La Saison des orages – Sorceleur – Andrzej Sapkowski

On a volé les fameuses épées du Sorceleur ! Et il en a plus que jamais besoin : une intrigue de palais se trame et le prince de Kerack a requis l’aide de Geralt. Mais ce dernier va devoir déjouer les manœuvres d’une belle et mystérieuse magicienne rousse avant de partir à la recherche de son voleur. Heureusement, son fidèle compagnon barde Jaskier lui sera d’un précieux secours, de même que son nouvel ami, le nain Addario, pour affronter les dangers qui l’attendent.

Depuis les premières publications des recueils de nouvelles jusqu’aux romans, Andrzej Sapkowski ne cesse de nous conter les aventures du sorceleur Geralt de Riv et de ses compagnons. Paru en 2015 chez Milady, La Saison des Orages profite d’une illustration des studios CD Projekt, également utilisée pour la jaquette du jeu The Witcher 3 : Wild Hunt, lui aussi sorti en 2015. Geralt y est montré en train de dégainer son épée de sorceleur, fixant de ses yeux de chat le lecteur. Personnellement, l’illustration m’a plus donnée envie de lire le livre que la quatrième de couverture, qui, par ailleurs, ne rend pas hommage à cette aventure.

L’intrigue de cette nouvelle histoire est, comme vous l’aurez tous.tes compris, le vol des épées de Geralt dont, il me semble, Jaskier fait allusion lors d’un des volets précédents de la saga. Un vol d’épée est une chose qui semble être plutôt banale dans l’univers du Sorceleur avec tous les bandits et les canailles que l’on peut croiser au détour de n’importe quel chemin. Cependant un sorceleur sans ses épées est comme un avocat sans sa robe au tribunal : nu et pas pris au sérieux. Geralt a sa fierté et son honneur et cette mésaventure survenue alors qu’il finissait une mission a été pour lui le début des ennuis de ce (très) long été. Accusé d’escroquerie, il est engagé par le prince de Kerack pour protéger son père le roi lors de son nouveau mariage, ainsi que par les magiciens de Rissberg afin de nettoyer après eux (un homme possédé par un démon qui massacre les villageois aux alentours de Rissberg ça ne leur fait pas une bonne publicité). Malmené par le sort qui s’acharne contre lui, Geralt joue de mésaventures, traverse des portails de téléportation, subit le courroux d’une vixène (femme-renarde) et rate la vente aux enchères de ses épées. Un été houleux et orageux plane au-dessus du sorceleur.

Pour cette nouvelle aventure, Sapkowski déroule le style littéraire auquel il nous a habitué tout au long de ses romans et nouvelles. Il manie habilement l’ellipse temporelle, mêlant le présent et le futur. Il creuse le passé de ses personnages et développe l’histoire de certains qui avaient seulement été mentionnés auparavant, dont la jolie magicienne rousse Lytta Neyd. Les citations, fictives ou réelles, ainsi que les interludes sont, à mes yeux, autant d’éléments qui viennent enrichir le récit et qui brouillent la frontière entre les mondes, le réel et la fiction. J’ai pris un réel plaisir à la lecture de ces (més)aventures, heureuse de retrouver Jaskier, les nains, les magiciennes ainsi que l’atmosphère vivante de cet univers et plus particulièrement les repas dans les tavernes et les auberges. Détail insignifiant, s’il en est, mais qui donne une impression de vie aux personnages pris dans leurs activités quotidiennes – il faut bien que les héros mangent et boivent. Bien que l’histoire doive se dérouler avant le désenvoutement de la fille de Foltest, Yennefer fait une apparition dans le récit, Sapkowski ayant sans doute arrangé selon sa volonté la chronologie de la saga – la rencontre entre la magicienne et le sorceleur n’intervenant qu’après l’action de Geralt auprès du roi.

La traduction est signée par Caroline Raszka-Dewez comme pour les autres ouvrages du Sorceleur, offrant ainsi une cohérence de traduction, qui me semble non négligeable sur une oeuvre telle que celle-ci. Le récit est fluide et prenant en raison du style particulier de Sapkowski, qui peut paraître déroutant quand on est y confronté pour la première fois, tant il est éloigné de ce que l’on a l’habitude de lire dans d’autres romans de fantaisie. L’intrigue, assez banale comparée au sauvetage de Ciri, est bien ficelée. Les péripéties rocambolesques entretiennent le suspense, la clé de l’intrigue n’étant dévoilée qu’à la toute dernière fin. On prend plaisir à lire ce récit qui nous donne envie de nous replonger dans la saga. Les aventures de Geralt sont toujours aussi captivantes, et il s’agit sans doute du antihéros le plus sympathique que j’ai pu croisé au détour d’une fiction.

La Saison des Orages
Sorceleur
Andrzej Sapkowski
Milady
7,60 €

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