The Source – Ayreon

Arjen Lucassen revient avec un tout nouvel album pour son projet musical Ayreon. Projet d’opéra rock-métal, il réunit un grand nombre d’artistes autour d’un projet commun composé par le génial sieur Lucassen, chef d’orchestre talentueux. Et The Source ne déconne pas avec l’auditeur puisque ce sont pas moins de deux CD qui sont proposés, pour une aventure magnifique à souhaits. Entrons donc dans ce nouvel univers aux côtés de grands noms tels Tobias Sammet, Floor Jansen, ou encore Simone Simons…

D’un point de vue visuel l’album est une pure tuerie : un artwork magnifique pour le présenter et les deux CD sont ornementés de deux autres magnifiques illustrations. Je n’ai pas eu le livret dans les mains mais il promet également d’envoyer du très très lourd. Mais débutons l’écoute avec The Day The The World Break Down, long morceau de 12 minutes, qui donne à lui seul l’impression d’écouter un album complet : une introduction, un ensemble de mini-chansons dans le morceau et une conclusion. On sent que l’on est là dans du très très bon. Les changements de rythmes et l’aspect grandiose de la musique sont bien présents. Ce n’est pas Sea of Machine qui va me contredire puisque de nouveau l’auditeur va être emporté loin de son quotidien. Toutefois ce morceau semble presque plus folk tandis que des samples vocaux de hurlements permettent à l’auditeur de s’immerger réellement dans l’histoire contée par les musiciens. On clôt la première Chronique, The Frame, par Everybody Dies et son démarrage très indus avant que les chœurs ne viennent nous en mettre plein les oreilles et que les claviers nous invitent au voyage. Une fois de plus Arjen Lucassen propose quelque chose de grandiose où les instruments métal se partagent la vedette avec les plus classiques. Ici on est face à un morceau beaucoup plus rock que le précédent mais je ne m’en suis pas plaint au contraire.

La Chronique 2, intitulée The Aligning of The Ten, débute avec Star of Sirrah, un morceau au départ réellement épique avec ses claviers grandioses et le chant sublime. All That Was et Run! Apocalypse! Run! dégagent également une ambiance assez mélancolique et presque spatiale, lourde de sens vis à vis de l’histoire contée. L’aspect folk de All That Was ajoute encore à ce charme, tandis que le rythme très heavy effréné de Run! Apocalypse! Run! colle parfaitement au titre de la piste. On conclue cette seconde Chronique par Condemned To Live qui apparaît comme une ballade profonde et pleine de sens.

The Transmigration, la troisième Chronique débute ensuite, de même que le second CD, avec Aquatic Race. On s’attend peu à quelque d’aussi dynamique d’entrée de jeu mais de suite on se met à headbanger joyeusement. Les changements de rythme sont aussi des petits bijoux de précision. The Dream Dissolves propose quelque chose de plus lourd en terme d’ambiance, plus métal, et l’auditeur ne devrait pas s’en plaindre. Deathcry of a Race revient aux instruments classique du folk et les mêle cette fois réellement aux sons des guitares, basses et batterie que l’on retrouve sur tout l’album. On termine cette Transmigration avec Into the Ocean qui complète à merveille le trio précédent avec des rythmes très heavy metal à nouveau. L’auditeur fans ce genre se sentira dans son élément en tous cas.

 

Profitons de la fin de cette troisième chronique pour faire un point sur les musiciens présents sur l’album. Car si Arjen Lucassen est un pur génie de la composition, il sait aussi s’entourer des meilleurs. Rien qu’au niveau du chant le plateau fait rêver l’amateur de métal : Floor Jansen (Nightwish), Simone Simons (Epica), Tommy Karevik (Kamelot), Tobias Sammet (Avantasia et Edguy), James LaBrie (DreamTheater), Russel Allen (Symphony X), Zaher Zorgati (Myrath), Michael Mills (R.E.M.), Tommy Rogers (Between The Buried and Me), Hansi Kürsch (Blind Guardian), Nils K Rue (Pagan’s Mind), Michael Eriksen (Circus Maximus). Du pur rêve s’il en est ! Et il y en a pour tous les goûts !

Les musiciens ne sont pas en reste non plus : Ed Warby (Gorefest), Ben Mathot (Escape to Reality), Jeroen Goossens, Joost Van Den Broek (After Forever), Paul Gilbert (Racer X), Guthrie Govan (Steven Wilson), Marcel Coenen, Maaike Perterse, Mark Kelly. Là encore c’est un gage d’une qualité de son et de performance exceptionnel. Arjen Lucassen a donc su, pour perpétuer son projet, s’entourer des plus grands dans un super-groupe impressionnant.

Mais continuons notre écoute avec Into The Ocean, la quatrième Chronique de cet album. Bay of Dreams, très aérien, fait le contrepoint de Planet Y is Alive, plus lourd, rock et spatial, tandis que The Source Will Flow revient à quelque chose de poétique, planant même. Journey To Forever propose des rythmiques vraiment intéressantes mélangeant le folk avec le rock de belle manière. Les voix et chœurs viennent ajouter à cet ensemble parfait. On conclue cette sublime fresque avec The Human Compulsion et ses changements de rythme bien amenés, alternant lourdeur des sons avec perfection du chant, et avec March of the Machines qui ouvre potentiellement sur un prochain album du projet, notamment avec ses voix électroniques.

The Source est une fois de plus une démonstration que le projet Ayreon de Arjen Lucassen permet d’obtenir des OVNI musicaux d’une qualité inégalée et que, en tant que compositeur, il parvient à créer des fresques sublimes. Beaucoup pensent que le principe de l’opéra rock n’est pas valable, eh bien détrompez-vous, il suffit juste que cela soit aussi bien fait que dans le cas présent. Mon seul regret : voir jouer l’intégralité de l’album avec chacun des participants a très peu de chances de se produire car réunir tout ce beau monde sur une seule scène serait chronologiquement compliqué, sans compter la question pécunière…

The Source
Ayreon
SPV Gmbh
2017

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