Entretien avec Bradley P Beaulieu, auteur de la série Sharakhaï

A l’occasion de la sortie française de Le sang sur le Sable publié par les éditions Bragelonne le 15 novembre 2017, nous avons eu la chance de nous entretenir avec Bradley P Beaulieu, l’auteur de la série The Song of Shattered Sand / Sharakhaï (en français).

eMaginarock : Bonjour Bradley, merci de nous accorder du temps. Pour commencer, pouvez-vous vous présenter ?

Bradley : Je m’appelle Bradley Beaulieu, je suis un auteur de fantasy épique. J’ai écrit la trilogie « The lays of Anuskaya », avant de commencer ma nouvelle série « The Song of the Shattered Sands », la série « Sharakhaï » traduite en français par Bragelonne. J’écris de la fantasy épique, et j’écris aussi de la science-fiction, surtout sous forme courte, novellas, et nouvelles, je ne me concentre pas sur des romans pour la science-fiction. Ma nouvelle série est inspirée des milles et une nuits.

eMaginarock : En France vous êtes connu pour votre série The Song of the Shattered Sand, soit Sharakhaï publié chez Bragelonne, dont le second tome vient d’être publié. Pouvez-vous nous présenter l’univers de Sharakhaï ?

Bradley : Sharakai c’est une histoire avec des éléments des milles et une nuits mais c’est aussi une grosse histoire de fantasy épique dans la veine de Game of thrones. L’histoire est centrée sur une jeune femme appelée Çeda. Çeda a perdu sa mère quand elle était jeune, et va murir dans ce premier livre. Elle a perdu sa mère à cause des douze rois de Sharakai. Ils l’ont tué dans des circonstances mystérieuses et Çeda ignore pourquoi et va donc décider de se venger. Une grande partie du premier livre tourne autour de la recherche des circonstances ayant entrainé la mort de la mère de Çeda, puis commence une lente expansion de l’histoire, qui finalement commence par une histoire de vengeance pour terminer sur la découverte d’un grand secret concernant la source de pouvoir des douze rois.

eMaginarock : Dans le premier, il y a la caste des vierges du sabre qui terrifie la population de Sharakhaï, Çeda Minh est votre personnage principal, nous y trouvons également des déesses énigmatique. Est-ce un désir féministe de votre part de mettre en valeur des femmes fortes dans un univers très largement dominé par des héros masculins ?

Bradley : Dans ma première série, ma première trilogie, j’ai écrit sur des hommes, des personnages masculins en tant que principaux protagonistes soutenus par un duo de personnages féminins. Pour Sharakai, je me suis vraiment concentré dessus, je voulais inverser en prenant un personnage féminin fort. J’ai grandis avec un père, mes deux sœurs, d’un an mes ainées et ma mère qui m’a élevé dans cette famille, avec une forte influence féminine. J’ai voulu explorer le pouvoir que les femmes peuvent avoir. Ce qui n’est pas souvent exploité en epic fantasy. Souvent, elles ont des rôles très traditionnels et on ne leur donne pas beaucoup de liberté, parce que nous jouons beaucoup avec la magie, nous avons des dragons et toutes sortes de choses que nous inventons et tout le monde est parfaitement bien. Mais la plupart du temps,  nous n’explorons pas le rôle des femmes dans les lieux du pouvoir. Je veux juste explorer ça dans ce livre, vous savez, retourner un peu le script traditionnel.

eMaginarock : La ville de Sharakhaï nous fait penser aux cités que nous pouvons visiter dans les pays arabes, d’où vous viennent ces inspirations ?

Bradley : Quand j’étais plus jeune j’ai lu une série de romans nommée The MythAdventures world de Robert Asprin et Jody Lynn Nye. Dans leur univers il y avait une ville nommée Sanctuary, nous y assistions à l’effondrement d’un empire et à l’élévation d’un nouvel empire avec un changement de panthéon, les premiers dieux perdant leurs pouvoirs par manque de croyants et de fidèles, permettant à un nouveau panthéon de prendre le contrôle.  J’aime vraiment cette cité, elle est riche est profonde, avec beaucoup de personnages provenant d’horizons différents. Je ne veux pas écrire quelque chose comme Sanctuary mais une ville qui soit profonde et intéressante pour les lecteurs comme ça a pu l’être pour moi. Il y a plein de d’influences pour Sharakhaï, allant de l’Espagne, à la Chine, en passant par les pays de l’Afrique de Nord et de l’Ouest, pour donner quelque chose de réel, de vrai et de profond.

eMaginarock : Sharakhaï est également un personnage du premier livre. Elle grouille de vie, était-ce un désir de votre part ?

Bradley : Oui absolument. Je crois que le monde est un personnage. Une de mes premières influences en fantasy a été Tolkien avec le Hobbit dans un premier temps puis le Seigneur des anneaux et j’adore comment Tolkien a créé son monde, riche et profond. Dans Sharakhaï, chaque lieu où l’on va, je veux qu’il fasse réel avec une réelle influence, et des gens réels qui y vivent. L’argent développe le monde, j’ai designé cette idée avec différents quartiers dans la ville, là où les pauvres vivent et là où les riches vivent, là où le pouvoir se trouve. Donc oui Sharakhaï est absolument devenue un vrai personnage pour moi.

eMaginarock : Avez-vous des routines d’écriture, combien de temps mettez-vous pour écrire un livre ?

Bradley : J’écris en 2 temps. Quand je commence une série surtout pour le premier tome, je prends 2-3 ans avant de commencer à écrire. Et qu’est-ce que je fais pendant ces 2-3 ans ? J’écris d’autres livres, je finis mes autres séries mais je commence à poser le fond, je travaille sur à quoi va ressembler le monde, j’écris juste sur quel endroit existe, sur les personnages mais je ne sais pas qui ils sont. Je fais un plan. J’aime utiliser pinterest, un site web de collecte d’images. Pinterest est bien parce que tout d’abord, je peux collecter beaucoup d’images pour travailler et je peux annoter à quoi ressemblent les choses, à quoi ressemblent les jardins, les vêtements et leur usure, la nourriture etc … mais l’autre chose que j’apprécie c’est que je peux « ressentir » le monde. Quand je crée un personnage, je veux ressentir une émotion. Quand je commence à écrire, j’ai énormément préparé, j’ai plein d’informations sur eux, j’ai une vision dans ma tête, pas de tout, je ne connais pas tout le plan, pas tous les personnages mais j’en ai une bonne idée. Et donc pour préparer, j’ai besoin de 2 à 3 ans et quand je commence à écrire, il me faut environ 8-9 mois pour faire le premier jet et 2-3 mois pour finaliser, avec les retours des éditeurs donc environ 1 an pour un livre.

eMaginarock : Sur votre site internet (http://quillings.com/) vous dîtes que la série Sharakhaï sera constituée de six livres, avez-vous écrit le synopsis complet de la série ?

Bradley : Je savais comme pour le premier livre ce que ça allait donner pour la série entière. Je savais que ça allait être en 5 ou 6 livres quand j’ai commencé à écrire. J’ai commencé à les organiser et j’avais une très bonne idée pour les deux premiers livres et j’ai travaillé sur le troisième livre dans ce temps. Pour les trois derniers livres, j’ai commencé un meilleur plan. Je viens de finir le troisième tome qui est en court de parution aux US et j’écris le quatrième actuellement mais j’ai développé le synopsis pour les trois derniers livres.

eMaginarock : Dernière question : Pouvez-vous nous parler de vos autres projets. Suite à un petit problème technique, nous n’avons pas pu retranscrire la réponse de Bradley mais voici la traduction de sa réponse notée directement durant l’interview.

Bradley : Comme je le disais au début de l’interview, j’écris de la science-fiction mais sous forme courte et je ne m’attarde pas dessus pour la production de roman. Avant la série de Sharakhaï, j’ai écrit une première trilogie nommée the Lays of Anuskaya. L’histoire se déroule dans un monde inhospitalier au sein de l’archipel de Kahalavo. Une réunion importante des neuf ducs va avoir lieu et de son résultat va dépendre l’avenir de l’archipel, où quelques années plus tôt a éclaté un conflit entre indigènes et populations, accompagné d’une maladie mystérieuse abêtissant la population. Mais avant cette réunion, le Grand-Duc va être assassiné et un jeune garçon va se retrouver au centre d’un conflit entre deux personnages. L’un va vouloir faire de lui une arme, tandis que l’autre va chercher les clefs du mystère entourant ce jeune garçon autiste.

eMaginarock : Merci Bradley de nous avoir accordé de votre temps pour nous parler de votre œuvre. Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?

Bradley : Merci à vous (à lire avec un petit accent US). Read Sharakhai (avec un petit rire)

 

Pour les lecteurs VO, je vous conseille de vous rendre sur le site de l’auteur : http://quillings.com/ sur lequel vous pourrez trouver de nombreuses informations concernant Bradley et ses divers projets littéraires.

Les douze rois de Sharakhaï, (premier volume de la série) sur eMaginarock

 

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