Princes et Princesses – Michel Ocelot

Dans un cinéma désaffecté, deux enfants, un garçon et une fille, s’inventent des aventures en ombres chinoises.  De l’Égypte au Japon en passant par des univers imaginaires, six contes nous sont dévoilés.

Michel Ocelot nous emmène avec beaucoup de poésie à travers ces six histoires fabuleuses qui raviront aussi bien les enfants que les adultes.

Les six contres présentés proposent des univers extrêmement différents.
Certains sont bien sûr atemporels, comme les deux récits qui ouvrent et ferment le film : “La princesse des diamants”, qui attend qu’un sauveur viennent reconstituer intégralement son collier, et “Princes et princesses”, où un prince et une princesse changent d’espèce à chaque fois qu’ils s’embrassent.
Certains se déroulent il y a très longtemps : c’est par exemple le cas du “Garçon des figues”, qui nous présente en Égypte un jeune homme offrant à la pharaonne les figues merveilleuses de son figuier, du “Manteau de la vieille dame”, qui se déroule au Japon, où un voleur tente de dépouiller une vieille dame de son superbe manteau ou encore du “Château de la sorcière”, demeure qui habite une créature plus humaine qu’il n’y paraît.
D’autres nous plongent dans un univers de science fiction comme “La Reine cruelle et le joueur de fabulo”, qui nous conte l’histoire d’une reine dont les prétendants doivent se soumettre à une épreuve fatale. Cette histoire est sans conteste ma préférée, et la ritournelle entêtante du fabulo n’est jamais bien loin de tourner dans ma tête.

 

 

Ces histoires sont toutes extrêmement originales.
Mais elles portent aussi des messages positifs à travers les récits qui les composent : respect de la vie et de la nature, abandon des préjugés, acceptation de la différence… Autant de thèmes qu’il est intelligent d’aborder avec les enfants.

 

Mais la plus grande originalité de l’œuvre vient sans doute du parti pris de raconter ces histoires intégralement en ombres chinoises.
C’est un coup de maître que réussit ici Michel Ocelot. Les lumières sont superbes et ponctuent les contes aux couleurs de leurs décors : rouge et or pour l’Égypte, bleu et vert pour le futur, rose pour le crépuscule…
Mais tout le reste est intégralement noir et se découpe en ombres chinoises sur ces arrières plans colorés. Il y a un souci du détail incroyable dans les décors, les personnages et les costumes, une grande précision qui confère un aspect féerique et atemporel et s’accorde tout à fait à l’ambiance de conte de fées des récits.
Loin de léser le film, ce parti pris lui apporte au contraire tout son intérêt. Il s’en dégage une très grande poésie qui devrait plaire à tous.

 

 

Princes et princesses est donc un film particulièrement original qui revisite les contes de fées avec beaucoup d’habileté et devrait ravir les petits comme les plus grands.

Princes et Princesses

Par Michel Ocelot 

avec les voix de  Yves Barsacq, Philippe Cheytion, Arlette Mirapeu et François Voisin

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