La petite collection de novellas de poche des éditions Argyll continue de produire des petits bijoux !

John Persons est détective privé et son dernier job a tout du plan foireux : un enfant d’onze ans l’a engagé pour tuer son beau-père, un certain McKinsey. Après quelques rapides recherches, il apparaît que l’homme en question n’est pas seulement abusif, toxique et violent (ce qui fait déjà beaucoup !), c’est aussi un monstre venu… d’ailleurs.
Heureusement, John Persons n’est pas un simple détective. Familier des forces occultes, il a au cours de son existence traqué et anéanti des démons et des dieux.
En fait, le seul souci lorsqu’on affronte un vrai monstre, c’est de ne pas lâcher la bride de sa propre monstruosité
Un polar lovecraftien
Il n’est jamais évident de se lancer dans un texte lié aux Maître de Providence. Et pourtant Cassandra Khaw va parvenir à nous proposer un texte des plus passionnants avec Briser les os. Mélangeant intelligemment fantastique inquiétant et sombre avec un côté polar, le lecteur se retrouve plongé dans cette chasse au monstre pour qu’à la fin il ne sache plus vraiment qui est le plus monstrueux, qui il doit croire. Et le personnage de John est juste incroyable à découvrir, un pur bijou…
Un très beau texte
La plume de Cassandra Khaw, renforcée par la traduction d’excellente qualité de Marie Koullen, vient nous plonger avec talent dans l’univers de John Persons et notamment sa noirceur. Écrire dans le domaine Lovecraftien n’est pas facile mais elle y parvient sans difficultés et nous propose un texte tout simplement magnifique. Chaque mot est à sa place, crée l’ambiance et pose les choses pour notre plus grand plaisir littéraire. Une excellente découverte que cette autrice des plus talentueuses.
Cette collection de textes courts mais de qualité proposée par Argyll est vraiment excellente. On y retrouve des petites pépites et Cassandra Khaw va indéniablement y rejoindre ma préférée pour l’heure, Margaret Killjoy, qui proposent des univers fantastiques et urban-fantasy de belle facture. Le fait est que cette première plongée dans la noirceur de John Persons fonctionne parfaitement et que j’ai hâte de voir sortir la « suite » en novembre, Chanter le silence.