Marvel : Les Agents du SHIELD saison 2 – Jed Whedon et Maurissa Tancharoen

Le SHIELD est tombé. Malgré les trahisons, les morts, les déceptions, Coulson et son équipe ont coupé la tête de l’hydre. Devenu directeur d’une agence à reconstruire, Coulson travaille d’arrache-pied. Fitz-Simmons sont séparés, alors que Skye et May forment la force de frappe du SHIELD. Mais HYDRA n’est pas annihilée et de nouvelles menaces se profilent.

Après la déferlante de la fin de la saison une, au scénario trépidant calqué sur Captain America 2 : le soldat de l’hiver, Marvel : les Agents du SHIELD revient avec autant d’énergie et une histoire mieux calibrée, qui va maintenir un rythme intéressant tout du long de ses 22 épisodes.

Cette fois, l’intrigue principale servira de fil rouge à toute la saison. On abandonne l’habituel un épisode = une mission au profit de récits liés. Si l’espionnage était au cœur de la saison une, cette fois ce sont les super-pouvoirs et leur impact qui seront le sujet principal.

Au-delà de l’arc principal tournant autour de la découverte des Inhumains, une partie de l’espèce humaine modifiée génétiquement afin de devenir des armes, de nombreuses intrigues secondaires vont ponctuer le récit : Skye retrouve ses parents et ils ne sont pas ce qu’elle espère ; Coulson doit sauver le SHIELD de l’armée américaine et de dissensions internes tout en intégrant de nouveaux agents ; Fitz et Simmons doivent apprendre à revivre après la trahison de Ward et les séquelles laissées par celle-ci ; bien entendu, il faut en même temps combattre le HYDRA de l’infâme docteur Whitehall.

C’est donc très riche, très vivant et assez trépidant tout du long, car l’on s’épargne une longue introduction tout en greffant habilement les différents éléments ou personnages. De ce point de vue, les showrunners Jed Whedon et Maurissa Tancharoen mènent bien leurs barques. Il n’y a jamais d’ennui, même sur les épisodes les plus faibles.

Les personnages connaissent à nouveau de vrais développements. Si Skye et Coulson restent les héros de l’histoire, Fitz-Simmons et May gagnent en épaisseur. Le duo de scientifiques, devenu plus tragique, devient même à mon sens le plus intéressant d’un point de vue background, qui deviendra un pivot de la saison 3.

Trois nouveaux arrivants viennent compléter l’équipe : Lance Hunter (Nick Blood), un mercenaire, le combattant Bobby Morse (Adrianne Palicki) aka Mockingbird, et Mack (Henry Simmons), le mécanicien. Ils apportent du sang neuf et leurs propres intrigues ont de quoi densifier la deuxième partie de saison.

De nombreux guests stars viennent compléter le casting : Kirk Acevedo, Fred Dryer (oui Rick Hunter en personne !), Cobie Smulders qui reprend son rôle de l’Agent Hill, Lucy «Xena» Lawless, l’excellent Kyle MacLachlan ou encore Edward James Olmos. Ce dernier retrouve un rôle de commandant charismatique similaire à celui de Battlestar Galactica, il ravit ses fans jusqu’à lancer un This is my ship bien autoritaire, du EJO comme on l’aime.

La série affine également son ton. Sans aller vers un ton sombre façon Netflix, elle semble poser des questions plus adultes sur la différence et l’aveuglement au service d’une cause. On constate également des réactions très humaines des personnages, à l’image de Skye souhaitant abattre un adversaire et y parvenant – presque. Cette vengeance, sans faire la part belle à la Loi du Talion, cherche à montrer les côtés gris des personnages.

Agents du SHIELD n’hésite pas non plus à tuer des héros récurrents, ce qui aura forcément un impact sur l’intrigue principale. Toute cette tension se révélera extrêmement bénéfique au rythme et au ton de certains épisodes : ainsi The dirty half dozen (Episode 19 – les six salopards en VF) retourne le postulat de départ de la série où l’équipe, réunie pour la première fois depuis un an, règle ses comptes dans une mission à l’action débridée.

Cette volonté de nuancer les personnages récurrents se remarque particulièrement dans le cas de Calvin Zabo (Kyle MacLachlan). D’abord méchant sanguinaire et unilatéral, on comprend peu à peu ses motivations et son moteur derrière la folie : un amour plein et entier, qui le conduit à perpétrer les pires atrocités. On comprend de mieux en mieux ses motifs, on découvre aussi son empathie pour les autres, au point que l’on ne sera pas surpris quand il se révélera le «moins pire» des antagonistes de la saison.

Le seul défaut évident de la série semble son manque de moyens. Alors qu’elle s’attaque aux pouvoirs des Inhumains, elle tente d’assumer son statut, comme le montre le visuel des pouvoirs de Quake (cf la scène de la cabane où elle utilise ses capacités hors du commun pour la première fois). Mais ce manque de moyens se remarque particulièrement quand plusieurs Inhumains ou assimilés se retrouvent à l’écran : on ne croit pas du tout à l’ampleur de la menace (cf l’ultra-cheapos épisode 13). C’est aussi le cas dans le final, où une opposition générale se réduit à une dizaine de combattants de chaque côté, avec une résolution complètement expédiée. Dommage, car cela amoindrit un peu l’ampleur présumée du récit principal.

Conclusion

La saison deux de Marvel : Agents du SHIELD confirme les qualités entrevues en fin de saison un. Le rythme trépidant et une intrigue bien menée en font une bonne série de divertissement. La volonté de développer les personnages, de ne pas rester enfermé dans un schéma est bienvenue. Espérons que la série ne souffre pas de budgets encore en baisse dans les prochaines saisons.

Marvel : Les Agents du SHIELD

Crée par Maurissa Tancharoen, Jed Whedon et Joss Whedon

Avec Clark Gregg, Ming-Na, Brent Dalton, Chloe Bennett, Iain De Caestecker et Elizabeth Henstridge

Disponible en DVD et Bluray

Diffusée sur Série Club et W9

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