Avec Le Lanternier tu proposes la transcription d’une partie de jeu de rôle. N’est-ce pas trop complexe comme exercice littéraire alors que habituellement tu produits des romans sortant entièrement de ton esprit ?
Le principe était de raconter une histoire originale, mais dans un univers dont les bases étaient déjà posées. Donc j’ai pu définir mes personnages, mon intrigue, mes rebondissements, etc., comme je le fais habituellement. Ma seule « contrainte » était de respecter ce qui avait déjà été écrit autour de la ville de Brenhaven, et en définitive j’ai trouvé cela très plaisant. Cela impose de se plonger dans une vision extérieure, et d’apporter sa pierre à l’édifice sans le dénaturer : j’ai pris cela comme un défi scénaristique, et l’exercice s’est révélé très ludique ! Par ailleurs, l’univers de « Pax Elfica » est très réfléchi et cohérent, ce qui donne un socle solide aux histoires qui y prennent place.
Vu la galerie de personnages : qui as-tu joué au milieu de tous ceux-ci ? Et pourquoi choisir ce type de personnage ?
Je n’ai moi-même pas joué la campagne du jeu de rôle, et pour cause : j’ai dû prendre connaissance de tous les secrets de l’intrigue avant de me lancer dans mon propre récit. Dans les personnages prédéfinis, j’ai cependant un faible pour Rosa Maggiere. Quant à ceux du roman, je tenais à ce qu’ils soient juste de « braves gens » contraints de se surpasser devant l’oppression… Rien ne les prédestinait à devenir des héros, si ce n’est leur noblesse de cœur.
Que t’apportes le jeu de rôle dans ton expérience d’auteur ? Cela t’ouvre-t-il de nouvelles perspectives sur tes propres univers ?
Je suis venu à l’écriture via le jeu de rôle, ou j’étais souvent MJ. Les joueurs sont tellement imprévisibles dans leurs actions que cela m’a appris à improviser beaucoup, à rebondir sur des idées qui semblaient annexes au départ, à ramener les plus aventureux dans la trame principale, mais par les voies qu’ils auront eux-mêmes choisies… Et j’ai souvent l’impression de faire la même chose avec mes personnages, dont le caractère de départ m’impose parfois des changements dans ce qui était prévu, pour m’assurer de la cohérence générale. Donc, même si j’ai moins joué ces dernières années, le jeu de rôle reste toujours bien présent dans mon quotidien.
Merci pour toutes ces réponses et à bientôt au détour d’un univers de fantasy !