Legend of the Galactic Heroes : Die Neue These – Kaiko (Shunsuke Tada)

Dans le futur, l’humanité a essaimé à travers les étoiles. Trois puissances ont émergé : l’Empire, l’Alliance des planètes libres et le Dominion de Phezzan. Reinhard von Lohengramm, jeune stratège impérial de génie, se prépare à conquérir la galaxie. Mais il va trouver face à lui un ennemi de taille en la personne de Yang Wenli.

Ginga Eiyū Densetsu, aka Legend of Galactic Heroes (Les héros de la Galaxie en VF), est un cycle de romans de Yoshiki Tanaka très populaire au Japon. Traduit récemment aux États-Unis, il est encore inédit en France. Déjà produit en anime dans les années 90 à travers 120 épisodes et OAV d’une qualité certaine, cette nouvelle adaptation est produite par IG Production, réalisée par Shunsuke Tada (Kuroko’s Basket) et scénarisé par Noboru Takagi.

Tanaka reste à la mode après la réussite d’Arslan, également adapté de son œuvre. À raison tant Legend of Galactic Heroes : Die Neue These – Kaikō synthétise toutes les qualités de son travail.

3593 du calendrier universel. La bataille d’Astarte se prépare. Elle va révéler la naissance de deux champions : Reinhard von Lohengramm, l’amiral de l’Empire, jeune génie aux qualités tactiques hors du commun ; et Yang Wenli, futur amiral de l’Alliance, militaire qui déteste la guerre, mais seul esprit de son temps apte à affronter Lohengramm.

Lohengramm est clairement un Alexandre le Grand du futur, un homme qui domine son temps et brille au milieu d’un état-major charismatique et talentueux. Siegfried Kircheis, son bras droit, y joue un rôle proche de celui de Héphaïstion, le confident, le meilleur d’entre eux. Cette inspiration historique traverse le récit fait de révoltes, de complots, de grands arcs passionnants, mais aussi de beaucoup de petites histoires qui feront la grande.v

À partir de ce postulat classique, Tanaka va tisser une intrigue de plus en plus complexe qui va beaucoup parler de politique, de la question de la démocratie notamment, mais aussi de la vie de très nombreux individus à travers la galaxie. Cette ampleur, impressionnante, passionne rapidement par sa variété de points de vue qui illustre le propos de l’auteur.

Car les personnages secondaires ou tertiaires sont extrêmement présents et jouent un rôle important dans l’intrigue. Pour effectuer une comparaison de pure forme, on retrouve l’approche de Martin sur Le Trône de Fer : la diversité des personnages offre une richesse qui n’ennuie jamais le lecteur/spectateur. Il est en plus très facile d’avoir ses petits chouchous.

Dans mon cas, si j’ai toujours aimé les esprits retors à la Talleyrand – et le personnage d’Oberstein est clairement de ce tonneau là -, j’ai toujours beaucoup aimé le chef de la Rosenritter, Walter von Schenkopp. Cette unité de renégats impériaux affiche une force stupéfiante et s’il montre son talent dès la prise d’Iserlohn, von Schenkopp n’a pas fini de nous impressionner.

Je tiens la première adaptation pour le Space opera d’animation le plus ambitieux et le plus impressionnant que j’ai vu. Autant dire que j’attendais Die neue These avec circonspection et curiosité. Respectant les canons des animes d’aujourd’hui, elle accélère sur les récits contextuels (exemple flagrant : le traitement de la révolte de Kastrop, traitée sur un épisode dans les deux versions, diffère sans que cela remette en cause son intérêt) et met en avant des personnages sensiblement différents, comme les personnages féminins plus présents, ce qui offre une relecture intéressante de l’œuvre de Tanaka.

La saga des années 90 montre un plus grand intérêt pour le temps long et le volet historique, ce qui en fait une série au rythme posé qui frôle parfois le récit mythologique dans l’ampleur recherchée (utilisation de la musique classique, cadrage large et posé…).

Die neue These cherche parfois cet angle d’approche, mais s’en éloigne dans le rythme, rapide, ainsi qu’un volet visuel moins désuet – dans les batailles notamment -. Cette première saison semble plus afficher ses passages obligés : sur le passé des protagonistes, sur Phezzan, mais aussi sur l’avancée plus heurtée de la grande histoire. Cela donne également le sentiment que l’univers est plus petit, tant Die neue These développe un background minimal. Sans doute le fait de connaître déjà le scénario joue-t-il sur la perception d’ensemble. Dans ce cas, le spectateur vierge de spoilers devrait y prendre beaucoup de plaisir.

Cette saison 1 est donc une bonne mise en place modernisée. La diffusion de la saison 2, en cours, devrait apporter plus de certitude sur la capacité de l’anime à retrouver l’ampleur de son prédécesseur.

Conclusion

Batailles spatiales, oppositions charismatiques, politique et complots sont au menu de Ginga Eiyū Densetsu : Die neue These – Kaiko. C’est évidemment un incontournable pour les fans de Space opera qui goûteront, avec gourmandise, de retrouver des qualités absentes au cinéma et à la télévision, le manque de bonnes productions du genre se faisant cruellement sentir.

Ginga Eiyū Densetsu : Die neue These – Kaiko (Legend of Galactic Heroes ou Les héros de la galaxie)

Réalisé par Shunsuke Tada

Disponible sur la plupart des plates-formes numériques d’animation (DNA, Crunchyroll…)

Diffusé sur Mangas

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