Kaamelott : premier volet – Alexandre Astier

Les + :

  • un humour toujours aussi burlesque !
  • de très beaux décors
  • des personnages qui ont évolué

Les – :

  • une deuxième partie bancale
  • un Lancelot caricatural
  • une intrigue pas très dynamique
  • un manque d’émotions 

Le tyrannique Lancelot-du-Lac et ses mercenaires saxons font régner la terreur sur le royaume de Logres. Les Dieux, insultés par cette cruelle dictature, provoquent le retour d’Arthur Pendragon et l’avènement de la résistance. Arthur parviendra-t-il à fédérer les clans rebelles, renverser son rival, reprendre Kaamelott et restaurer la paix sur l’île de Bretagne ?

Après 6 saisons sans fausse note, que vaut le premier film Kaamelott ? Il vaut bien, mais pas super bien malheureusement.

D’abord, il faut saluer les décors du film, car le tournage en extérieur permet d’ancrer l’intrigue dans une certaine réalité et la nature tient une grande place ce qui est cohérent avec l’époque dépeinte par Astier.

On retrouve bien l’humour de la série avec une écriture des dialogues aux petits oignons. C’est toujours drôle, bien trouvé et juste ! Les acteurs semblent prendre énormément de plaisir  et du coup leur jeu s’en ressent : tout est très naturel.

On retrouve tous les personnages avec plaisir d’autant plus qu’Astier les a fait évoluer ce qui évite la redite de la série. On sent que le temps a passé et que chacun a mûri (toutes proportions gardées…). J’ai été particulièrement touchée par Guenièvre qui, si elle est encore fleur bleue, ressemble maintenant bien plus à une reine. Cependant, il y a deux personnages bien au-dessous des autres et malheureusement il s’agit des deux principaux.

En effet, Arthur et Lancelot ne convainquent pas dans ce premier volet. Le premier est beaucoup trop taciturne, mais surtout, son changement d’avis concernant le trône de Bretagne n’est à aucun moment justifié ni compris. Arthur se laisse porter par les autres et ne prend jamais vraiment de décisions. Si Astier est toujours aussi bon acteur, son personnage est – à ce stade – moins puissant que dans la série.

Le second (Lancelot) est beaucoup trop caricatural et cette fois l’acteur semble clairement en dehors du rôle. Si ses atours et son château décrépi sont bien trouvés, car ils représentent la noirceur de son âme, on a du mal à comprendre ses motivations à part garder prisonnière Guenièvre et retrouver Arthur. En quoi sa tyrannie s’exerce-t-elle sur le peuple, excepté le fait que ceux loyaux à Arthur se cachent ? On voit que les paysans galèrent, mais pourquoi ? D’un point de vue d’organisation étatique, que fait Lancelot à part laisser son conseil décider à sa place ? C’est dommage, car la série abordait énormément de points sociaux et économiques à travers la comédie et ces éléments ont disparu du film.

Ces deux personnages principaux sacrifiés par rapport aux autres rendent l’intrigue assez peu dynamique au final et notamment la seconde partie (40 dernières minutes). L’ensemble est un peu brouillon et ce sentiment est décuplé avec les flash-back de l’enfance d’Arthur dont on ne comprend pas du tout ce qu’ils font là ! On aurait préféré que l’intrigue s’attarde sur la vie des Bretons sous le joug de Lancelot et l’absence d’Arthur.

Enfin, j’ai trouvé qu’il y avait assez peu d’émotion notamment si on pense aux saisons 4 à 6 où Astier avait réussi à ajouter mélancolie et noirceur à sa comédie. Ici, il manque un petit quelque chose pour qu’on s’attache vraiment à l’histoire qui nous est présentée.

CONCLUSION

Ce premier film Kaamelott est loin d’être mauvais, mais il n’est pas si réussi que je l’aurais souhaité. La scène “cachée” du film laisse entrevoir une suite vraiment intéressante et peut-être plus sombre. On aimerait bien voir les personnages face à de réelles difficultés et un objectif plus clair pour Arthur. Cependant, l’humour est toujours aussi maîtrisé et il faut également saluer cette production française fantastico-historique, suffisamment rare pour être louée.

A suivre… 

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