Route 666 – Roger Zelazny

Hell est le dernier des Hell’s Angel, dans une Amérique ravagée par une guerre nucléaire. Criminel et n’en faisant qu’à sa tête, il est également un conducteur hors pair. Et c’est justement pour cela qu’on lui confie une mission, en échange de son pardon : affronter la route 666 entre Los Angeles et Boston, afin d’apporter des vaccins sur la cote Ouest.

Dès les premières lignes, Route 666 de Roger Zelazny rappelle Mad Max. On imagine sans mal Hell Tanner se trouvant dans les mêmes paysages que Mel Gibson, avec la même atmosphère et la même violence ambiante. Le personnage est également légèrement ressemblant, ils sont tous deux taciturnes. Cependant, les similitudes s’arrêtent là. Il n’y a pas d’histoire de vengeance ou d’amour. Ca parle juste d’essayer de sauver une partie de l’Humanité restante (et c’est déjà plutôt pas mal).

En voyant que ce livre a été publié en 1969, on peut potentiellement se demander ce que cela va donner. De la science-fiction écrite il y a presque cinquante ans… J’ai personnellement toujours un peu peur que cela tourne au kitsch. Mais pas cette fois. Le récit reste très actuel et moderne, il aurait pu être écrit de nos jours (si on ferme les yeux sur le style qui est légèrement vieilli, mais qui n’est absolument pas gênant). Il s’agit là d’un roman qui se lit d’une traite tant il est fluide.

Mais passons au cœur du sujet : l’histoire. En soit, l’histoire n’est pas étonnante. Un homme, chargé d’une mission, qui rencontre des obstacles, oscillant entre les périodes d’espoir et de désespoir… et pourtant. On est tenu en haleine, on veut savoir s’il va arriver au bout. Hell Tanner, potentiellement insupportable, est finalement attachant et on se prend à lui rêver une vie meilleure. On veut en savoir plus sur le monde dans lequel il vit, les dangers qui le peuplent. On se surprend à retenir son souffle dans les moments de tension et à souffler quand il s’en sort. Il n’y a pas beaucoup de personnages, on se concentre surtout sur Hell et c’est quelque chose que j’apprécie. On a vraiment l’impression de sentir sa solitude, son face à face avec cette route de l’Enfer. En tant que dernier représentant de son club, il est seul et il compte bien le rester.

Je vous conseille vivement ce petit livre. Même si vous n’aimez pas la science-fiction, essayez, car au final, cet aspect-là n’est pas si présent que ça (ça se passe juste dans un futur qui pourrait être proche, sur une Terre dévastée). Ca se lit vite, ça se lit bien et c’est vraiment pas mal.

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