3 questions à Karine Rennberg, autrice de Meute

Meute de Karine Rennberg est un des romans qui m’a le plus séduit en ce début d’année 2022. Publié chez ActuSF dans la collection Bad Wolf, fort thématique, ce roman nous met face à un trio de protagonistes étonnant et particulièrement séduisant. C’est donc tout naturellement que nous entamons ce nouveau format d’interview, plus court et plus centré sur la nouveauté d’un auteur, avec elle. L’autrice nantaise nous en dit plus sur son travail, sur les idées qui lui ont donné envie d’écrire ce roman…

Ton roman a pour point central les relations entre trois personnages : Nathanaël, Val et Calame. D’où t’es venue la première idée de ces trois protagonistes ? Et est-ce que ce sont les personnages qui ont guidé l’évolution du récit, ou bien le récit était-il prêt dans ta tête et eux s’y sont pliés ?

Je fais partie de ces auteurices qui n’ont pas beaucoup le choix : les personnages poppent dans ma tête avec leurs caractéristiques et leurs histoires, et je n’ai pas des masses de contrôle sur le processus. Autrement dit, mon subconscient (aka Muse) travaille dans l’ombre et n’envoie pas de notes d’avancement, le vil. Et c’est très clairement les personnages qui guident le récit et le créent au fur et à mesure. Dès que j’essaye de faire des plans, ça rate, de toute façon.

Quoiqu’il en soit Calame est venu en premier, avec sa narration au “tu” (spoiler alerte sur la question 2) et ses triades de couleurs. Puis Nathanaël s’est invité, pour faire contrepoint, et parce que Calame avait besoin de quelqu’un. Et Val a suivi, parce qu’il fallait bien quelqu’un pour empêcher que Nath se tue à la tâche. Bref, tout est une question d’équilibre à 3 points.

Tu as choisi un procédé littéraire assez rarement utilisé, puisque tout est écrit à la seconde personne du singulier. Pourquoi avoir fait ce choix, qui peut s’avérer rébarbatif pour certains lecteurs ?

Je n’ai pas choisi, il s’est imposé tout seul. Une personne de mon entourage écrivait un projet au “tu” à l’époque, et Muse s’est dit que hey, c’est cool je veux faire pareil. Et le pire, c’est que c’est un choix qui a du sens dans l’histoire. Le roman a commencé par et avec Calame. Or, ses traumas compliquent la conscience qu’il peut avoir de lui-même, et une narration au “je” n’aurait pas collé : au début du roman, il n’est pas assez conscient de lui-même pour dire “je”. Et une narration au “il” aurait été trop distante. Du coup, le “tu” était parfait : il permet une focalisation très proche, avec juste un peu peu de décalage / extériorité.

J’aurais pu changer de narration pour Nath et Val, mais… je n’aime pas trop les narrations différentes, donc “tu” pour tout le monde.

Bon, et puis, c’est fun. En vrai.

Les lycanthropes ont été très souvent utilisés en littérature de l’imaginaire ces dernières années. Qu’est-ce qui t’a attiré spécialement chez ce type de personnages, au point de les mettre au centre de ton roman ?

J’adore les loups. Et du coup, y a eu glissement d’intérêt *rire*. Franchement, qui ne veut pas se changer en loup à volonté ? Moi je signe tout de suite ! (Bon, et je meurs d’allergie au pollen à ma première sortie dans la nature, mais ceci est un autre problème.)

Mais au-delà de ça, j’aime les lycanthropes (et les thérianthropes plus largement), parce qu’ils permettent d’étudier la façon dont l’aspect humain et l’aspect animal s’opposent ou se potentialisent. Et il y a tellement de possibilités pour jouer avec ça, dès qu’on regarde un peu du côté de l’éthologie…

Si je prends Meute, jusqu’à ce qu’il soit mordu, Nath n’était pas trop du genre à s’attacher aux gens. Et là, d’un coup, il se retrouve avec de nouveaux instincts qui le poussent à rechercher une meute. Donc comment ce nouvel instinct social va modifier ses rapports aux autres, à lui-même ? C’est ça que j’explore, en fin de compte.

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Format : Grand format
Editeur : 10/18
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Type d'ouvrage : Roman

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