Ajatus vapaudesta – Vvorse

 

Ma relation avec le hardcore est, pour le moins, compliquée. Bien que j’aime beaucoup le thrash, le sludge, et les différentes influences hardcore que l’on peut entendre dans certains groupes (dont High on Fire ou Komatsu dont je vous ai déjà parlé), le hardcore en lui-même ne m’a jamais vraiment fait vibrer. À l’exception de quelques groupes de New-York-Hardcore (comme Sick of it All ou Biohazard), le hardcore est un genre dans lequel j’ai toujours eu du mal à me plonger. N’aimant pas rester sur un échec, j’ai décidé de redonner une chance à ce genre avec Ajatus Vapaudestan, dernier album de Vvorse, groupe Finlandais de hardcore/crust expérimental. Même s’il peut paraître étrange de voir l’adjectif « expérimental » accolé à ces deux genres, ça n’est pas illogique au vue de ce que l’on a pu entendre dans le mathcore et le post-hardcore.

Takaisin Pimeyteen ouvre l’album avec un riff, un rythme et un chant typiquement hardcore. Cela dit, la chanson passe vite sur d’autres riffs, aux sonorités presque post-black par moments, justifiant, dès l’entame, l’aspect expérimental que revendique le groupe. Aivan Tarpeeksi Kauan s’ouvre immédiatement sur un riff et un feeling post black, dont certains aspects me rappellent un peu Déluge. Cette parenté se renforce d’autant plus avec le pont en son clair qui coupe brusquement du reste de la chanson, permettant une transition vers un riff bien plus post-black/atmo que hardcore. Tuhkapatsaat fait revenir l’album sur du hardcore/crust plus classique, presque thrash sur certains riffs et sur la ligne mélodique du refrain. On a même droit a un breakdown groovy et typique du hardcore qui vient clore la chanson. Là où Tukapatsaat était brutale, directe et violente, Vika on tässä paikassa est plus sombre et occulte, avec quelques riffs sonnant d’abord comme du black metal old school, avant de se changer en post-black, se permettant même d’avoir quelques blast beats. Orjat, dernière chanson de l’album, reprend elle aussi cette parenté black metal, la distillant cette fois tout au long de la chanson, plutôt que de la concentrer sur quelques riffs, cette fois-ci, sonnant bien plus comme du black old school, en plus énervé, que comme du post-black.

Pour moi qui adore le post-black et le black atmosphérique, cet album est très intéressant, dans la mesure où, en partant du hardcore qui est l’une des influences principales du post-black et même du black metal en général, il dérive sur quelque chose de plus atmosphérique, tirant presque sur l’ambient de temps à autres. La critique principale que je peux formuler concerne la durée de l’album : à peine plus de 20 minutes ! Je sais que, pour du crust/hardcore, c’est une durée relativement normale, certains albums de Nails ne dépassant pas le quart d’heure, mais, pour les autres groupes de ce genre, la durée des albums est justifiée par la durée des chansons, la plupart du temps inférieure à 1 minutes 30. Ici, la chanson la plus courte dure plus de 3 minutes 30, et l’ambiance générale tirant sur le post-black laissait croire à un album plus long. Mais bon, si j’en suis à reprocher à un album de ne pas durer assez longtemps, c’est qu’il n’a pas énormément de défauts. Je me rabattrai donc sur le reste de la discographie de Vvorse, tout en vous recommandant chaudement Ajatus vapaudesta, que vous aimiez le black ou le hardcore.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *