Le Calme avant la tempête…

Avec l’arrivée imminente du gouverneur Cogo à Terrilville, Jamaillia exerce une pression de plus en plus forte sur les Marchands. Les grandes familles de Terrilville sont divisées : certaines s’opposent à ce protectorat étouffant quand d’autres comptent bien profiter de cette nouvelle donne. Les Vestrit se rangent sans hésitation du côté des premières, mais leur situation reste précaire. Tandis que Ronica et Keffria se battent pour éviter la honte de la ruine, Brashen leur apprend la capture de Kyle et de la Vivacia par les pirates. Althéa refuse de baisser les bras et échafaude un plan audacieux, qui implique la vivenef maudite échouée, Parangon. »
Dans Prison d’Eau et de Bois, cinquième tome des Aventuriers de la Mer, nous continuons de nager en eaux troubles.
Les Océans et le Destin sont toujours imprévisibles, mais ce volet nous offre une petite pause dans les mésaventures de nos personnages.
En effet une accalmie légère vient se poser sur la fresque de Robin Hobb, laissant aux aventuriers quelques jours pour reprendre leur souffle avant de finir, à n’en pas douter, engloutit par les marées. Les multiples intrigues continuent de s’épaissir pour nous lecteur là où les personnages pensent s’en sortir et trouver une relative stabilité qui pourrait les mener à voir le bout de leur soucis.
Bien sûr, il ne s’agit là que d’une illusion bien amenée par la fine plume de l’autrice.
Bien que ce tome se veuille plus lent que ces prédécesseurs il n’est pas dénoué de la richesse et du sentiment d’aventure qui caractérisent les Aventuriers de la Mer. Après avoir été dépouillée de leurs rêves, de leurs illusions… Après avoir été obligés d’évoluer, de grandir nos aventuriers commencent à se reconstruire, ils semblent comprendre que la route sera longue mais la sérénité se retrace un chemin dans leur esprits.
Du fait de sa lenteur, les changements de point de vue sont plus fluides et plus facile à suivre dans ce volet, chaque personnage conservant son authenticité et son importance dans le récit.
L’intrigue qui semble s’estomper aux yeux des personnages s’offre au contraire pleinement aux yeux du lecteur, lui permettant de prendre pleinement conscience de l’ampleur de l’histoire et de la situation. Beaucoup d’indices plus ou moins cachés sur l’Histoire du monde et ce que cela impliquait pour le récit, avaient été dissimulés au cours des tomes précédents, mais c’est dans celui-ci que les révélations commencent à s’imposer et se dévoiler pleinement.
A la fin de Prison d’Eau et de Bois, même si le voyage fût plus lent et plus calme, la plume de Robin Hobb n’a pas perdu de sa richesse narrative et l’on ne peut qu’avoir hâte de la retrouver dans le tome suivant. Après un moment tranquille comme celui-ci, il ne fait aucun doute que la tempête du tome 6 sera dévastatrice.