Peur sur la ligne – Le dernier apprenti sorcier 7 – Ben Aaronovitch

Comme tous les matins, vous prenez votre métro ou votre train de banlieue pour gagner le centre-ville de Londres où vous attend une rude journée de travail. L’attente, les bousculades, la morosité des autres voyageurs sont votre lot quotidien. Même l’occasionnel illuminé qui braille et gesticule ne vous émeut plus. Mais là, c’est différent : qui sont ces étranges personnages vêtus de façon anachronique qui, tous, essaient de vous communiquer un message urgent? Le plus curieux, c’est que vous oubliez presque aussitôt leur existence… Hum, de quoi parle-t-on déjà?
Aucun doute, cela relève du domaine de compétence de l’agent Peter Grant, pour l’occasion accompagné d’une stagiaire encombrante et d’un chien détecteur de fantômes à la fiabilité toute relative…

Ce tome, qui se situe entre le tome 5 et 6 de la série Le dernier apprenti sorcier, est une aventure indépendante, mais je serais néanmoins tentée de conseiller la lecture des premiers tomes avant de vous lancer dans celui-ci. En effet, si j’ai pu suivre sans problème l’intrigue grâce aux rappels de l’auteur sur les personnages principaux et les différents termes magiques, j’ai parfois été un peu frustrée de ne pas connaître plus en détail les événements auxquels fait référence le protagoniste.

Cela ne m’a néanmoins pas empêchée de savourer cette truculente enquête qui conduira les lecteurs dans le métro londonien où se produit une étrange activité fantasmagorique. Mais le plus étrange, c’est que les témoins de celle-ci ne se souviennent plus de rien dès qu’on les interroge… Le brigadier Jaget Kumar n’hésite donc pas à contacter l’Unité d’enquête spéciale alias la Folie, une section de la police chargée des cas liés au surnaturel, pour l’aider à faire le point sur cet épineux problème. Constituée en tout et pour tout de deux personnes, l’agent Peter Grant et son patron Nightingale, le moins que l’on puisse dire, c’est que la Folie ne manque pas de travail. Fort heureusement, elle dispose d’un atout indispensable au bon fonctionnement de toute organisation publique ou privée : une stagiaire. Et pas n’importe quelle stagiaire puisqu’il s’agit de la cousine de l’agent Grant, Abigail.

Petit génie très très désireuse de se former à l’art dangereux de la magie, elle assiste Grant dans son enquête même si finalement, elle reste assez loin du terrain… Efficace, débrouillarde, intelligente avec une belle touche d’impertinence, c’est une personne que j’ai pris plaisir à découvrir d’autant qu’elle semble cacher un secret, ce qui ne manquera pas d’éveiller la curiosité des lecteurs et de son cousin, bien évidemment.

Grant, quant à lui, saura charmer le lecteur par son humour grinçant et ses observations sur ses contemporains et leurs travers qui ne manquent pas de piquant. Quant à l’enquête à proprement parler, en plus d’être rondement bien menée et riche en détails, elle recèle la part de mystère et de suspense nécessaire pour donner envie aux lecteurs de découvrir le fin mot de l’histoire. On suit donc avec plaisir l’inspecteur dans ses déplacements, et l’on rencontre avec une certaine curiosité les fantômes qui, chacun à leur manière, lui donneront des pistes pour mener à bien son enquête. À cet égard, l’histoire d’une mystérieuse princesse racontée par une petite fille fantôme se révélera particulièrement décisive dans les investigations de Grant dont le rythme s’intensifie à mesure qu’on en cerne les véritables enjeux. Ce jeune fantôme avec son envie de caresser Toby, un chien détecteur de fantômes pas très passionné par la tâche, s’est en outre montré assez touchant au point de me faire ressentir un petit pincement au cœur quand son rôle dans l’enquête prend fin tout aussi vite qu’il commence. Mais ainsi va la vie ou, plutôt, la mort…

Quoi qu’il en soit, j’ai beaucoup aimé la manière dont l’auteur a su mélanger habilement fantastique, à travers un univers imaginaire très riche, et enquête de police classique avec un criminel à arrêter et des procédures à respecter. Mais si l’enquête et les interactions entre les personnages, vivants ou morts, rendent cette aventure prenante, c’est bien la plume de l’auteur qui fait tout son charme. À la manière des romans de chick-lit que l’on dévore d’une traite, Ben Aaronovitch possède cette capacité à vous plonger complètement et de manière très naturelle dans son histoire. Cela s’explique autant par la fluidité de la plume que par les nombreuses touches d’humour qui ne devraient pas manquer de vous faire sourire. En résulte une lecture aussi rapide qu’agréable quoiqu’un peu frustrante par sa relative brièveté. Mais qui dit bref ne dit pas dénué d’actions puisque l’auteur a veillé à nous offrir un récit mené tambour battant où les quelques phases de réflexion et de description laissent vite leur place à l’action. Si vous aimez les récits sans temps mort, vous devriez donc trouver votre bonheur auprès de Grant et de ses partenaires d’enquête. Et puis, avec une galerie de personnages aussi variée que divertissante, vous n’aurez pas l’occasion de vous ennuyer.

En conclusion, Peur sur la ligne est ma première incursion dans la série Le dernier apprenti sorcier, mais ce n’est certainement pas la dernière, ayant été plus que séduite par le ton de celle-ci. De l’humour, de la magie, des fantômes, une enquête nous promenant dans un Londres bien différent de celui dépeint dans les guides touristiques, du mystère, de l’action et des personnages hauts en couleur… Ben Aaronovitch a peut-être un peu de sang de sorcier en lui, car il a trouvé ici la potion magique dans laquelle les lecteurs se plongeront avec délectation.

Peur sur la ligne (Le dernier apprenti sorcier, tome 7)
Ben Aaronovitch
Traduction : Benoît Domis
J’ai lu (06/06/2018)

160 pages
12.90€

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