Arcadia -Intégrale – Fabrice Colin

Londres, 1872.
Dans le monde d’Arcadia, la réalité a les couleurs du rêve : un royaume idéal, baigné de féerie arthurienne, dans lequel les ministres sont poètes et les artistes sont rois, où le futur est tabou et la mort improbable. Un jour pourtant, d’étranges présages viennent troubler la sérénité de la belle capitale. Neige bleutée, vaisseau fantôme… Le peintre Rossetti et ses amis se sentent mystérieusement concernés. Cent quarante ans plus tard, dans un Paris agonisant plongé sous les eaux, quatre jeunes gens férus d’art victorien entendent le même appel et s’apprêtent à déchirer le voile qui sépare les deux mondes.
L’illustration de couverture de Noëmie Chevalier est magnifique tout comme le design sélectionné pour cette édition poche qui vient sublimer l’ensemble avec ses dorures et ses effets steampunk.
La première partie du roman (qui correspond en fait au premier tome) fonctionne parfaitement et nous entraîne dans un monde onirique, poétique et complètement décalé. L’auteur joue avec les références artistiques du XIXème siècle, passant habilement du roman historique au conte merveilleux avec une pointe de post-appo. Une lecture assez jouissive! On notera également le style littéraire très fort de l’auteur.
Mais la seconde partie n’est vraiment pas réussie. A force de tisser une trame étrange, Colin se perd dans sa propre intrigue ajoutant (on ne sait pourquoi) la matière arthurienne à un roman déjà très fourni en références. Ca ne marche pas du tout et on ne comprend pas l’intérêt d’un tel choix. L’imbrication entre Arcadia et Ternemonde devient de plus en plus floue et au final, on n’a aucune explication ni de réelle conclusion à l’histoire. C’est très frustrant! Car l’auteur nous a emmenés dans un songe complexe et intelligent pour nous conduire dans une histoire alambiquée sans but ni réflexion. On passera aussi sur le navire-fantôme que l’on croit être un indice jusqu’à la fin… On peine aussi à prendre conscience de la fin du monde imminente dans un monde comme dans l’autre tant les explications sont inexistantes.
Il y a un vrai travail autour de l’artistique; de la créativité et du rêve. Deux points qui se complètent parfaitement et l’auteur a trouvé, dans Vestiges d’Arcadia, un moyen efficace de nous faire rentrer dans son univers grâce à une écriture léchée et un ensemble d’images frappantes qui donnent au tome une ambiance très cinématographique. Ce premier tome se lit tout seul, sans effort, si l’on accepte le postulat de l’auteur qui est une histoire très abracadabrantesque. Mais à trop jouer avec la langue et son univers, Colin se perd complètement. La fin est extrêmement poussive avec des séquences incompréhensibles qui d’ailleurs ne font plus écho au reste du roman. La partie contemporaine disparaît peu à peu sans qu’on comprenne pourquoi. Les liens entre Pays des Merveilles, Arcadia et Ternemonde se défont petit à petit et on en vient à se demander s’ils n’ont jamais eu de réels rapports.
CONCLUSION
Vraiment très dommage de ne pas avoir eu un roman efficace jusqu’au bout, car si la folie et l’étrangeté se sont emparées de l’oeuvre de Fabrice Colin (et c’est tout à son honneur!), on aurait quand même aimé un maintien de la cohérence dans le monde créé.
Arcadia – INTÉGRALE
Fabrice Colin
Couverture de Noëmie Chevalier / design d’Adèle Silly
Editions Bragelonne – collection Steampunk
9,90€

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