Un premier tome savoureux et addictif !
Une malédiction pèse sur les derniers faes du Royaume-Uni et les empêche de quitter leur manoir. Tous les dix ans, des énigmes apparaissent aux humains, et seuls ceux qui parviennent à en résoudre une sont invités à Faerywood pour tenter de briser le sortilège. Nombreux sont les candidats qui espèrent y parvenir et remporter l’inestimable trésor des faes.
Depuis que son frère jumeau a participé à ces jeux, Everly Quinn ne rêve plus que d’une chose : rejoindre à son tour le manoir pour découvrir pourquoi il n’est jamais revenu.
Après avoir attendu dix ans, elle refuse de laisser passer sa chance. Pour réussir, elle est prête à braver tous les interdits, à commencer par ceux qui pèsent sur les femmes de son époque.
Quelques précisions préalables…
Oui, car c’est bien du premier tome d’une trilogie qu’il s’agit, un premier tome qui ne peut se lire indépendamment des suivants puisqu’il s’achève au début de l’enquête. L’éditeur n’en fait mention nulle part. Je trouve qu’il aurait fallu le préciser par transparence pour les lecteurs…
Autre précision qui a son importance : le roman est présenté ici comme un récit fantastique à l’époque victorienne. Certes, ce n’est pas complètement faux, mais ce livre ne correspond pas totalement à l’idée que s’en feront les férus de fantastique à la lecture du résumé. Ici pas de surnaturel subtile, ni manifestations inquiétantes : la magie est bien réelle et la romance s’invite même sur la fin du roman. Ceci étant dit, j’ai adoré ce premier tome.
Un décor captivant
Dès les premières pages, je me suis laissé happer par l’histoire. Le contexte de départ m’a beaucoup plu : l’idée de suivre Everly dans cette demeure mystérieuse, perdue dans les affres de sa malédiction, m’a séduite. Un manoir magique, un huis clos envoûtant, une enquête aux accents fantastiques… Il n’en fallait pas plus pour me donner envie de pousser la porte. D’autant que le récit se déroule entre Samhain et Yule, ce qui en fait une lecture automnale parfaite! J’ai adoré explorer l’île en compagnie d’Everly, parcourir ses sentiers aussi merveilleux que macabres et me perdre dans les couloirs de ce manoir vibrant de magie.
Une enquête passionnante
Au-delà du décor, le scénario est palpitant. Le mystère est addictif et tout comme Evie, le lecteur n’a qu’une hâte : résoudre l’énigme et découvrir le fin mot de l’histoire. Qui a maudit les habitants de Faerywood et pourquoi ? Tel un jeu de piste, les indices s’accumulent… et avec eux les questions, dans un récit (presque) sans temps morts.
La romance s’invite au bout des deux tiers du récit. N’étant pas une amatrice du genre, certains passages m’ont un peu agacée car ils ralentissent légèrement le rythme. Cependant ils sont peu nombreux, ne gênent pas l’intrigue, et n’empêchent pas l’autrice d’approfondir son récit par ailleurs. Sans compter que les relations sentimentales entre les personnages restent très saines, respectueuses et consenties, ce qui a son importance.
Des personnages attachants
Le personnage d’Evie se démarque très vite, notamment parce qu’elle sort des stéréotypes du genre. Diagnostiquée hystérique depuis sa plus tendre enfance, à une époque où la misogynie n’épargnait pas la médecine, elle se retranche derrière beaucoup d’intellect et de logique et porte aussi sa part d’ombre. Les rouages de son esprit s’enclenchent au rythme de l’enquête, pour le plus grand plaisir des lecteurices. Au fil des pages, on s’interroge de plus en plus sur le véritable motif de sa présence… une information dévoilée dans les toutes dernières lignes dans un ultime rebondissement… en attendant le tome 2 !
Mais les personnages secondaires ne sont pas en reste, et l’on sent que l’autrice a pris le temps de développer leur psychologie. Tant les humains que les faes se dévoilent au fil des pages, certains attachants, d’autres détestables, et contribuent à nous immerger dans l’histoire. Nul doute qu’ils nous réservent encore de nombreuses surprises !
J’ai donc adoré ce premier tome, et me suis déjà plongée dans le second volume !
