Moksha – My Sleeping Karma

Moksha, My Sleeping Karma (2015)

Toi qui ne connais pas My Sleeping Karma et qui aime le stoner ou le rock psychédélique, je t’invite à tendre l’oreille sur cet album de toute urgence!

Découvert un peu par hasard grâce à Youtube, j’avais été enthousiasmée d’apprendre leur venue au Motocultor en 2015. Avec du matériel de prêt, les allemands de My Sleeping Karma avaient fait une prestation incroyable. Revu quelques mois plus tard, en février 2016, on avait tous pris notre ticket pour le nirvana au départ du Ferrailleur.

L’artwork de l’album est comme toujours très beau, soigné : un Ganesh mélangé à Kali. Tout une symbolique qui annonce le ton de cet album?
Moksha est le 5è opus du quatuor allemand de rock psyché aux sonorités et arrangements très “hindouisants”. Fidèle à leur univers et à leur son, MSK livre un album apaisant et toujours teinté d’un peu de magie et de mysticisme oriental.
La première écoute m’a laissée un peu sur ma faim, un peu déçue. Mes albums favoris sont Soma et Satya et j’ai trouvé Moksha moins transcendant moins transportant. My Sleeping Karma a fait du MSK comme Borknagar a fait du Borknagar avec Winter Thrice. (oui allez y conspuez moi ^^) Il y a toujours un album qu’on aime moins dans une discographie, c’est un fait, tout comme l’album que l’on écoute en premier laissera une trace indélébile : il fera référence.
Cela dit ce n’est pas parce que je suis restée sur ma faim que l’album est mauvais. Ré-écoutons une nouvelle fois ensemble les six morceaux entrecoupés de petits interludes.

Avec le premier titre, Prithvi, et plus loin Akasha et Jalam on est en terre connue : on retrouve ces mélodies entraînantes qui font la spécificité du groupe. Ces mêmes mélodies que j’ai aimé à la première écoute et qu’inconsciemment je recherche partout. Et c’est là où j’ai tord. MSK ne fait pas seulement du MSK dans cet album, ils innovent et se renouvellent. Chaque interlude apporte son lot de nouveautés tant en terme de sons que de rythmes et d’ambiance.

Prithvi va vous inviter au voyage. Le savoir faire et la maîtrise des mélodies répétées, transformées: ils brodent en douceur un morceau mystique entêtant et insistant. Vayu vous transportera dans une danse éthérée après un interlude qui vous aura déjà transporté dans une transe méditative de près de 2 minutes 30 quelques part dans un temple. la danse de Yayu se termine avec l’interlude qui le suit. La voix se fait instrument éthéré, la guitare sonne un peu rétro. Trois petits tours et puis s’en vont.

Akasha arrive sur une montée progressive et puissante des instruments. La guitare et la basse se font rock et intenses et donnent une sensation de décollage immédiat pour les nuages. La nouveauté réside dans les détails de l’arrangement, ici un son répété et aigu, là une mélodie qui revient. Tout est orchestré de main de maître et il faut bien plusieurs écoutes pour entendre les subtilités émaillées tout au long du morceau.

Moksha débute sur quelques notes de piano, puis arrive un air qui ressemble à de la mandoline. ah cet air de piano va vous hanter, il est le coeur de ce titre dans tous les sens du termes. Ici MSK innove, la douceur est toujours là mais il s’installe une certaine nostalgie. Nostalgie qui va peu a peu s’effacer pour laisser place à un rythme un peu plus stoner rock, plus punchy, plus dynamique. Moksha vous balade, vous fait passer par tout un tas d’émotions, des montagnes russes du début à la fin. Un vrai effet cathartique.

Jalam commence sur ce son de guitare un peu cuivré, si caractéristique, et des riffs plus marqués, complètement stoner. Mais attendez, vous entendez il y a comme un sifflet en fond par moment, comme des vagues. Ce refrain est si entêtant, vous l’entendez vous aussi, vous aussi vous avez fait un bref retour en arrière? Est ce un seul morceau ou plusieurs morceaux? La composition de ce titre est impeccable et que dire du jeu de batterie qui change de rythme, qui transforme et qui accompagne.

Le dernière interlude va vous envoyer directement dans les étoiles, un petit moment de rock psychédélique avant la fin. Une superbe solo de guitare inspiré des 70s.

Agni est le morceau le plus intéressant. Il est franc, brut, direct : un rock psyché bien maîtrisé. Et puis, on retrouve ce rythme liquide, ces paysages musicaux apaisants. Ce morceau est vraiment très bon : les changements de rythme, les breaks et les nouvelles sonorités vont vous faire bouger et voyager psychiquement et physiquement.

Moksha est un album tout en progression et circonvolutions musicales. L’air de rien, il monte en intensité pour proposer une déconstruction et un renouveau. De là à dire que l’artwork était un indice, une déclaration d’intention symbolique il n’y a qu’un pas.
C’est un album à écouter n’importe où : il vous accompagnera dans vos lectures, dans vos soirées apéro “pépouses” à la maison, et aussi dans le métro, par une journée ensoleillée ou pluvieuse. Vous y trouverez toujours un petit quelque chose de positif pour vous redonner le sourire. C’est ça leur magie.

Moksha
My Sleeping Karma
Napalm Records
2015

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