Noir – Gravity

Il y a des albums que l’on regrette immensément de ne pas avoir chroniqué avant, et Noir de Gravity en fait clairement partie. Après les avoir découverts en première partie de When Reasons Collapse au Gibus Live j’avais été séduit par le son qu’ils proposaient et avait décidé de me plonger dans leur album. Mais des mois plus tard, et beaucoup d’album à chroniquer entre temps, je n’avais toujours pas pris le temps de le faire. Et ce fut une erreur GRAVE de ma part tant leur album est excellent. Je me devais donc de vous en parler, même si il ne s’agit plus d’une nouveauté cela n’en reste pas moins un coup de cœur énorme.

L’Ouverture sur ce petit swing jazzy sur phonographe surprend de prime abord et fait un peu office d’OVNI à tel point que je me suis demandé sur quoi je tombais. Puis Noir débute et là c’est la claque en pleine tête qui m’a complètement dévissé : une musique juste parfaitement placée et mélodique avec la voix d’Emilie qui propose un chant saturé d’une puissance étonnante, le tout en français. Vient ensuite Le Premier Eclat et ce son assez inquiétant dégagé par la guitare, presque obsédant. Mais bien vite l’ensemble du groupe se met à jouer et nous envoie ce qu’il a de meilleur avec notamment une batterie omniprésente. Une excellente chanson qui définit bien la manière dont le groupe sait gérer les ruptures de rythme notamment.

On attaque ensuite un GROS pavé : Noctifer. Mais attention, il ne s’agit pas d’un morceau mais d’une suite de pistes regroupant en tout 25 minutes de musique dans le même univers, comme la suite logique d’une même histoire. On entame avec De L’Homme Au Loup : des rythmiques profondes, un chant growl impressionnant et des paroles que l’on comprend du fait de la langue. Autant d’éléments qui font de ce morceau un grand moment. « Il n’y a plus d’espoir pour beaucoup » dit le groupe mais Le Porteur de Nuit et la présence d’un clavier ajoute une touche d’émotion dans le melting pot de blasts et de screams qui débute le morceau. On sent la progression depuis le début de Noctifer, avec cette fois une certaine urgence dans le son, dans le tempo de la musique. Le contraste voix claire et saturée est également très prenant. Démonarque I et son introduction inquiétante arrivent ensuite, nous présentant un nouveau moment de l’histoire qui nous est contée. Et cette fois on ressent véritablement de l’émotion à la fois à travers des  voix mais aussi des paroles. L’une de mes pistes préférées de l’album c’est certain. Démonarque II apporte la conclusion en débutant de manière très violente, très combattive avec ce scream d’ouverture. On sent le combat ici à la fois dans la voix mais également dans la musique qui se fait plus sombre, la batterie plus rapide, la basse plus inquiétante. Et ce Noctifer se conclue avec Ogres et ce son de clavier inquiétant, crépusculaire, qui voit lui succéder un ensemble musical particulièrement réussi et immersif. Personnellement il s’agit de ma chanson préférée de l’album à la fois de part la rythmique mais également du chant et des paroles. Pour conclure ce long paragraphe sur cette suite de chanson je vais citer le groupe qui quand même avec ces cinq pistes plie complètement le game pour l’auditeur : « Ainsi tombe le Roi ».

L’album continue avec Dune et on reste dans cette ambiance post-apocalyptique que le groupe aime bien nous proposer depuis le début. Guitare inquiétante mais mélodique, batterie en contrepoint, puis le chant qui vient avec la basse nous en mettre plein la vue. Hypérion fonctionne sensiblement de la même manière : proposant une dimension orchestrale de grande qualité et permettant à l’auditeur de vraiment s’immerger dans l’univers du groupe. Indigence I et Indigence II sont de nouveau une suite de morceaux racontant une histoire commune le tout en préservant la lourdeur globale de l’univers musical de Gravity tout en s’offrant le luxe d’utiliser des samples audio de films pour compléter l’immersion dans leur histoire. Et enfin l’album se termine sur La Dernière Empreinte et ce son d’horloge inquiétante, indiquant le temps qui passe avant qu’une musique up tempo, conclusion magnifique à un album de haute volée. La fin du morceau finit de manière vraiment épique avant cette conclusion abrupte et ce sample vocal qui veut juste tout dire… : « L’heure, vieux lâche, il est trop tard… »

Avec Noir je dirais que Gravity a donné le meilleur de ce qu’ils avaient : ils démontrent que leur musique vaut vraiment le coup, que l’univers qu’ils développent est prenant et passionnant, immergeant le lecteur dans cet univers étrange, aux frontières du post-apocalyptique et de l’imaginaire humain. Vous l’avez compris, j’ai adoré et je n’ai qu’une hâte : les voir sortir un nouvel album dans la noirceur duquel je vais pouvoir m’immerger…

Noir
Gravity
Apathia
2017

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