Entretien avec Flow et Nicko de 6:33

Après bien trop d’années d’absence, 6:33 est de retour sur le devant de la scène avec un tout nouvel album, Feary Tales for Strange Lullabies : The Dome.

Bonjour, et merci de prendre quelques minutes pour répondre à mes questions. Est-ce que tu peux tout d’abord te présenter et nous expliquer ce que tu fais dans 6:33 ?

Flow (aka Rorschach) : Je suis le chanteur du groupe et l’auteur des textes.
Nicko : je suis le guitariste et je compose toute la musique.

D’où vient le nom du groupe, à la fois énigmatique et intriguant ?

Nicko : Disons que la vérité est beaucoup plus terre à terre. On avait fait une soirée entre amis zicos et vers 6h30, on s’est dit qu’on allait faire un groupe ensemble. Mais il fallait qu’on se trouve un nom et tout les groupes vous dirons que c’est tout sauf simple. Le chanteur de l’époque a levé les yeux sur la pendule et nous a dit “ il est 6h33, on va s’appeler 6:33 !”. On s’est dit que si le lendemain, une fois que la gueule de bois serait passée, le nom nous faisait toujours rire, on le garderait.

Comment en es-tu venu au metal, à la fois en tant que fan et en tant que musicien ?

Flow: Mon père écoutait déjà Led Zeppelin, Jimi Hendrix et Joe Cocker donc j’ai grandi avec du bon Rock and roll, mais ce n’est que vers 11/12 ans que des potes de classes m’ont fait découvrir Guns and roses, Iron Maiden et Metallica ? Puis à 14/15 ans je découvre Rage Against the Machine, Faith No More et les Red Hot et c’est le coup de foudre complet. Parallèlement j’intègre en mon premier groupe de rock en tant que chanteur, dans lequel les autres gars ont tous entre 18 et 20 piges, et me feront découvrir « la base ».

Comment définirais-tu la musique de 6:33 ? On y retrouve énormément d’influences de tous les bords finalement.

Flow : On pourrait définir la musique de 6:33 comme du « Fun Prog sans barrières », c’est-à-dire qu’on part d’une base prog mais on développe ça dans tous les sens musicaux qui nous plaisent : de la musique de film au Métal en passant par la funk, le jazz, la musique électro ou encore le boogie woogie…

« Feary Tales for Strange Lullabies : The Dome » est le nouvel album du groupe. Comment s’est passée son écriture ? Pourquoi avoir choisi ce nom et pourquoi tant de temps depuis Deadly Scenes ?

Flow : Ce nom m’est venu en écrivant les paroles de « Release the He-Shes », et il représentait bien les histoires singulières que j’étais en train de raconter et c’est ainsi que le titre m’est venu. Le « : the Dome » signifie que c’est le 1er volet d’une histoire qui en compte un 2ème.

Quant au temps entre Deadly Scenes et Feary Tales, c’est qu’on a passé 2 ans à préparer et tourner avec notre spectacle « Asylum picture show 2.0 », puis nous avons commencé a composer et enregistrer mais Nicko et moi avons eu lui 1 et moi 2 bébés, un déménagement d’un coté, un mariage de l’autre, puis pour finir un confinement…Et voilà !

La musique de 6:33 est à la fois dansante, barrée et puissante. Comment parviens-tu à cette alchimie ?

Nicko : Cette alchimie vient de toutes les influences et les styles musicaux que nous voulions, dès la création du groupe, incorporer à notre musique, comme le disco, la funk, le metal ou une certaine complexité venant du prog. Sur cet album nous avons vraiment voulu transmettre une énergie beaucoup plus positive et dansante sans renier nos racines metal.

6:33 est un peu un OVNI de la scène metal actuelle, notamment du fait d’une inclusion énorme de l’électronique dans vos compositions. Comment vis-tu ce statut un peu à la marge ? Est-ce une force ou une faiblesse ?

Flow : Ce qui est une force peut aussi être une faiblesse. Notre singularité nous plait mais elle a un prix. Les gens aiment souvent mettre les choses dans des cases, et comme nous les cases c’est pas trop notre truc…

Où trouves-tu l’inspiration quand il s’agit d’écrire la musique de 6:33 ?

Nicko : L’inspiration vient souvent de l’ambiance qui m’entoure et de mon état d’esprit du moment. Musicalement parlant mes influences viennent de tout ce que j’écoutais enfant et ado. Ca va des classiques du metal comme Iron Maiden, Metallica ou Judas Priest en passant par le Prog de Pink Floyd, Genesis, Devin Townsend ou Dream Theater ou la fusion de Faith No More et autre MrBungle. J’aime aussi particulièrement les compositeurs de musique de film comme Ennio Morricone ou Danny Elfman pour ne citer qu’eux. D’ailleurs quand je compose de la musique j’aborde toujours cela comme si je composais pour un film, c’est pour cela que j’ai toujours besoin d’une trame générale afin que ça m’évoque des images ou des ambiances.

Quelle est ta piste préférée de l’album, et pourquoi ?
Flow :
« Rabbit in a hat », car elle est le climax de ce 1er volet au niveau de l’histoire, le personnage est au paroxysme de ses contradictions internes. Mais surtout j’adore le travail des superpositions des voix et l’envolée musicale de la fin me fout le frisson à chaque fois que je l’écoute.

Nicko : « Party Inc » parce qu’elle représente bien toutes les facettes et les couleurs de l’album. C’est celle qui, a mon sens, réussi le mieux cette combinaison de puissance et musique dansante.

Un clip est actuellement sorti pour « Flesh Cemetery » et un second pour « Wacky Worms ». L’univers est tout aussi barré à l’écran que dans nos oreilles. Où vous trouvez toutes ces idées ?

Nicko :  On essayons toujours de faire en sorte que les clips suivent la même esthétique développée dans l’album. Pour « Wacky Worms » nous voulions vraiment quelque chose de très coloré un peu dans l’esprit des films des années 80 que nous nous passions en boucle étant enfant. « Flesh Cemetery » quant à lui a été réalisé de A à Z par les étudiants de l’école de l’INA, on leur a juste demander de rester cohérent avec la trame et l’histoire que nous avions développé dans l’album.

Ça ressemblera à quoi un concert de 6:33 ? Encore plus dément que celui que j’avais vu au Divan du Monde ?

Flow : Pas plus dément, mais plus proche du public. On a tombé les masques car ils nous coupaient dans l’échange avec les gens car beaucoup d’émotions passent par les expressions du visage…On est plus définitivement plus dans le kiff du moment présent et l’abandon que dans la performance, ce qui était l’inverse avant…Notre nouveau batteur donne aussi un coté plus « classique » à la formation. Mais le show est toujours barré et bourré d’énergie positive, l’écran est toujours là (on bosse sur les images à y projeter en ce moment) et la scèno toujours soignée.

Le confinement d’un musicien, ça consiste en quoi ? Beaucoup de musique avant tout ?

Flow: personnellement à part avec 6:33 j’ai mis la musique de côté car je vis de la musique live et je ne pouvais plus pratiquer mon métier. Je me concentré sur ma vie de famille car j’ai pu profiter de mes 2 garçons et de ma femme, et j’ai compensé le manque de live par une pratique du sport assez soutenue.

Nicko : j’ai eu la chance, si je puis dire, de finir l’enregistrement de l’album. J’ai même eu le temps de faire 2 covers dont une de Devin Townsend avec Bénédicte P. au chant. Le confinement n’a pas eu que des mauvais côtés pour moi.

2021 a été riche en sorties d’albums. Quel serait ton album de l’année ?

Flow : « Feary tales » évidemment ! (laughs)

Nicko : Honnêtement je n’ai pas écouté grand-chose cette année, je suis beaucoup moins curieux et avide de découverte que quand j’étais ado et je le regrette. La dernière gifle que j’ai bouffé c’était « The Assassination of Julius Caesar » de Ulver… en 2017.

Merci pour tes réponses et à bientôt au détour d’un concert !

Flow : Merci à toi et au plaisir !

Nicko : Un grand merci à toi !

 

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