Five – The Agonist

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The Agonist signe cette année avec Napalm Records son cinquième opus intitulé Five. Drôle de coïncidence que ce titre n’est-ce pas? Sans compter que le groupe se compose de cinq membres, les musiciens étant originaires de Montréal et la frontwoman, Vicky Psarakis, des Etats-Unis. Un chiffre qui revient encore sur la pochette de l’album, où figurent cinq silhouettes et une horloge avec cinq fois écrit le nombre cinq au cadran, en plus de la cinquième piste de l’album, The Ocean, commençant par „I am the fifth“…. Le groupe a joué le jeu à fond !

Les cinq acolytes se sont lâchés sur ce deuxième album avec Vicky Psarakis. Chaque titre rappelle sans aucun doute le son si particulier de The Agonist : les guitares sont présentes, la batterie tintante, et le chant alternant tantôt une voix rauque, tantôt gutturale, s’impose. Pourtant, quelque chose a changé par rapport aux albums précédents : il est moins vif, plus difficile à aborder. L’opus s’ouvre sur The Moment sans même une intro, sauf si l’on considère les 23 premières secondes du titre. The Chain, en revanche, aurait fait une très bonne ouverture mais est relégué à la deuxième place. Si les titres sont aux premières écoutes moins entrainants que ceux des précédents albums, on ne peut contester que les refrains sont très travaillés et restent facilement en tête.

The Raven Eyes se fait presque acoustique, The Wake s’offre comme interlude, préparant The Resurrection et le reste des titres, alors plus violents dans la musique en elle-même et dans les thèmes abordés, avant de retomber dans une certaine mollesse. Que le son de The Agonist soit à la fois même et autre est assez plaisant, en revanche le choix dans la composition de l’album semble peu judicieux. Ce sont des montagnes russes ratées. À peine entrés dans l’univers de l’album, nous sommes coupés dans notre élan, mais pas pour mieux se délecter de la suite. C’est malheureusement le gros point noir de l’album.

L’opus se termine sur un cover the Take me to church plutôt osé, mais réussi ! Bien qu’il fasse, lui aussi, partie de cet étrange choix dans l’ordre des titres, il est quasiment le seul qui mérite sa place. Il se détache déjà du reste de l’album par l’aspect visuel : tous les titres commençent par l’article « The » sauf lui ; si l’intention avait été qu’il fasse pleinement partie de l’œuvre, il aurait peut-être été nommé The Cover : Take Me To Church. Peut-être alors a-t-il sa place sur un CD séparé ?

Un tournant se dessine dans la musique du quintet, Vicky ayant annoncé récemment qu’elle pensait que le groupe avait trouvé son son propre sur cet album. Après avoir travaillé sur le fond, il est grand temps de s’attaquer à la forme pour ne pas qu’elle gâche le talent certain du groupe. En attendant, il est toujours possible de ne pas écouter l’album dans son ordre d’origine, et c’est tant mieux !

Five
The Agonist
Napalm Records
2016

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