Stardust, le mystère de l’étoile – Matthew Vaughn

 

Tristan Thorn rêve de séduire la belle Victoria, mais elle ne s’intéresse guère à lui. Pour attirer son attention, il promet de lui ramener une étoile filante tombée du ciel. Commence alors pour Tristan une course à travers le royaume de Stormhold, car il n’est pas le seul à convoiter ce qui est tombé du ciel.

Neil Gaiman est un génial auteur touche à tout, de la nouvelle au roman, en passant par l’écriture de scénario pour l’écran ou pour les Comics. Depuis une quinzaine d’années, on voit son nom associé à la télévision (Doctor Who, American Gods, la future adaptation de De bons présages), mais aussi au cinéma (Beowulf), avec des grands noms du milieu, en vrac Steven Moffat, Robert Zemeckis ou Bryan Fuller.

En 2007, son nom ne résonne peut-être pas encore en dehors de la sphère geek quand débarque sur les écrans Stardust, adaptation du roman éponyme publié en 2001. Le film est réalisé par Matthew Vaughn, alors en plein début de carrière après un Layer Cake remarqué – malgré un échec public. Il est également scénariste et débute là un cycle d’adaptations puisqu’il s’attaquera ensuite aux franchises X-Men et Kingsman. Vaughn se comporte ici en auteur et ne va pas hésiter à multiplier les références et les clins d’œil (à Burton par exemple, sur les frères fantômes ou le combat avec le mort) tout en réussissant à passer outre quelques effets spéciaux faiblards.

 

 

La première chose qui vient à l’esprit quand on pense à Stardust le film, c’est son rythme. Montage trépidant, changement de rythme et de ton réguliers, Stardust est bien conduit et cela se remarque très tôt. Après une introduction assez classique, le récit se transforme en course poursuite où chaque personnage important va venir greffer sa propre quête (Tristan et l’amour, Septimus et le pouvoir, sorcière et l’immortalité). D’où un jeu incessant de points de vue qui garde un côté ludique et amusant, mené de main de maître par le monteur Jon Harris, qui va devenir peu à peu la marque de fabrique du réalisateur Matthew Vaughn.

Ce rythme intense donne une dimension épique insoupçonnée en lisant le résumé de l’histoire. Pas de grandes armées en marche, certes, mais un enchaînement de combats à l’épée, de luttes de pouvoir, de magie, de chevauchées endiablées et de navigation majestueuse qui offrent un condensé d’excellent film de Fantasy. La musique signée Ilan Eshkeri correspond à merveille aux ruptures de ton du film. Bâtie autour du thème de Tristan & Yvaine, elle offre quelques belles perles épiques symphoniques (Coronation, l’ample the star shine ou le massif et jouissif Shooting star qui illustre la chute d’Yvaine).

Mais justement, cela ne cadre pas forcément avec le livre adapté pour l’occasion. Conte réussi, Stardust le livre choisit une toute autre orientation, au point que d’un même canevas (sur le fond), on se retrouve avec des produits très différents (sur la forme). Il convient de ne pas trop avoir l’un en tête au moment de découvrir l’autre, sous peine de désillusion.

 

 

Car c’est bien cette histoire et ces personnages qui forment un ensemble commun aux deux supports. Tristan (Charlie Cox, jeune premier que l’on redécouvre depuis dans Daredevil) est un jeune rêveur idéaliste qui va grandir au cours de son aventure et grâce à sa rencontre avec Yvaine (Claire Danes, aujourd’hui à l’affiche de Homeland). Chacun va essayer d’échapper au déterminisme de sa condition afin de s’élever et de devenir un autre, ensemble.

Le duo fonctionne très bien à l’écran, associé à une série de kyrielle de personnages secondaires tous plus jouissifs les uns que les autres. On croise pêle-mêle une Michelle Pfeiffer en odieuse sorcière cabotineuse (avec talent), un Mark Strong imposant de méchanceté en prétendant au trône, et surtout un Robert de Niro irrésistible en capitaine pirate travesti. L’alchimie est constante à l’écran et les acteurs ont pris un plaisir visiblement communicatif à interpréter leurs rôles.

Ils mettent en avant les différentes qualités du film, dont son humour, qui fonctionne à merveille, n’hésitant pas à ravir les enfants comme les adultes grâce à des dialogues bien senties et quelques scènes cocasses (ah, la rencontre entre Septimus et le Capitaine Shakespeare !)

 

 

Conclusion

Ce sont toutes ces qualités qui rendent Stardust attachant. On prend un plaisir constant à suivre nos héros dans un film finalement peu connu, mais qui a l’étoffe des meilleurs films de Fantasy, épique et plein de panache.

Stardust, le mystère de l’étoile

Réalisé par Matthew Vaughn

Avec Charlie Cox, Claire Danes, Michelle Pfeiffer, Mark Strong, Robert de Niro, Ricky Gervais

Disponible en DVD et Bluray

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