Transition State – Oz

Il est des reformations étonnantes, voire chaotiques. Celle des Finlandais d’Oz appartient à ces deux catégories. Créé en 1977, le groupe profita de la vague anglaise qui déferla sur l’Europe au début des années 1980, pour se faire remarquer grâce à quelques albums sympathiques dont les plus mémorables demeurent Fire in the Brain (1983) et 3rd Warning (1984). Après un split en 1991, ils reviennent vingt ans après sous la houlette de deux des membres fondateurs : le chanteur Ape De Martini et le batteur Mark Ruffneck, ainsi que le bassiste Jay C. Blade qui avait joué sur tous les albums (les pseudonymes anglo-saxons étaient de rigueur à l’époque). Il s’ensuit Burning Leather (2011), accueilli avec curiosité par la critique. Pourtant, après quelques concerts et surtout des festivals dans le nord de l’Europe, le groupe semblait avoir disparu.

 

Eh bien, le revoilà, six ans plus tard, avec de nouveaux musiciens, tous recrutés par Mark Ruffneck en 2016. Quid des autres membres ? Entouré de jeunes loups, le batteur relance donc la machine en s’inscrivant dans la lignée des premiers albums, c’est-à-dire dans une vague très new wave of british heavy metal, la technique en plus. Car du côté des solos, les guitaristes s’en donnent à cœur joie dès Bone Crusher. Les rythmes alternent entre speed metal : l’enlevé Restless, les cavalcades de Sister Red ou le sympathique Demonized, et hymnes mid tempo à hurler en concert : Drag You To Hell ou The Witch.

Si tout cela s’inscrit dans la lignée de ce qu’Oz a sorti, il y a trente ans, les fans du groupe risquent d’être dépaysés. En effet, le son gras, distordu et métallique des débuts a laissé place à une production plus actuelle, plus claire. Tout cela sonne moins amateur, notamment grâce à une réelle dynamique dans le mixage. Autre changement de taille, le chanteur Vince Koivula possède une voix totalement différente de celle d’Ape De Martini. Autant dire que les caractéristiques du groupe ont réellement disparu et qu’au contraire d’un Tygers Of Pan Tang, Oz n’est pas parvenu à conserver sa patte.

Terminal State n’est pas un mauvais album, il s’en sort plutôt correctement en nous offrant près d’une heure d’un metal mélodique (le double d’un album classique du groupe, en passant), mais à quoi bon avoir conservé le patronyme d’Oz ?

 

Terminal State
Oz
AFM Records
2017

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