Vauriens – Gardner Dozois, George R.R. Martin

Après l’anthologie Dangerous Women en deux tomes, Dozois et Martin reviennent avec Vauriens: tout est dans le titre…

” Les crapules, les escrocs et les canailles… On les nomme de mille manières, et ils apparaissent dans toute sorte de récits, dans chaque genre existant, dans les mythes et les légendes… Ce sont les enfants de Loki, les frères du Coyote. Parfois, ce sont les héros. D’autres fois, ce sont les méchants. La plupart du temps, ils se situent quelque part entre les deux, dans une zone grise… et le gris est depuis longtemps ma couleur préférée. C’est tellement plus intéressant que le blanc ou le noir. ”

C’est par ces mots que George R. R. Martin ouvre cette anthologie consacrée aux vauriens de la littérature, dans laquelle, avec son complice Gardner Dozois, il emmène vingt de ses compères : Neil Gaiman, Connie Willis, Joe Abercrombie, Scott Lynch, Patrick Rothfuss…

Si l’anthologie féminine était plutôt réussie, celle sur les brigands en tout genre est carrément mauvaise voire d’une stupidité affligeante et ce malgré les très bons auteurs présents.

Les trois premières nouvelles ouvrent bien mal le bal:

Les temps sont rudes pour tout le monde d’Abercrombie présente une belle ambiance typée Venise au Moyen Âge et la mise en scène de l’intrigue est vraiment originale: on suit un objet qui passe de main en main dans les rues de la ville, mais la conclusion tombe complètement à plat et comble de tout, on ne sait même pas quel est l’objet tant convoité par tous!

Qu’est-ce que vous faites dans la vie de Flynn laisse entrevoir le plus grand défaut de toute l’anthologie: une vulgarité et des personnages très grossiers sans aucune raison. L’auteur passe trois pages à expliquer que son héroïne réalise des branlettes, ce que l’on comprend parfaitement en une ligne! Le thriller n’est pas du tout maîtrisé avec une résolution à laquelle on ne croit pas.

L’auberge des sept bénédictions de Hughes commence plutôt bien avec un univers original et un héros vaurien plutôt amusant jusqu’à ce que l’auteur fasse intervenir un personnage féminin qui transforme l’intrigue en un ramassis de scènes sexistes.

Quand on a bien mal commencé, la suite est encore pire avec par exemple Brindille tordue de Lansdale d’une grande violence pour pas grand-chose ou encore l’illisible Un an et un jour à Theradane-la-Vieille de Scott Lynch où on ne comprend rien à l’univers présenté avec ses castes de magiciens.

Comme je m’en doutais un peu, l’unique nouvelle qui sort du lot est encore celle de Gaiman qui met en avant le Marquis de Carabas qui a perdu son manteau, maîtrisant comme à chaque fois les codes du conte.

L’anthologie Vauriens ne présente aucun intérêt si l’on souhaite des nouvelles avec un style littéraire marqué. 1152 pages c’est bien long pour un enchaînement de textes plus ou moins vulgaires qui malheureusement mettent mal en avant la fantasy.

Titre : Vauriens
Série :
N° du tome :
Auteur(s) : Gardner Dozois, George R.R. Martin
Illustrateur(s) :
Traducteur(s) : Benjamin Kuntzer
Format : Semi-poche
Editeur : J'ai Lu
Collection :
Année de parution : 2018
Nombre de pages : 1152
Type d'ouvrage : Anthologie

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