Paris-Capitale – Feldrik Rivat

C’est avec un réel plaisir que l’on se plonge dans Paris-Capitale, après avoir laissé nos héros à la fin du Chrysanthème noir. Sans être un troisième tome, ce roman est bel et bien la suite et se déroule 20 ans après les événements qui nous occupaient dans les deux précédents.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, petit passage par la façade : vous l’avez peut-être vu en librairie, ce livre est magnifique. C’est un hard back, comme on dit dans le milieu, avec couverture noire et tranche noire – oui oui, les pages. L’illustration de la couverture représente un bâtiment à l’architecture complexe et magnifique, tout en doré, et est reprise à l’intérieur sur la page de garde. On ajoute quelques engrenages et on obtient ce petit bijou.
Pour vous remettre un peu dans le bain, voici le résumé :

Il est dit que maintenant, à Paris, les tours Cuprifères grimpent jusqu’aux cieux.
Que la ville flotte pour moitié dans le vent, portée par des ballons de verre.
Que les morts reviennent à la vie.

Il est dit que maintenant, à Paris, les savants d’antan conversent avec les savants d’aujourd’hui. Que les artistes, les penseurs, les ingénieurs de tous les temps travaillent à construire le monde de demain.
Il est dit que maintenant, à Paris, des messagers d’argile soufflent la parole des anciens avant de tomber en poussière.
Les rumeurs volent, depuis les cercles polaires jusqu’aux sables libyens, mais qui, en vérité, pourra vous dire ce qui se trame à Paris-Capitale ?

Ce résumé reste très mystérieux quant à l’intrigue mais plante franchement le décor. Nous avons quitté nos héros en 1889, alors que la CCN sortait de l’ombre et terminait ses premières expériences ténébrales. Désormais, la CCN n’est autre que le gouvernement lui-même, avec à sa tête le fameux Notaire, les affaires ténébrales régissent la société, composée à la fois des vivants et des morts. Paris n’est plus Paris, la ville s’est étendue en hauteur, les eaux ont monté à cause d’une pluie incessante, une partie de la ville est désormais subaquatique.

Le côté steampunk, que je regrettais dans les deux premiers tomes, est plus que mis en avant ici. Tout est décrit avec précision, ce qui permet au lecteur de s’imaginer ce nouveau monde comme s’il le voyait. Qu’il s’agisse de l’architecture, des moyens de transport ou des démarches administratives, rien n’a été oublié. C’est très bien fait, mais c’est tellement présent au début du roman que l’on peut se demander si l’histoire n’est pas un prétexte pour nous présenter cet univers.

En effet, j’ai trouvé l’intrigue assez peu prenante au début, j’ai eu un peu de mal à me lancer dans cette histoire. Après deux premiers chapitres très intrigants, on traîne un peu avant de découvrir que l’on a affaire à un enlèvement. On part donc sur une nouvelle enquête policière et l’on retrouve notamment notre cher Lacassagne, le Khan, le Tigre, au poste de Préfet impérial. Le mystère s’épaissit, on se pose de plus en plus de questions, et ce n’est que vers le milieu du roman que l’enquête avance : les choses évoluent plus rapidement, il y a davantage d’indices et de messages -avec des cadavres en guise de messagers-, davantage d’action. Et voir le Khan en action, ça vaut le détour !

Toutefois, certaines branches « parallèles » de l’intrigue semblent un peu inutiles et quelques éléments un peu capillotractés.

Un des gros points forts des deux premiers tomes résidait dans le vocabulaire utilisé. En effet, il était complètement d’époque, changeant selon le milieu social des protagonistes, et il m’avait fallu un petit temps d’adaptation pour bien me plonger dans l’histoire. Vingt ans après, le vocabulaire a évolué, et c’est le cas dans le roman également. La lecture en est beaucoup facilité d’ailleurs. La plume est toujours aussi intéressante donc, les descriptions sont belles et fournies. Les dialogues n’ont rien perdu de leurs tranchants et sont toujours aussi drôles. On retrouve des jeux de mots et des petits clins d’oeil – je vous laisse deviner comment s’appelle le tigre du Khan.

De même, les personnages restent inchangés malgré les années, bien que Lacassagne fasse quelques progrès de sociabilisation. Ce dernier était déjà un surhomme et un sujet d’études, il est ici un outil en plus d’être une expérience vivante. Terrifiant et brillant, il ajoute à ses propres facultés celles des différents morts qu’il emporte partout avec lui. Bertillon, Clémence et Goron sont également au rendez-vous. Ils m’ont beaucoup fait sourire et j’ai adoré les découvrir dans cette nouvelle histoire.

Pour conclure, malgré un début un peu lent, afin de bien présenter cet univers complètement nouveau, on se lance dans une affaire d’enlèvement qui fait ressurgir de vieux démons. On retrouve nos personnages dans une enquête mystérieuse et sordide entre vengeance et affaire d’état. Une très bonne lecture.

Paris-Capitale
Feldrik Rivat
L’Homme Sans Nom

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