Un petit roman de post-apo français qui est aussi un petit bijou d’inventivité et d’aventure.
L’Europe n’est plus qu’un vaste désert aux cités ensevelies sous des tonnes de sable. Les hommes se sont regroupés dans de gigantesques villes closes, hiérarchisées à l’extrême, dont il ne fait pas bon être exclu. Pourtant, certains survivent tant bien que mal dehors, où ils s’échinent à creuser le sable pour exhumer les reliques du monde passé dont les plus riches sont si friands.
Quand sa vie de prospecteur s’écroule, Jayden se lance dans une quête éperdue de vengeance aux côtés de rebelles bien décidés à faire craquer le système. La découverte fortuite de curieux œufs faits d’un métal inconnu va l’aider à précipiter l’éclosion… d’un nouvel ordre mondial ?
Un road-trip dans une Europe ravagée
L’Europe est ravagée, recouverte par les sables, et pourtant l’humanité tente encore et toujours de persister, à travers des cités où la société s’est réorganisée, mais toujours avec les mêmes défauts. Le lecteur va découvrir l’histoire de Jayden, de sa vie qui s’effondre pour rien et pourtant il va devoir surmonter tout cela afin d’obtenir sa vengeance. Son parcours va l’amener à traverser l’Europe en compagnie d’une bande de rebelles, à mener de multiples combats… La manière dont les deux auteurs gèrent ce personnage et son avancée dans la vie et dans le scénario est vraiment intéressante. Il évolue vraiment, passant par les stades de deuil, de colère, de vengeance, rendant le roman encore plus crédible.
Un roman aux dimensions sociales
Barkhanes possède également, comme beaucoup de titres de SF, d’une dimension sociale. En effet le lecteur va découvrir comment s’organise la société suite à une apocalypse, la vision des deux auteurs sur le sujet, et surtout les défauts de ces nouvelles sociétés. On retrouve donc une critique sociale, notamment des humains et de leur besoin de dominer, à travers les grandes cités. Mais on se pose également la question de ceux qui restent, les petits, à travers des communautés plus restreintes mais pour autant vivantes et cherchant à faire perdurer leurs habitants, de manière peut-être un peu plus éthique. En tous cas cet aspect permet de réfléchir un peu et ne gêne à aucun moment la lecture et la progression d’un scénario par ailleurs fort réussi.
Une fin ouverte
La fin de Barkhanes laisse finalement le lecteur assez libre. En effet les deux auteurs ont choisi de laisser la fin assez ouverte et cela fonctionne. Cela n’a pas été sans me rappeler un peu le final de Metro 2033, et c’est d’ailleurs très bien ainsi car il fonctionnait parfaitement. Ici le lecteur sera libre d’imaginer la suite qu’il veut pour l’humanité, même si la conclusion, quand on y pense, ne laisse que peu de doutes… Et la poésie de ces fleurs qui viennent envahir les villes à partir d’œufs de pierre est des plus poétiques et inventif d’ailleurs.
Barkhanes fait partie de ces romans du Mois de l’Imaginaire à ne pas louper. Science-fiction post-apocalyptique, doté d’un style fluide et d’un imaginaire des plus immersifs, il séduira tous les amateurs du genre. Très clairement les deux auteurs ont su proposer un texte à la hauteur des attentes avec quelque chose d’inventif, de frais et pourtant qui pousse à réfléchir. Cela sort dans quelques jours donc n’hésitez pas et prenez le temps de le découvrir !
