Omnia Le Sang des Sorcières – Denis Labbé

Je ne m’étais plus frotté aux histoires de sorcières depuis ma rencontre avec les sorcières Mayfair d’Anne Rice. Aussi c’est autant la curiosité du traitement que le fait que je connaisse peu Denis Labbé qui m’ont incité à lire Omnia Le Sang des Sorcières. La couverture est soignée, comme le sont généralement celles des Éditions du Chat Noir et la quatrième de couverture est prometteuse. Alors, pourquoi résister à ce sortilège littéraire ?

Tout d’abord, ce sont les stéréotypes qui m’ont frappé. Mais peut-ont y échapper dans ce genre ? Une sorcière doit nécessairement être une femme, et rousse tant qu’à faire. Ainsi est Révena. Si elle n’a pas de chat noir, elle est très liée à Kiara son amie qui étudie avec elle à l’Université de Lille. Leur vie aurait pu continuer sereinement si Louis n’était venu former avec elle un trio inattendu et dangereux. Le potentiel du triangle amoureux est là, mais le premier plan est occupé par ce qui nait de leur contact.

Leur réunion attire l’attention d’une Compagnie qui traque les sorcières depuis le Moyen-Âge. Société secrète et dangereuse, leurs offensives à l’encontre du trio échouent la plupart du temps. N’étaient quelques personnages cruels qui n’hésitent pas à tuer des innocents, leur leader qui enrage à chaque échec pourrait nous faire penser à un film du genre « Les Charlots chez Torquemada ».

Mais là s’arrête ce qui à mes yeux relève de la caricature. Ce texte recèle des trésors d’ingéniosité. La mise en parallèle de l’histoire contemporaine de notre trio et de Solèna – certes rousse elle aussi -, une prêtresse discrète du XIVe siècle qui se trouve mêlée à l’Affaire des possédées de Loudun est une riche idée. Et même si nos trois héros ne savent pas ce qu’il leur arrive, Soléna s’interroge sur ce qui la lie à eux.

L’intérêt de cette histoire est aussi de démystifier la sorcellerie. Ces femmes du peuple étaient souvent porteuses de croyances anciennes, celles de la nature qui ont précédées, mais aussi fondé le christianisme. En fait, les fois quand elles sortent de l’ombre détestent la concurrence. Certes, la France ne connut pas l’Inquisition à l’espagnole, mais le bon Cardinal Richelieu sut profiter de l’idée des sorcières pour traquer les protestants.

La conclusion de l’ouvrage est rassurante. On y apaise les tensions qu’on pense irrémédiables. Cette lecture est plus fine qu’elle peut paraître au premier abord et véhicule un message de tolérance universelle et rappelle que quand les forces aux pouvoirs deviennent hermétiques aux autres voix, il est temps de les renverser. C’est en cela que l’humanité se renouvelle, dans des cycles d’écoutes et d’emmurements.

Omnia Le Sang des Sorcières
Denis Labbé
Couverture illustrée par Miesys – Sylvie Veyres
Editions du Chat Noir
Collection Griffe Sombre
2017

19,90 €

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