Entretien avec Euryale et Léo, de Rãgarãja

Rãgarãja c’est un projet musical dynamique et impressionnant, que j’ai eu l’occasion de découvrir une première fois au Kave Fest 2018. J’avais été soufflé par l’énergie dégagée par le groupe et quand j’ai appris qu’ils sortaient un album, Egosphere, je n’ai pas pu m’empêcher d’aller leur poser quelques questions, avant de vous parler plus longuement de celui-ci. Petit entretien avec Euryale et Léo, à quelques minutes de la soirée de lancement de leur nouveau clip, Chrysalide, mais également de l’album.

Bonjour, et merci de répondre à mes questions. Est-ce que vous pouvez vous présenter et m’expliquer ce que vous faites dans Rãgarãja ?

Léo : Je suis Léo, le batteur. Je m’occupe donc de mon instrument évidemment, et du booking avec l’aide d’Arnaud notre manager.

Euryale : Et donc moi c’est Euryale, chanteur, et je fais également la composition et les paroles. De la prod également à la fois du son et des clips.

Léo : Petit rappel : on a deux guitaristes, Chris et Stan, et un bassiste, Fab. Voilà pour le line-up.

Euryale : Chris va s’occuper du graphisme, Stan a un lieu où il travaille pour organiser des évènements.

Pourquoi ce nom ?

Euryale : Parce que je regardais les noms de divinités car j’aime bien les rapports avec la mythologie et j’ai vu les petits tildes sur les a qui m’avait intrigué et me plaisaient et me rappelaient Motley Cruë et Mötorhead. En me renseignant j’ai découvert que c’était le Roi des passions dans le mythologie hindouïste et ça tombait très bien. Et donc je me suis dit que cela incarnerait parfaitement la colère froide que l’on voulait retranscrire.

Comment s’est passé le travail sur ce nouvel album, Egosphère ?

Euryale : Dans le groupe j’ai l’habitude de composer solo. L’EP je l’ai écrit entièrement tout seul et cette fois je voulais changer un peu ça et on a fonctionné de manièe un peu plus démocratique. On a proposé chacun des choses. Une compo a été proposée par Fab, Premier Souffle, et le reste est essentiellement de moi, mais on a beaucoup composé en direct tous ensemble. Cela permet d’avoir l’apport des autres musiciens.

Léo : Il écrit les parties batterie de base et ensuite j’ajoute ma patte par-dessus.

Euryale : Pour le coup les paroles c’est entièrement moi par contre.

Et tu trouves où l’inspiration ?

Euryale : Dans la drogue et les putes ! (rires) J’ai des thèmes préférés, dans Egosphere par exemple la liberté. De quelle façon on peut se retrouver cadré dans la vie, comment on évolue dans ces cadres. Vagabond propose un ode à la liberté par l’errance tandis que Chrysalyde parle de la liberté par le repli sur soi. Ce sont des façons différentes de traiter le thème. Premier Souffle, qui ouvre l’album, est différente car composée par Fab, notre bassiste, et j’ai profité du fait qu’il venait d’avoir un enfant pour parler de la naissance, m’imaginer ce que cela donnerait si moi je naissais maintenant. Sur l’EP j’avais tenté l’exercice de quelqu’un qui est en fin de vie, et là c’était intéressant d’aller dans l’exact opposé.

Et pourquoi avoir fait le choix de chanter en français ?

Léo : L’album Egosphere va défendre le fait de chanter en français, le nouveau logo du groupe est dans la même veine avec un hexagone. On fait du metal français et on en est fiers donc le porte en avant tout simplement.

Euryale : Sans compter que cela permet à la fois de comprendre les paroles, mais aussi cela me permet d’exprimer les idées, les états d’esprit dans la langue qui m’a forgé. Quand une langue est compliquée les gens sont plus complexes, tandis que si la langue est simple ils sont plus directs, efficaces. La langue forge le peuple qui la parle et je ne me voyais pas mettre mes tripes sur la table dans une langue qui n’est pas la mienne. Et en plus je ne voulais pas de l’accent.

Point de vue clips vous en êtes où ?

Euryale : On a sorti un premier clip en 2014, sur Sheïtan, qui a une histoire assez lourde parce que j’ai eu un accident pendant le tournage. Au moment où ils tournaient moi j’étais en coma artificiel à l’hôpital… Ce premier clip est donc chargé même si niveau réalisation il est simple. Le second fut Ma Chute Libre, tourné en une après-midi et a donc eu le succès normal : quand tu te fais chier, tu as de bons retours, et là on a été trop rapides. Ensuite on a fait un clip érotique, Dans le miroir, qui a pas été trop spotté et c’est plutôt cool. On avait un message artistique et on a pas fait du nu pour du nu. Singe Suprême a été plus contestataire, notre plus revendicatif même si je suis pas là pour donner une leçon. Et là tu te trouves dans le lieu du tournage de Vagabond. Je vois tellement de gens en errance dans la bars, à la recherche du fait de vivre un bon moment, d’oublier les angoisses. Et ça m’a inspiré. Et enfin aujourd’hui sort Chrysalide, notre dernier né. Ce morceau est aussi sur la pression sociétale, les attentes structurelles de la société. Ensuite on aura Egosphere mais tu verras ça ! En tous cas le tout compose une vraie suite logique avec l’errance, le repli sur soi et au final la libération.

C’est quoi les prochains concerts pour Rãgarãja ?

Euryale : Le prochain c’est la release du 1er novembre au Bus Palladium avec en première partie les chouchous de Under The Black Shores, qui font un metal un peu plus vénère que nous, et ensuite Spheres qui se font plus posés et contemplatifs.

Léo : Et ensuite il y a la date du 21 décembre à la MJC Le Chaudron avec Dahlia Thundering Concept. On est aussi en train de préparer les dates pour le premier semestre 2020. On a fait en sorte de beaucoup travailler le live, de rendre les morceaux plus efficaces et fédérer le public.

Comment vous avez travaillé l’artwork ?

Euryale : On a dirigé Dikson d’Intuitive Design, et on est très content de la manière dont il a agencé nos idées. J’aime l’idée d’une figure qui revient un peu tout le temps et on va partir là-dessus désormais. Le design avec ce double-vajra dans une main et dans l’autre la fleur de lotus c’est impeccable, car le vajra représente la colère contenue et la fleur de lotus la paix et l’harmonie. Mais on en reste quand même prisonniers de notre egosphere…

Merci beaucoup pour vos réponses à tous les deux et à très bientôt !

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