOIL – Pourquoi MJ, normalement Mary-Jane, star du lycée, LA fille populaire, mignonne et inaccessible, est-elle tout à coup devenue Michelle, gothique asociale ? Pour donner un coup de fun et de jeune au perso, certainement. Mouais.

Pour ma part, je peux facilement vivre avec ces nouveautés.
Passons plutôt à ce que le film a de bon, et en fait… c’est beaucoup de choses.

Un héros juste, tout d’abord. On évite l’écueil de l’ado rigolard blagueur no-limit kikoo du dessin animé, on a un Parker joué finement, tiraillé entre ses passions d’adolescent, ses rêves d’Avengers et de grands destins, son envie de tirer gloire du personnage et son sens du devoir, drôle, sensible mais pas pleurnichard, bref, on a là un très bon Spidey.

Une bande d’ados réussie. Avec ses “forts” et ses “faibles” qui ne versent pas dans la caricature : un Flash Thompson agaçant juste ce qu’il faut mais pas non plus horrible au point de verser dans le cliché de teen-movie dans lequel le petit con riche fait subir les pires tortures au héros dans l’indifférence générale du corps enseignant, non, là, on tombe plutôt juste avec ce gamin friqué puant à souhait, mais pas non plus complètement psychopathe.
Un “acolyte rigolo” bon esprit, personnage simpliste mais bien joué, qui fait sourire au bon moment sans glisser vers l’horrible “je suis gros donc marrant lol prout”. Ouf, bien joué.
Une bande de profs et de gamins somme toute convaincants. Ca fait du bien, car les scènes “école” sont celles que je redoute le plus dans ce genre de film. La peur de se retrouver dans une resucée bas de gamme d’un Carrie, au mieux, et d’un American Pie, au pire.

Un méchant, que dire ? un putain de bon méchant.
Déjà c’est Mickael Keaton, donc tu peux pas test. Mais au-delà de ça, c’est un vrai méchant INTERESSANT et INTELLIGENT. Avec une histoire, une motivation, une raison d’être. C’est pas le taré psychotique qui s’est réveillé un beau matin avec l’envie de détruire le monde, non. C’est un homme poussé au crime par le désespoir de la crise économique. Un méchant bien pensé sur fond de lutte des classes, hében … il leur arrive quoi chez Disney ?
On prendrait presque parti pour le Vautour, s’il n’avait pas choisi la vente d’armes comme filière de recyclage. On en veut presque autant que lui à Tony Stark, qui du haut de sa grloire et de sa tour (oh le beau zeugma, allez-y replacez-le c’est cadeau), a imaginé gérer la crise alien sans se préoccuper un instant de ses répercussions sur les petites entreprises de la ville.
Sérieux, Tony, t’as déconné. Du coup, on a un petit pincement pour ce pauvre Vautour, heureusement qu’il est délicatement flippant, ça nous remet du côté des gentils, enfin de Peter Parker.

Une morale, oui, un peu, mais pas trop de violons. Des persos bien construits, sensibles, attachants. Etonnamment un scénario simple mais solide, ce qui n’était pas évident après un “Civil War” bancal, qui abîmait beaucoup de possibles suites et spin-offs.

Une bande-son rythmée par les Ramones. C’est peu de choses, mais ça fait toujours plaisir.
La clique de méchants, du Shocker au Vautour lui-même, dont on voit parfaitement le côté “bricolage maison, mais avec de la tech tellement badass quand même”.

En ce qui me concerne, une bonne surprise, donc.
Un film rythmé, sympathique et bien plus intelligent que ce qu’on aurait pu attendre d’un Spider-Man de 15 ans. Une adaptation sans trop de sucre d’une période Marvel très politisée, qui surprend par sa justesse, surtout pour une firme comme Disney. Moi qui avais été échaudée par les derniers Avengers, me voilà de nouveau dans la course, à attendre la suite avec le sourire.

Titre original Spider-Man: Homecoming
Réalisation Jon Watts
Scénario Jon Watts
Jonathan Goldstein
John Francis Daley
Christopher Ford
Chris McKenna
Erik Sommers
Acteurs principaux

Tom Holland
Robert Downey Jr.
Marisa Tomei
Zendaya Coleman
Michael Keaton

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