Balade à Burano – Emperor S4 – Légion Distribution

Vous le savez peut-être, mais je suis un grand fan d’Améritrash, ces jeux avec des pions et des figouzes par centaines, et des cartes dans tous les sens. Est-ce que cela à un côté “en avoir pour son argent”, rapport au format de la boîte de jeu ? Ou les thématiques abordées par ces derniers ? Quoi qu’il en soit, entre un UNO et un Zombicide, je ne réfléchis pas une seconde ;)

Mais, je sais également que si Légion Distribution s’est décidé à localiser et distribuer les jeux d’un éditeur Taiwanais, Emperor S4 Games, dont la thématique des jeux est loin de celle citée plus haut, je me suis dit que, forcément, et même si on était au départ aux antipodes de ce qui me plait au premier abord, il devait bien y avoir une raison. Et c’est le cas.

Comme quoi, il n’est pas forcément nécessaire d’avoir une boîte de 15kg pour se retrouver face à un excellent jeu. En effet, la boîte de Balade à Burano ne prendra pas beaucoup de place dans votre ludothèque, parce qu’elle est vraiment petite. À l’intérieur, quelques cartes, quelques pions et autres tokens, un livret de règles, un bloc de score… Et c’est tout.

Et pourtant. Ça suffit amplement.

On va se promener ?

Un quartier en construction, bien avancé :) Et surtout, bien regarder les symboles associés à vos personnages avant de les placer. Ça vous rapportera des points en fin de partie !

Oui, parce que c’est le principe du jeu. Une balade dans cette bucolique ville italienne, au cours de laquelle il vous est demandé de redécorer un des quartiers. Ni plus, ni moins :) Alors, peu importe la raison (anecdotique, au demeurant), il n’en reste pas moins que, vous transformer en paysagiste ne va pas se faire tout seul – d’autant que les autres joueurs vont tenter de faire mieux que vous !

Les maisons que vous allez devoir redécorer sont composées de 3 parties : un rez-de-chaussée, un étage, et un toit. De plus, ces maisons sont de couleurs différentes (au nombre de 5). Le quartier que vous allez devoir concevoir est, quant à lui, composé de 5 maisons conjointes. Et il va falloir faire en sorte que votre quartier, une fois terminé, sois le plus avenant possible. Pour faire un beau quartier, il faut non seulement de jolies maisons, mais il faut également qu’il soit agréablement peuplé. C’est pourquoi, en plus des maisons, il faudra songer aux habitants qui peuplent votre quartier, ainsi qu’aux touristes qui viendront s’y balader :)

La mise en place est simple : les cartes Étage sont classées par types. Puis mélangées, et les premières sont placées en colonne, disponibles pour les joueurs.  En dessous, les touristes. Et sur la gauche, les habitants.

En fonction du nombre de joueurs, on choisit le nombre d’habitants et de touristes que vous pourrez placer. Ensuite, chaque joueur reçoit un peu d’argent (indispensable pour placer les étages), et des pions bonus (Régulation). Ces derniers vont vous permettre de faire les “anicroches” dans le paysage de votre quartier sans que les urbanistes ne viennent crier au scandale (comme un toit d’une couleur différent du reste de la maison). Par contre, si vous dépensez ces pions, ce sera autant moins de points bonus lors du décompte final (forcément, rien n’est gratuit à Burano :p ). Enfin, vous recevez 2 échafaudages, à partir desquels vous devrez bâtir votre quartier. En effet, ces derniers servent de “base de construction”, et chaque étage devra être attenant à un autre déjà construit, ou à un échafaudage (sinon, vous imaginez le merdier dans le quartier !).

Un tour de jeu se résume à une unique action : prendre des étages (1, 2 ou 3). En fonction du nombre d’étages acquis, ce même joueur pourra prendre un peu d’argent (moins d’étages sont acquis, plus la sommé récupérée est importante. Une fois fait, le joueur peut placer un (des) étage(s). Là, encore une fois, il en coûtera de l’argent, et plus vous placerez d’étage simultanément, plus vous devrez payer (logique ^^).

Et c’est tout. C’est simple, non ? Oui, et c’est ça qui est bien.

Bon, ok, il y a certaines contraintes : lors de la prise de cartes, vous devez choisir une colonne (et non piocher où bon vous semble). Ensuite, deux étages attenants ne peuvent pas être de la même couleur. Sauf si, évidemment, vous vous servez d’un de vos pions Régulation. Enfin, votre quartier ne peut pas dépasser 5 immeubles contigus. Et. C’est. Tout. C’est ensuite au joueur suivant de jouer :).

Les habitants et les visiteurs, ils sont là pour faire beau ?

Pas du tout ! Et au contraire, ils sont d’une importance capitale. Lorsque vous avez bâti une maison, vous devez choisir un touriste ou un habitant, et le placer sous votre maison. Et là, c’est le moment de regarder tous les jolis dessins aquarelle des maisons que vous avez conçues, et aller y chercher les pots de fleurs, les chats, et autres éléments de décors qui les composent. Parce que ces bougres d’habitants/touristes/commerçants vont vous rapporter des points, en fonction de la configuration des maisons de votre quartier. Ce qui veut dire qu’il va vous falloir anticiper quels étages vous allez acquérir en cours de partie en fonction des personnages de disponibles… En espérant que vous ne vous les ferez pas chiper par les autres joueurs !!

Lorsqu’un joueur termine sa 5ème (et donc dernière) maison, le tour se termine et c’est la fin de partie. S’ensuit alors le décompte des points.

Vous l’aurez compris, Balade à Burano propose une expérience ludique très rafraîchissante.

Doté d’une direction artistique aux couleurs pastel des plus reposantes, tout est “calme et volupté”, dans ce jeu. Et même si les méninges sont soumises à rude épreuve – parce qu’il y a foule de chose auxquelles penser en cours de partie, la “sérénité” reste de mise. Ça peut paraître con de dire ça, mais c’est la sensation que j’ai ressentie… Celle de me retrouver au calme, à me balader les mains dans les poches, en sifflotant le long des trottoirs d’une petite ville tranquille où chacun dit bonjour à l’autre avec un grand sourire… Et, je vous l’avoue, par les temps qui courent, ce genre de sensation est des plus apaisant.

Un GRAND merci donc à Emperor S4 et à Légion Distribution pour ce jeu plein de fraîcheur (ce qui ne l’empêche pas d’être très fin tactiquement).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *