Une novella magnifique et magique qui m’a séduit de bout en bout…

Ne pas couper de bois vivant. Ne pas faire couler le sang d’un animal. Accepter un échange si nécessaire. Ne jamais négocier. Ne jamais accepter de « cadeau ». Dans les bois du Sud, il y a d’autres bois. Ceux de l’Ormévère, régis par des règles absolues, peuplés de créatures surnaturelles. Ils sont si dangereux que nul n’en est jamais revenu, à l’exception de Véris. Alors quand les jeunes héritiers du tyran y disparaissent, elle reçoit l’ordre d’accomplir une nouvelle fois l’impossible en les ramenant sains et saufs. Si elle échoue, le tyran la tuera et décimera son village. Si elle reste dans la forêt plus de vingt-quatre heures, elle et les enfants seront piégés à tout jamais. Un seul faux pas, un mot de trop lui coûteraient tout, et faire preuve d’héroïsme ne suffira pas.
Une histoire à la fois inquiétante et séduisante
La novella de Premee Mohamed est à la fois séduisante, avec son environnement de fantasy, sa plume extrêmement littéraire et poétique, mais également très sombre, avec cette forêt. Entité vivante, entité dévorante, elle vient charmer le lecteur avec ses ténèbres, ses cadavres animés, son omniprésence. Mais est-elle maléfique, ou bien est-elle simplement elle-même ? Qui du tyran ou de la forêt sera le plus grand danger pour Véris ? Autant de question auxquelles l’autrice répond au cours de ce texte à la fois bref et percutant.
Une héroïne discrète et attachante
Véris fait partie de ces héroïnes que j’aime beaucoup : femme forte, puissante, avec un véritable passé, un caractère affirmé et un courage qui prend aux tripes le lecteur. J’ai vraiment apprécié la manière dont elle gère son parcours dans la forêt, dont elle affronte le danger et parvient à mener son chemin au long de sa quête. Elle m’a vraiment impressionné avec sa résilience et elle est clairement une modèle du genre.
Cette novella nous séduit par la poésie de sa plume, mais nous horrifie par le fond de son propos. Premee Mohamed nous invite à un voyage passionnant sur les traces de Véris à la recherche des deux enfants, et cela fonctionne parfaitement. L’Atalante, en peu de temps, a proposé deux excellentes novellas d’excellente qualités (La Guilde des queues de chats morts était la première)