La fée des dents – Graham Joyce

« La fée des dents », ainsi appelle-t-on la « petite souris » qui passe sous l’oreiller des bambins en Grande-Bretagne. Une innocente invention, un conte pour enfants… jusqu’à cette nuit où le jeune Sam Southall la surprend dans sa chambre !
Voilà qui n’était pas prévu… ni le fait que la créature, qui s’appelle Quenotte, se révèle bien différente de la fée bienveillante qu’imaginent les petits. Perverse, dangereuse, elle va poursuivre Sam et sa bande de copains tout au long de leur adolescence, rythmée par des drames affreux, et changer leur vie pour toujours…
Voici enfin réédité le chef-d’œuvre de Graham Joyce sur le merveilleux et l’étrangeté du monde de l’enfance, un somptueux roman initiatique dans la lignée de Stephen King et de Ray Bradbury. Un classique effrayant, nostalgique et drôle, en cours d’adaptation au cinéma.

Cet étrange roman réinvente le mythe de la fée des dents, équivalent britannique de notre Petite Souris nationale.

Comme j’ai pu le découvrir au fil des pages, cette fée n’a, de prime abord, rien de la petite créature attendrissante à laquelle on s’attend. Elle semble perverse, monstrueuse et mauvaise, révélant les aspects les plus sombres de Sam, celui auquel elle attache ses pas.

Pourtant plus le roman avance et plus l’ambiguïté s’installe, plus on questionne les véritables intentions et l’humanité de cette fée pas comme les autres. Cette ambiguïté tient également à l’atmosphère particulière du livre, dont on ne sait pas vraiment si elle relève de la réalité ou de l’imaginaire – ce qui est d’ailleurs le propre du fantastique. On s’interroge donc sans cesse, au rythme du protagoniste, sur la véracité des événements.

L’histoire se déroule dans un contexte assez rural, ce que j’ai trouvé intéressant : cela dépeint d’une façon très détaillée la société anglaise. Les relations entre enfants, adultes, entre enfants et adultes y sont disséquées pour le meilleur et surtout pour le pire. J’ai eu l’impression de plonger dans un autre monde, ce qui a aussi contribué à l’impression d’étrangeté que j’ai ressentie à la lecture de La Fée des dents.

Autre élément ambigu de l’histoire : ses personnages. Les anti-héros de ce livre ne sont pas franchement sympathiques sans être foncièrement méchants pour autant. Au fur et à mesure qu’on les suit, on alterne entre l’empathie, la compréhension et la réprobation. Ces sentiments changeants pour les protagonistes sont à la mesure de la relation étrange qui s’installe dès le départ entre la fée des dents, Quenotte, et Sam. Cette relation évolue sans cesse, au cours d’un développement qui m’a paru très intéressant. Au fil des années, amour, désir, dégoût et haine se mélangent pour brouiller les pistes. On ne sait plus lequel des deux retient l’autre prisonnier.

Le rythme de ce roman est, lui aussi, particulier, dans le sens où la construction n’en est pas très linéaire : si les chapitres se suivent dans l’ordre chronologique, ils sont pourtant assez indépendants les uns et autres et se lisent presque comme des nouvelles.

C’est probablement la raison pour laquelle j’ai trouvé qu’il y avait un manque d’unité à la lecture de ce livre. Je n’ai pas compris l’intérêt de certains passages, qui m’ont semblé ennuyeux : je trouve que le roman aurait gagné à être resserré.

La fée des dents est donc un livre intéressant de par son atmosphère étrange mais qui, à mon sens, souffre de certaines longueurs et d’un manque de cohérence.

Graham Joyce – La fée des dents
Bragelonne 10 ans
2018

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